jeudi 18 décembre 2008

exténuée
p. 222
tout peut encore commencer

effrénée

depuis le matin courbatu
la lumière mordante qui traverse les ruelles d'Aix jusqu'à la peau

retour au radar
la vie me tire du sommeil

le corps m'y renvoie

mardi 2 décembre 2008

Sortir du tautologique
angoissant
petit bug personnel

journée exténuée

un truc des nerfs
je m'oublie
par blancs intermittents

angoissante petite boucle personnelle

préoccupée de -

des

mesquineries professionnelles
un plongeon dans l'inanité
de monter ces marches en -fer
la zone est loin
vers l'errance

mais :
comme une aphonie

anxiété impuissance
et toujours la même colère

moins la capacité de la piquer

je ne pique de colère que des nerfs
guerre d'usure

tant de mauvaise foi et
le laisser-aller

me tuent

ce soir je

demain je passe à la casserole des observations en contexte
mais c'est bien
mais c'est ça
qu'il me faut

je rumine secrètement le goût d'encore mettre les voiles
on va pas se ruiner la vie pour un boulot
la vie c'est

c'est au-delà

restez dans la cage étriquée des esprits immatures
soit je vous tire de là les gars
soit je m'en vais

oui j'ai toujours du mal à croire aux vertus de s'en accommoder
un jeu à se damner

lundi 24 novembre 2008

Lundi goût soleil fraîcheur éclatante

les grondements précipités nocturnes n'ont pas eu raison de l'altière phocéenne

il y a de ces week end...
c'est la première de mes sept crémaillères (sans compter les emménagements qui n'ont pas été fêtés) qui me fait l'effet d'un passage

pourtant une seule de mes amis de cœur dans le joyeux mélange :

la gaîté, la danse, les hôtes du lendemain et la balade au Panier à chanter à tue-tête dans le froid soudain abattu sur Marseille insolente

ça y est c'est foutu me balance l'amoureux
pire qu'un PACS
tout le monde nous prend pour un couple

eh oui mon pote
et c'est vrai qu'il était mignon, le jeune musicien au sourire mutin
débarqué vers minuit

désirs vivants

pendant ce temps
mes plus anciens amis amoureux
mes plus proches amis aimés

dans l'œil du cyclone

tenir la barre

étonnantes sautes d'humeur d'un truc qu'on aurait appelé destin
si on pouvait se soulager
- à peu de frais -
de toute responsabilité

mardi 4 novembre 2008

Des festins de sommeil en ce moment, je me lève rassasiée, avec ces trucs qui se digèrent lentement
la grosse colère qui m'a emportée, incrédule, dans sa rafale
il y a deux semaines

avec le sentiment d'impuissance
j'avais beau tempêter m'indigner me raisonner
saloperie de saloperie

tentation d'amalgame entre le bordel social et le minuscule microcosme
d'adultes en charge d'enfants
il me reste encore des pans d'idéal
sans lesquels cet engagement n'a aucun sens

tentation d'évasion
ailleurs autrement ne pas louper l'accomplissement
créatif

regardez-les, eux, ils n'ont aucun doute : alors !...
me balance, bonhomme, l'historien
on vient de gloser dans l'atmosphère feutrée sur des bouquins très contents d'eux
alors ! qu'est-ce que vous attendez...

oui, on dirait bien que ces jours-ci à mon insu quelque chose comme un tournant
on ne fonce pas impunément en deux mois dans deux trois nouvelles voies à la fois
Paris Marseille et un logis d'amoureux

hier à l'abri de la pluie une journée d'insignifiance parfaite on n'a couru après rien
avec juste l'éclat de son sourire au bord de mon regard
la joie de l'évidence
il confiait des trucs persos à la fumée qui s'envolait dans l'humidité orageuse qui n'en finit pas de se répandre - encore une colère impuissante
comme on ouvre avec timidité un poing fermé
des choses que peut-être déjà je savais
qu'il m'avait déjà dites
mais c'était avant
avant de mettre un pas dans le cocon d'une vie pour deux

il me fait encore promettre qu'on restera amants
pas de cette vie de famille
toutes portes closes
décidément je ne comprends pas d'où lui vient cette peur-là
peut-être de moi
peut-être de lui

toutes choses relues au faisceau inquisiteur de l'amitié
entre amies en goguette entre deux gouttes de pluie...

c'est la semaine où un nouvel hiver s'impose

vendredi 17 octobre 2008

Au bord de l'équilibre

verres cassés
en prise aux portes
bousculée

fatigue physique

mais

je ne peux pas m'arrêter
une intox de boulot

une fringale de l'œil et de l'ouïe
lire écouter

comme si la vie était trop étroite
le cerveau turbine
alors : danser

of course je compense
l'absence

de monsieur

qui turbine pareil
amiens paris francfort
barcelone

moui

bon c'est quand qu'on
alors dis donc ce gouffre, là
le vide du ventre c'est quand qu'on

sublimation non mais j'te jure

tandis que tous les mythes modernes s'effondrent avec complaisance et sourires sophistes
ici et là on s'offusque - mais comment donc !? - risible pantomime
(ou tragédie cyclique)

mercredi 1 octobre 2008

je mets un film sur le portable
pour la chambre d'hôtel
au bord de l'Atlantique

il fera frais
et gris

deux jours volés à la Méditerranée
où absurdement je ne me baigne pas
frissons état second
victime d'un refroidissement au point le plus chaud du pays

à traverser pour retrouver la clique aux mélodies clinquantes des Balkans et d'Anatolie
sur une rive de l'Atlantique

tracer d'étranges voyages
volés à la monotonie

et lundi
Paris
où évoquer la très belle
la lente majesté
l'écriture d'Algérie

vendredi 26 septembre 2008

fugace et pleine
une euphorie
lessivée
de soir en bout de semaine
en petit bout joyeux de semaine

ici où des mots des meubles un quotidien
partir au boulot tous les matins
pas encore vraiment senti autre chose que la fatigue
parfois un air de la mer

un air de la mer...

à fredonner comme un sourire
comme le sein ténu de l'amant entre les lèvres aux petites heures du matin

comme les départs les retours les départs

les retours

(ne te retourne pas)

jeudi 28 août 2008

Des heures de lecture et des heures de train
des jours de trac
le dos en vrac

et quelques minutes de voix
qui ne tremble pas

à descendre à bout portant une imposture littéraire

loyalement

à commencer un nouveau métier

aiguiser le regard
affûter le propos

réfléchir en live à : écrire et à : lire
et le dire

au retour le regard d'un quadra chaque fois que je lève les yeux
il me voit lire

sur le quai il embrasse une blonde à pleine bouche
avec amour je crois

- curiosité -

les courbes de M. la fière se découpent dans le couchant
un air moite et salé m'accueille comme un petit animal frétillant
je trouve des planches de bonne facture dans la rue
en chemin un homme compatit, c'est lourd,
un papi recommande de les porter autrement
et j'arrive
c'est là j'habite ici

mon amour n'est pas là mais c'est sa maison
c'est simple comme le poisson au micro ondes même si c'est plus noble - et bien meilleur.

samedi 9 août 2008

élément modificateur

J'écoute
des histoires de rémission
témoignages et critiques d'il y a un an
lignes (é)lues
dans les livres de l'an sept

incrédule
qu'on m'offre cette tribune
pour parler de pages que je n'ai pas encore lues
je me demande bien pourquoi
moi

en quelques jours
en moins d'un mois

la vie s'est éclairée
comme un clin d'oeil d'une bonne étoile

l'aurais-je boudée, ingrate, les mois précédents ?

je retrouve
l'homme que j'aime
amour flamboyant
attentif et vigilant
si difficile soit-il
c'est peut-être beau comme un chemin à tracer

et -
au jeu de billes j'ai gagné
un poste pour l'année
à M.
nouveau port

à quitter à retrouver
d'un coup de train
chaque semaine

(si ça marche, je ne cesse de souffler -
si ça marche... car je crains qu'on ne repère l'imposture, enfin... l'incompétence, la... la... l'inconséquence)

et puis loyale
fidèle à la dame littérature
à qui j'ai voué mes années
j'espère savoir
le verbe haut
trouver les mots pour ciseler la critique
juste
éloquente
partisane

saluer l'œuvre :
mission de confiance

or je suis fort étonnée d'en être investie
fort flattée
fort réjouie
et fort intimidée

jeudi 26 juin 2008

C'est compliqué l'amour
a dit son père
quand il a su que je ne venais pas

Cependant

je suis venue

après quelques messages
sur répondeur

-...-
appels
en
absence
-...-

jeudi jour d'orages à Paris
du matin au soir tout s'est retourné
il a dit non
j'ai dit merde
puis j'ai dit : soit.
...
alors il a dit : allez, on essaie.
j'ai - oh !
mais ?!

j'ai tout lâché dans un triangle blanc
et pleuré quand enfin les mots d'amour ont été prononcés.

puis
anxiété
entre-deux

week end vert

lundi j'ai dit que je ne viendrais pas
trop court trop cher et pourquoi toujours moi

puis

je suis venue

on a bu du champagne au bord du R.
Il n'a pas plu

des coureurs passaient dans un sens
puis dans l'autre
des femmes voilées

un homme
un chien
le même homme deux minutes plus tard
mais non c'était son frère

on buvait
on s'embrassait on parlait, enfin surtout moi

régal gourmand des soirs d'été
trop de fumée sensible
le soir les caresses
pour l'une des rares fois
nous ont endormis

cette peur d'enfant derrière le plexus
soupirs soupirs

plus jamais jamais, dis !
mais on sait bien que c'est comme ça la vie

alors en adultes le lendemain
jouer

à l'érotisme
complice

il faudra un peu de temps
et des voyages...

Demain
encore une fois - je pars à I.

mercredi 18 juin 2008

idzap

en juin le défaut c'est que le jour prend un temps infini à finir
et après dans le tgv la lumière blanche

rendait impossible

l'intimité feutrée

avec l'inconnu
que la chance et la sncf avaient placé à mes côtés
trop court trajet

profil sitôt aperçu
que convoité follement

savoir si

c'est l'effet du transport
transitoire
entre M. et Paris

si c'est l'effet
de la vie qui revient à
son expression la plus croqueuse

si c'est l'effet
du cap enfin joyeux fêté au champagne dans la grisaille d'un square d'été avec ces
tendres tendres amis

si c'est l'effet
de la gourmandise nocturne
de la veille du départ
goûtée en catimini avec celui qui ne se décidait pas à partir

venu me demander s'il pouvait
rester

oui mais alors on dort

en même temps c'est ton anniversaire tu ne vas pas refuser les cadeaux non plus
boire la coupe jusqu'à la lie

à même les sexes en fête
il rit quand il jouit
tous mes liquides pétillent

le lendemain à M.
je suis cuite

et ce soir
le sourire d'un inconnu me chavire

on va jusqu'à Bastille boire un verre
je n'ose l'embrasser
c'est presque muet
j'ai la gorge nouée
d'avoir les sens en feu

la vie bascule
les profonds désespoirs se renversent

Appétit
ouvert

samedi 7 juin 2008

J'ai décousu

ce qui se tramait entre un autre homme et moi
en allant le voir
( lui )

pleine d'aplomb, de pudeur
et de grâce peut-être

dans la grisaille froide s'attardant sur les vallons verdoyants
traînant entre les vieilles pierres des églises villageoises
entre 12h et 15h seule l'église est ouverte
et la pluie intermittente


rouler

la vie a filé

parler parler
soulagés de l'immensité du chagrin
sans savoir si

après

le désir
vacillera

le désir vacille nécessairement

à quel espoir se fier

je suis venue pour t'empêcher de tout gâcher
je voudrais qu'on s'accompagne

(pour autant je ne sais plus si c'est lui
celui qui
y en a-t-il un qui
qui soit celui -
au diable projections
rêves inavoués de satisfactions intimes
- car tel est l'enjeu)

et le retournement
évidemment

se produit

il s'avance
il se manifeste

pendant ce temps-là
statu quo

mais rien ne se suspend vraiment
l'autre homme
ne peut vraiment avoir si légèrement tiré le trait dont je lui incombe la responsabilité

une très ancienne amie
larmes aux yeux
revient toquer à la porte de mes dérobades
j'ai les cartes en main elle dit

pendant ce temps-là
je reprends tout le reste à mon compte
ayant absorbé l'énergie amicale de ceux qui m'ont soutenue
je fonce
vers la vie d'après
sans jamais me poser dans celle-ci
toujours se dégager un jet de pierres plus loin

alors quoi

alors quoi ?

je dilapide
tout ce qu'on m'offre en le vouant à un homme qui me jette
y compris dans un pauvre moment de rush
parce que ce n'est pas le moment de parler au téléphone
qu'il dit
puis il s'excuse platement

je ne sais pas si j'ai peur ou si juste je suis profondément fragile
à me faire croire le contraire parce que tout le reste va
j'ai déjà joué à ce jeu-là
rouvrir la cicatrice
et remuer le couteau dans la plaie

comment pourrais-je prétendre me comprendre
ni comprendre celles qui jurent leurs grands dieux merde
que l'amour juste c'est simple
y a pas à théoriser des plombes
y a pas à revenir sur un truc mort ou moribond
sauf à agoniser en eau de boudin

comment pourrais-je prétendre me respecter
en n'essayant pas de sauver du feu
l'amour porté aux nues si profond entre nous

si j'accepte de croire que vivre un grand amour ne dispose pas à le consolider
que vivre un grand amour c'est pas un truc qui dure
et qu'on n'est pas tenu de le faire durer

mercredi 28 mai 2008

Foin des luttes

demain partance pour V.

A se surprendre soi-même
pour bien se faire comprendre
pour bien se faire expliquer
pour bien voir de mes yeux voir
pour sentir de mon cœur sentir

ce soir ciel de nuit jamais noire
19 °

demain partance pour V.
et demain retour

le cycle
Des pages et des pages d'explication en écriture serrée. Suspense du positionnement final - genre assumer la décision déjà prise, l'acte posé. Revendiquer la lâcheté, en toutes lettres.

Une lettre qui parle d'amour - ou je n'y comprends rien
de peurs et de doutes tranchés arbitrairement
c'est dit : tranché sans savoir
si vraiment l'avenir serait aussi pourri qu'il est craint

prise de conscience de l'implacable mécanique
de répétition

tout ça pour dire à la fin
la même chose
"reprends ton chemin"
parce que c'est trop tard

regarde le carnage il me dit
regarde, je t'aime oui oui
mais bon maintenant on a raté on a raté
oh ben tu vas t'en remettre, regarde je t'écris exprès pour ça.

regarde le carnage.
peut-être que oui
c'est trop tard
peut-être que la construction de cet amour même est bancale

mais voilà, merde, on s'arrête avant de commencer
trop facile
trop facile
de me laisser tomber justement là

et de dire ah ben je me rends bien compte mais c'est trop tard
n'importe quoi cette paresse
ces prétextes pourris

fais chier j'ai pas envie d'être raisonnable
j'ai pas envie de me dire c'est mieux comme ça

j'ai pas envie d'avoir un deuil à faire
j'ai pas envie de le perdre
j'ai pas envie d'être seule
j'ai pas envie de repartir encore ou de m'adapter
j'ai pas envie de me dire que je l'ai aimé parce qu'il m'échappait lui aussi
j'ai pas envie de me dire que j'aurais pu le prévoir
j'ai pas envie de me dire que c'est fini
j'ai pas envie que ce soit fini
j'ai pas envie qu'il ait raison et que si on reprend ce soit le même déséquilibre entre absences et attentes
j'ai pas envie que celui que j'aime soit quelqu'un avec qui l'amour est impossible
j'ai pas envie qu'on renonce à cause de ce qui n'est pas l'amour
j'ai pas envie que l'amour meure
j'ai pas envie de me dire qu'il prétend m'aimer mais qu'il ne m'aime pas assez sinon il aurait surmonté

mardi 27 mai 2008

Alors

foncer
recréer une trajectoire, enfin, l'infléchir

une goutte de pluie sur le carton à pâtisserie, scène ringarde de goûters d'enfants

avancer

l'é-temps-due devant moi obligations remplies

foncer
taper à toutes les portes pour rester ici
pour rien
pour faire du destin un choix quand toutes les alternatives paraîtront déplaisantes

et puis à la fin
ayant sauvé les apparences
les miennes

en fréquentant un autre homme en cinq minutes
en freinant des quatre fers
en luttant pied à pied
le blues s'atténue

baisser la garde
les traces de l'amour refont surface

je l'aime
putain

n'oublie pas :
les actes

et son silence

mardi 20 mai 2008

Mais j'ai peur, j'ai peur

du monstre construit de mes propres mains

encore un départ

putain

je veux l'harmonie, les amis, la simplicité,
je veux projeter un avenir rassurant
où l'amour ne serait pas un vertige au bord d'un gouffre

Monde d'im-possibilités

Les mouches qui se jettent contre les vitres
jamais brisées

écran violent
des désirs qu'on s'interdit

les coutures craquent

je ne peux me faire croire à rien
même en faisant l'amour avec un autre homme
cœurs brisés

rencontre d'entre-deux mers
consolation aux écueils aiguisés
c'est au premier qui replongera vers son fantôme

enfin le mince message du désarroi ranime la voix aphone depuis des jours
en pleine fuite au monde des impossibles

qu'espérer

sinon le sens et le courage de s'arracher au mauvais sort

je suis le passeur des oiseaux égarés
leur rendre des ailes

je suis le passeur condamné à errer
d'une rive à l'autre

où jamais je ne débarque
laissez-moi débarquer

jeudi 15 mai 2008

messages sans fil

1) un peu de vie et d'humour filtre à travers la douleur, toujours entière et profonde. donne des nouvelles.

je ne me sens pas prête à lui écrire. je ne veux pas perdre le fil pourtant. j'attends de voir à quoi ressembleront plus tard ces deux lignes.

mercredi 14 mai 2008

Tant d'amis qui s'inquiètent, et même mes supérieurs. On veille sur moi.

Ma danseuse m'appelle d'I.
Kit de premiers soins :
- tu suscites de l'amour, tu sais, c'est pour ça que tu es si entourée.
- prends soin de toi, ménage ton estime.
- ne dis pas quel gâchis, tu étais prête, tu t'es respectée. Prépare-toi à espérer pour toi-même, de l'intérieur, ce qui va suivre. Que tu sois en mesure de vouloir complètement, pour toi, ce que tu as décidé : partir. A ce moment-là tu pourras lui parler à nouveau, entière.
- vis la souffrance de l'amour, heureusement qu'on n'est pas d'acier, vis-la.
- tu vas en trouver, du calme, ce n'est pas toujours la même chose, non, une trajectoire à poursuivre, et qui n'est pas finie.
- ce n'est pas à toi de faire un geste, tu en as fait déjà assez, maintenant il y a ton espace de fragilité, il a eu la force de te quitter, il peut bien avoir la force d'appeler pour prendre de tes nouvelles.

merci
ô merci.

ta voix qui m'apporte ta présence
fort

et tes gages d'amour : "je voudrais être là"
je commence à me demander si j'arrive à vous prodiguer autant lors des coups durs

mais vous êtes là
mes chers chers
amis

mardi 13 mai 2008

Un peu plus tard.

Café, thé, paroles alternatives et soudain

je me souviens d'une quête
passionnante

celle d'identifier comment aujourd'hui
chaque histoire se lit en plusieurs versions
et cohabite avec les possibles

arborescence
équivalence des choix
réversibilité
impossibilité de la disparition
recyclage des fantasmes
perméabilité concret/immatériel

il s'en faut toujours d'un cheveu

d'ailleurs c'est pour ça que je suis perplexe
puisque le refus que tu m'opposes je peux le balayer
j'ai déjà fait ça et je saurai comment m'y prendre
et je ne sais pas pourtant si je ne vais pas laisser courir
ou renoncer

peut-être pourtant
existe-t-il encore une autre voie

peut-être est-ce la recherche de cette autre voie-là qui va me redonner du cœur à l'ouvrage
pour vivre : trouver quelque chose à créer
qui soit de la vie même

évidemment
j'aspire à faire des enfants avec l'homme que j'aime
et pour ça je suis prête à inventer une vie pas tracée d'avance

mais là, que faire d'autre
il faut bien se proposer de nouvelles perspectives
intimement je sais qu'il y a une voie pour lui et moi
escarpée sur un flanc de montagne
il me lâche
je peux persévérer

je peux aussi quitter ce sentier périlleux avec amertume
redescendre
pour remonter par une autre pente
où on se rencontrera peut-être
mais plus sûrement on s'y refusera
il sera trop tard

on sera loin

d'où mon amertume à renoncer à la parfaite aventure à vivre aujourd'hui
aujourd'hui mon amour

parce que tu éprouves
une insurmontable difficulté

je pourrais te dire : allez ! courage ! on y va !
mais je suis fondamentalement en jeu aussi
tu me lâches je risque de tomber
la priorité c'est de se rétablir
et peut-être même de te laisser vivre ton truc

- en même temps, je te laisse absolument le vivre, tu passes ton temps à le vivre, on se voit si peu, et je ne te réclame rien d'autre que le peu de temps que tu m'accordes, je te réclame un minimum que tu ne peux même pas (même plus) m'accorder, parce que tu as juste juste peur de t'enfermer, et je ne te demanderais rien que tu serais quand même accablé par le sentiment d'aliénation -

tu sais quoi : tu me retires quelque chose qui n'existe de toute façon pas
tu retires une illusion
un espoir
que je croyais fondé

que je crois toujours fondé

mais je souhaiterais voir notre connivence réelle et sincère et profonde
débarrassée des entraves maladives

je n'arrive jamais à croire que c'est trop tard
c'est trop tard quand on est mort

donc : juste je ne sais pas à quel moment ma vie doit se jouer sur un autre mode
je renouvelle les mêmes démarches et je prends les mêmes claques
disque rayé ou initiation inévitable...

c'est ce que je ne sais pas
dans cette société normative
où l'idéal ce n'est pas ça
et où pourtant tous les codes sont brouillés et où tout est tout le temps à écrire

restent : sentir ce qui est juste
éviter de s'imposer la contradiction à soi-même
s'épargner des années et des années encore de galère

à vouloir foncer dans le gouffre de cet amour-là
qui n'aura peut-être représenté qu'un ticket pour rentrer

et où, une fois de plus, j'aurai révélé à un homme ses propres chemins vers l'accomplissement
et où, une fois de plus, je n'y participerai pas

ingratitude fondamentale
comme s'il n'y avait nulle responsabilité à me quitter

j'aimerais qu'il assume le fait de s'être engagé auprès de moi
(ah... comme c'est étonnant)
j'aimerais qu'il assume que c'est son choix
et que non, je ne serai pas mieux sans lui.
puisque je l'ai choisi et que je pars encore une fois pour lui

mais c'est bien de croire ça qui l'anéantit
et je ne peux pas mentir

et est-ce que je veux d'un type qui se dérobe
en plus

tu m'as dit que tu étais du genre à tout essayer pour que ça marche
et j'ai eu le tort de te croire

oui je pourrais être très en colère
si je ne comprenais pas ce qui se trame malgré toi
si je ne devinais pas quelle culpabilité te pèse déjà à cette heure-ci
et que tu fuis cahin caha dans une activité frénétique

presque : je comprends trop
je ne sais toujours pas si j'accepte

moi, vous savez, je suis trop con, je suis prête à tout accepter
parce que je sais que je tiens fondamentalement le coup
puisque j'ai réussi à échapper aux entraves familiales
puisque ma survie affective s'affirme dans les moments extrêmes
et que le reste fonce comme sur des roulettes

et parce que je l'aime
parce que je l'aime et que l'amour justifie tout
dévouement, courage, résistance à l'orage
espoir renouvelé

j'ai tenu presque six ans comme ça
jamais découragée

la dernière fois j'ai contourné le problème en laissant passer du temps
en deux mois je suis tombée amoureuse d'un autre
follement
j'ai complètement relégué mes intentions de sauvetage du couple aux calendes grecques
dans l'intention espoir illusion
de conquérir le cœur lointain
dont j'étais l'amante provisoire
et qui attend un enfant à présent
(intensité cruciale des moments d'avant l'engagement)
(ingratitude fondamentale)
(courir après les coups de vent)
(Sisyphe)

ensuite, fantasmes, amant, détachement
puis
ce musicien
coup d'éclat
j'ai dit : oui

il abandonne la partie
si je renonce à nous j'en ai pour un temps fou
et ça n'ira peut-être pas mieux après
puisque c'est toujours la même histoire à travers des rencontres différentes

alors que faire
si je vais au charbon
je reconquiers un homme qui chroniquement m'en fera baver
or suis-je là pour jouer les services d'aide aux blessés du cœur

pourtant serait-il complètement absurde de croire qu'il peut m'aimer sereinement
comme il l'a montré en période de confiance

n'est-ce pas le reflet d'un coup dans la confiance
du genre dont on se relève

dois-je laisser tout ça se jouer sans moi
jusqu'à ce qu'il soit en mesure (peut-être) d'assumer et de revenir vers moi
ou : vers une autre

puisqu'il sera trop tard
et qu'il n'oserait pas
pensant qu'il s'est grillé

oui mais
si c'est l'épreuve de l'amour
ma chère
justement
voyons s'il est en mesure
de revenir sur ses pas
alors : ce serait toujours le même schéma con
justement parce que moi-même je paraîtrais moins dangereuse en tant qu'inaccessible

dans tous les cas une patte d'oie entre impasse et sentier escarpé

tu parles d'une aventure

alors, tu vas mieux ?
t'es soulagé ?
ça marche, ton antidote au dilemme, trancher le nœud gordien... ?
foutre en l'air l'amour et les projets ?
couper court au mûrissement des fruits de notre rencontre ?
mettre fin à l'exploration des corps qui nous épanouissait sans aucune ombre au tableau ?

je te le souhaite.
mais je n'y crois absolument pas.
Je suis offusquée que toi, la personne la moins lucide en ce moment sur le sujet, tu puisses décider de mettre fin à quelque chose qui nous concerne tous les deux et qui, à quasiment tous les égards, s'avère prometteur.

Je dénie tout bon sens
à l'idée qu'on n'arrivera pas à trouver notre compte dans une histoire sous prétexte de nos personnalités, de nos attentes et de notre emploi du temps.
Je déteste cette pusillanimité à laquelle tu ne m'avais pas habituée.

Or, exactement dans le même mouvement
je sais
que toutes ces fausses raisons
creusent précisément au même moment
le gouffre des fragiles équilibres
où s'anéantit l'état de grâce

mais
mais

je n'arrive jamais à croire que c'est trop tard
c'est trop tard quand on est mort
13 mai 2008

tenir jusqu'au soir
Fin.

Fuite instantanée.

Il y avait un endroit où fuir, des sapins du soleil autour de la grande et festive assemblée des amis. Juste là, opportunément. Pour revenir et que ce soit moins pire, de s'être pris cette énormité, cette énorme - évidence ? - dans la gueule. Cette énorme impossibilité.

Cette énorme fin de l'incertitude, cette fin de l'espoir, cette fin de l'amour. Quel courage quelle saloperie quelle
à signifier la fin de l'amour

il me l'a signifiée
alors
c'est qu'il ne m'aime pas

mais

tout le monde sait bien que si c'était si simple ce ne

il dit non

il dit non

et tout est là

il a sauté du train où je suis emportée

il y a tout ce qu'on peut y comprendre
ce qu'on a toujours su
en balance avec ce pari

le pari est perdu par abandon

on peut toujours tenter une reprise de volée

sans doute il est trop tôt pour le dire
et moi aussi j'ai peur de tout ce que ça impliquerait
comme dévouement
comme croyance absolue
comme tentatives échevelées
par goût de l'exploit

ou non : bien sûr
par nature de grande amoureuse

jetée sur le carreau
par l'homme même qui est venu me chercher

qui m'a permis d'y croire encore

et qui doute de tout au point de couper là où la chair s'expose
là où c'est jouable illico

comme si c'était la condition de la survie

il dit adieu pour pallier à l'échec annoncé

ça s'appelle la tragédie
c'est nul

c'est aussi nul que le contraire

je n'accepte jamais les ruptures

jamais

d'abord parce que je n'y crois pas
et puis je ne veux pas mourir
disparaître

maintenant je comprends me semble-t-il bien
l'âge et la distance et le principe de réalité
et son métier qui se joue

alors vous pensez
vivre avec moi

ailleurs en plus

avec celle qui si déterminée semble avancer sur des rails
- comme si c'était vrai

comme pour casser sa belle assurance
pour reprendre les rênes dans cette aliénation

et se reprendre avec
reprendre l'amour et l'espoir
et tout foutre en l'air

comme si c'était secondaire
et ça l'est
l'être en jeu vous comprenez
ça va trop vite

alors adieu

démerde-toi ma belle avec ce lot d'inconsolable avenir
il n'y est plus

a-t-il jamais voulu y être

ne m'attends pas

alors forcément moi je n'ai pas le choix

humilité, n'est-ce pas

qu'ai-je fait pour mériter ça
eh bien, se faire croire que ça pourrait marcher
malgré ces putains d'obstacles
de vies et de personnalités
faut être con ou quoi

je ne sais pas résister alors
ça veut dire ça

je comprends/je ne comprends pas

qu'est-ce que ça change à la douleur
qu'est-ce que ça change aux plus intimes projets

qu'est-ce que ça change à tout ce verre brisé
je suis seule
à nouveau

il m'a quittée.

lundi 5 mai 2008

dérobade

Décidément la défaillance demeure...
Tellement évidente.

Revenue des bords du lac où le jour grillait la peau à grand éclat de rochers, de tortues croisées dans les collines aux sentiers effacés.

Le temps du printemps la gaîté comme une valse en terrasse dans la grande ville de France.
En goguette, la larme à l'œil ah!mai 68... alors qu'on s'est embarrassés voilà un an d'un populiste pur jus, un peu schizo tout ça, un peu girouette.

Cette fois les mots de la Toile voguent depuis le cœur africain, chaleur humide de concert -
moi je suis perdue
perdue perdue

comme si je ne savais plus à quoi croire sur cette route que j'ai voulue et que je ne comprends pas.

(presque) tout va bien
mais la foi en suspens dans l'amour même où
comme d'hab
j'ai absurdement jeté toutes mes billes

sachant pourtant que le phénix s'en remettra au fond

toutes mes billes
pourquoi n'y a-t-il que comme ça que je vis

ça me coûte une putain d'énergie
je voudrais
je voudrais

de la stabilité
or je rencontre les bords vertigineux les vents de liberté

parc montsouris en passant j'ai pensé
il y avait des gens lovés dans l'herbe grasse et riante
ça sentait presque l'été
n'étaient les fleurs épanouies en roses tendres aux branches graciles

j'ai pensé
mais ma vieille tu as toujours poussé l'exploration au-delà des réduits
et alors maintenant
assume
pas le choix
la création est à ce prix

sauf que la transition a un goût de pas cuit
comme si j'avais jeté le bébé avec l'eau du bain

qu'est-ce que je me fais chier ici
je ne suis pas moi-même
voilà

où en est la danse
où en est la voix
où en est le montage
où en est l'écrit
où en sont les projets enthousiastes qui entretiennent les grandes amitiés
je suis à Paris et j'ai une vie artistique à néant
quelle absurdité

(presque) tout va bien
et le phénix re

mais je suis perdue perdue
comme un sanglot suspendu
un pantin avachi
une réplique de projet quitté avant d'être accompli

où en est l'amour et où en est l'espoir d'une famille

une famille...

celle qui remplacerait dans ma VIE le carcan que j'ai fui

je cherche du SENS
je cherche
sans

jeudi 24 avril 2008

De nouveau à I. et c'est bien. Accueil riant une nuit de vent sur la terrasse, bière et clopes et papotages. Un tour sur l'île où les filles concluent une location pour l'année, chambres spartiates, jardin en friche et la mer en bas de la côte.

Dans le crépuscule, avec le vin frais sur les grillades et I. clignotante au loin, on a tiré le Fal dans les tasses sillonnées de marc. La patronne, blonde hâlée libérée, s'éclipse respectueuse dans un rire. On s'accorde la superstition comme une gourmandise par ici, c'est bon, ça fourmille d'espoirs parce qu'un avenir existe, lisible dans tous les sens : les coins des rues, les regards, le temps te disent quelque chose de toi, alors tu es au monde.

Et justement : la nuit de mon arrivée il y avait une grande fille brune, que j'ai confondue brièvement avec une autre, mais en fait elle je ne l'avais jamais vue avant.
C'est elle.
La nouvelle de mon ancien.
Elle y va demain.
Elle sait peut-être qui je suis, imperceptibles signes. Ses doigts sitôt retirés qu'effleurés sur le verre d'eau que je lui ai servi à midi dans la grande cantoche où je retrouve l'ancienne équipe qu'elle a rejointe cette année.
Elle y va demain, le voir, la première depuis moi avec lui sur la côte de granite, et le poisson dans la maison familiale.
Je n'ai rien dit.
Ca travaille à l'intérieur, et c'est encore une étape que m'a réservée l'inépuisable I. dans mon histoire avec elle, et dans mon histoire avec celui qui m'a accompagnée ici, il y a des années de cela, et qui est resté. Sauf en ce moment où, visa suspendu, il attend en France l'heure du retour.
Elle y va demain, elle laissera sa fille aux mains du père.

Parcours intimes étonnants, éloquents, où l'une se retrouve avec le musicien que l'autre aurait voulu être, et lui avec la femme accomplie que représente une maman à mes yeux. Symbolique, tout ça, et fugace peut-être.

Remous des profondeurs, et moi où j'en suis, avec l'homme que j'aime indécis.
Avant le peut-être grand pas vers cet espace à nous deux près de la mer où un coup de vent nous a portés il y a quelques jours, et qu'on a fuie sous des trombes d'eau, tempête exaltée à travers la route devenue opaque, où le dialogue sensuel tourne à la sauvagerie de la caresse à 100 à l'heure, ses doigts inspirés insinués, engouffrés sans regard dans le nid goulu que je leur offre, épuisement consumé dans le bain hospitalier du retour, trombes d'eau, le lendemain il part à 5h30 sur la gorgée le baiser du café
et après
c'est mon tour
je ne lui laisse que le carnet sur l'oreiller avec quelques mots pressés et énigmatiques
ça parle d'eaux troubles où se jeter

Il n'y a pas trop de visibilité

Heureusement

C'est ici que tout commence
m'a-t-il dit
- un écho qui s'ignore -
le temps d'un premier (premier?) breuvage au vieux port...

mercredi 9 avril 2008

Libérée, provisoirement ? de la tension qui me pousse vers toi / contre toi

je peux te crier
silencieusement

en pleine page mais en plein vent
en pleine mer

ailleurs que dans tes fragiles tympans

MON AMOUR
et
MA COLÈRE

Au grand dam des dames déçues de se damner d'homme en dommage
vous messieurs
toi, sinistre individu,
aimé comme malgré ces manies galopantes et ces fuites d'air dont je ne connais que trop bien l'essoufflement

du revers de la main
tu m'escamotes
avec remords encore

et j'écoute ton souffle
comme si la vie de l'illusion en dépendait
incapable d'y renoncer
de l'abandonner aux grands espaces
figée d'effroi à l'idée de l'étouffer
tourmentée d'espoir et d'attente
d'un air qui me ranime
d'un petit air enfui
de la balade contée à la dame des temps jadis
sur le mode de l'éloge de ses yeux qui pétillent
bouleversée de me perdre aimée
de ne plus rayonner mes regards embués dans la brume des reflets
Narcisse délaissé

j'attends
fin d'une époque
adieu la grâce.

j'attends que tu reviennes sur ces rives de ton propre gré
Envoyé. Souffler peut-être. Sortir la tête de l'eau, remettre à plus tard les prises de. Peut-être cesser de sentir les trompes s'atrophier comme la gorge.
Peut-être cesser d'être sans voix.

Cesser : d'y croire, de vouloir, de garder la main de fer. Cesser d'avoir peur de sombrer si je lâche.
Cesser de démembrer le corps de l'histoire. Cesser de vouloir voir, cesser de ressasser.
Cesser de laisser l'esprit sous influences.

cesser de lire la déroute
de craindre la dérive

quand
ce sont les sous-bois

alors que
- c'est peut-être là que tout commence
écrit celle qui danse

jeudi 27 mars 2008

J'adore parler de moi. J'adore argumenter sur mes prises de positions, j'adore présenter des projets, montrer comment je les mettrai en oeuvre dans un cadre contraint.

Mais alors pourquoi, putain de diou, je me sens complètement à la ramasse pour l'épreuve de demain ? Parce que c'est dix minutes ? Et dix minutes, pour résumer un parcours de six ans, c'est trop court ? Impossible synthèse...

Parce que ces nuages colériques qui le disputent aux rayons chagrins me réduisent à rien ?

Parce que j'ai régressé comme une plante délaissée depuis septembre, depuis que toutes ces années semblent dissipées dans le huis-clos parisien ?

Parce que je suis juste rouillée des entretiens ... trop peu entraînée ?

Ou parce que ça m'engage trop ?



Oufan! C'est l'horizon de la canebière qui te fait cet effet la minotte ?

samedi 15 mars 2008

L'homme de celle avec qui je vis est revenu hier de tour du monde
lundi je saurai si je pars en Provence
dans quelques mois

la nuit je rêve le regret de m'être engagée à vivre à Tours avec l'Ange et sa fille devenue une adolescente charnue

Bouleversement
Arrachée une année de plus à ceux que j'aime

De mon propre chef
Poursuivre une chimère

lundi 10 mars 2008

Donc il y a ce nouveau cap à franchir. En passer par les opérations de défrichement des anciennes caves, des anciens combles où croupissent des attentes frustrées.

S'armer d'énergie et d'optimisme, donner du sourire et de la patience, ne pas s'épargner et renoncer à agripper les papillons en plein vol - même en pleine fuite. Ouvrir les mains, lâcher du lest. Foncer ou plutôt : accepter de s'assoupir. Accepter de s'assoupir au risque de.

Parce que foncer c'est toujours une stratégie de contournement, c'est toujours donner le change.

Je ne sais pas être humble, de peur terrible de l'effacement.
Toujours en scène.

mercredi 5 mars 2008

Histoire de la vie amoureuse

Il y a toujours ces étapes-là. Intense reconnaissance des sens, jeux, familiarité. Où disparaît la fraîcheur du dépaysement. Moins enivrée de faire l'amour, belle évadée, avec cet homme encore presque inconnu qu'intimement soulagée, comblée de renouer avec le follement, maladroitement, honteusement aimé pour l'histoire déjà partagée, tissée, abîmée, négligée et reprise.

mardi 4 mars 2008

Est-ce le terrible signe de la défaite ?! Quelle poisse. "Je cherche le contre poison" me suis-je écrit ce matin à l'intérieur d'une enveloppe déchirée. L'angoisse. Cœur battant, larmes irrépressibles, incompréhensible tuerie de l'amour qui engendre cette faim même, ce gouffre d'une seconde insurmontable au goût d'abandon - parfaitement injustifié, allure de caprice. Est-ce le déni même de ce qu'il est, celui que je prétends aimer ? Est-ce la légitime exigence de la moitié de couple que je représente ? Oui mais ne puis-je pas formuler ça dans la légèreté, la distance... Non, puisque je me fais surprendre moi-même par l'impatience, la fatigue, l'impétueuse dévoratrice qui gronde à l'intérieur - la gosse qui a besoin d'être protégée, oh non non non c'est pas comme ça que je !

Est-ce le terrible signe de la défaite, ou le passage obligé au goût de gueule de bois. Oui il est question de disponibilité intime, telle qu'on se rencontre encore. Qu'on (Que tu) cesse(s) de regretter ces temps bénis de fougue qui ne sauraient revenir qu'à la faveur de ma légèreté et de ta présence aimante. (en un clin d'oeil du reste.) (peut-être)

effroi de ces affreux règlements de compte en larmes. J'aurais voulu ne plus jamais connaître ça, et je fonce avec fracas dans le mur.

Mais quand je t'attends, je me réveille en sursaut, je cauchemarde. Et pourtant c'est seulement quand tu es là, jamais quand tu es absent. Je cauchemarde quand j'attends un homme présent. Tu ne m'échappes jamais autant. De quoi ai-je peur au fond.

J'ai à l'intérieur une arme. Une sensibilité aiguisée à fleur. Sais pas comment l'amadouer sans l'étouffer, l'amour avec. Sais pas comment éviter qu'elle ne saigne à blanc qui l'éveille et la nourrit.

jeudi 21 février 2008

Cette nuit-là
volée aux routes

imprévue

on l'a passée

on l'a passée

avant de dormir en mode deux corps dans un lit
(imprévu)

on l'a passé à se faire l'amour de loin
en se regardant pour

pour se rencontrer

"depuis le temps que tu fais l'amour avec quelqu'un que tu connais à peine"

puisque ce n'était pas le moment mais que tu étais là

je t'ai VU

je t'ai vu mon amour mon fantasme prendre corps sans préavis

j'ai vu ce garçon que j'avais pris l'habitude de goûter de près

c'était une nuit volée : chaque seconde comptée, chaque seconde offerte
- chaque baiser savouré dans l'infime roulis des lèvres -

ceci dans la plus pure légèreté
qui convient aux moments de passage

(et dans les vapes de rhume)

samedi 16 février 2008

J'y repense.
Mais pas vraiment le temps de digérer, déjà que voler une heure d'un jour pour danser c'est. C'est pas évident. Alors écrire...!

Et puis chaque jour tant.
Il faudrait déjà que je puisse contempler ces salves d'événements émotifs à bout de bras.
Qu'il y ait cet homme de mes premières amours qui squatte dans le salon, perdu mais moins qu'alors, en suspension entre deux vies, celle du sud et celle d'ici,
...

Qu'il y ait des sommeils licencieux où les rêves sont teintés d'étranges fantasmes de tous jeunes hommes et de vieux séducteurs.

Qu'il y ait la première petite dans cette famille prompte aux cancans comme toutes (toutes ?!) les familles - épuisée pour elle, la toute petite dormant au beau milieu des fées plus ou moins
bien intentionnées du monde futile où elle s'amène. Enfin : plus ou moins à l'aise dans ce monde, les fées elles-même, je devrais dire.

Notre porte où toquent les plus ou moins potes parce qu'on y est bien dans ce havre. Depuis quand on n'a pas été seules ?

Alors moi-même : de passage
une rame sur des rails
qui se croisent

un écheveau

jeudi 31 janvier 2008

O le bonheur matinal de partager un thé d'avant l'aube sourire yeux battus - 8h la salle indigente envahie de lumière orange, ciel à la Magritte, au ras des vitres sinue la ligne lointaine d'un ruban d'immeubles et de cimes d'arbres décharnés - 13h marbres du Louvre - soupe épicée du Japon, confidences feutrées et rapides d'amitié resurgie d'il y a longtemps entre midi et deux dans une grande cantoche d'Orient
15h retour

(signes d'apaisement)

vendredi 18 janvier 2008

Presque une panne.
Bientôt, au bord de la route, peut-être que je retrouverai une minute ou deux pour goûter l'air du large, parce que là je suis en train d'oublier. Sous l'éternel même prétexte : pas le temps. L'impression que le temps m'échappe. Frustration des moments perdus, des impossibles vies parallèles. Donc la concrète même s'escamote.

Et pourtant

ce cap

qui accède à un statut crucial

En pleine contradiction
avec l'ambition de légèreté
volatilisée
dans je ne sais quel précipice de la conscience

ventre verrouillé

faut-il qu'il se risque à palpiter pour que je me sente là maintenant
qu'il se risque à recevoir ce qu'apportent les saveurs de la jouissance

y a-t-il toujours enfouie au fond de lui l'impérieuse nécessité de souscrire à la fécondité
oui

contradiction soit
que j'ignore ces appels
que j'ignore que mon corps et mes sens se sont taillés la belle par-dessus la barrière intérieure

alors : que je les apprivoise encore, coupée un peu de moi-même
coupée des rythmes secrets féminins

je ne sais pas

si c'est possible

sans tomber la barrière

à moins qu'elle ne se fasse oublier

- à quelles profondeurs sont plantés les désirs -

lesquels préserver et lesquels déjouer
tout ça pour que la vraie vie soit celle qui défile

ni celle de demain
ni celle d'hier

mais le temps est maussade
l'ennui ! s'installe.

comme d'hab, je m'acharne en vain sur une porte de sortie
du coup c'est pas la bonne

mais ici, peut-être...
me sentir des ailes.