samedi 21 mars 2009

Toujours à courir
après


on ne sait

un bout de dérisoire

je me suis carapatée dans le soir

le jour aura pu sembler frais

survenu après la débauche de rayons

- corps réchauffé

aura passé l'hiver -

toujours ce cap

aujourd'hui fredonner

quelques pages,
de menues courses
vraiment pas envie de sortir
une certaine fatigue due au mauvais blanc d'hier
au réveil un peu tôt ce matin
un certain éblouissement

journée réduite à l'essentiel

larmes à lire
vraiment ça n'arrive jamais

dues au mauvais blanc d'hier ?

ou : à l'essentiel
niché au cœur du dérisoire
on s'accroche à ces choses-là

le bonheur est dans ta main tu ne le voyais pas
autour de toi tourbillonne le trouble

touchée par ça au fond : le bonheur est dans ta main tu ne le voyais pas
et maintenant
tu sais

en passant l'angle de la rue, le livre à peine acquis glissé dans le panier bleu
je me disais quelque chose du même ordre
en fredonnant
ou : "être heureux en temps de crise"
un truc tout naze en apparence
un étonnement fugitif

puis dès les premières pages : la catastrophe mondiale suivie de très loin en 2004
avec une compassion abstraite
rendue soudain intime par le ton juste d'une prose à peine découverte

encore une fois :
humain dévolu à la littérature