mercredi 30 septembre 2009

Un petit rhume de derrière les fagots, ça a le bon goût de remettre les idées en place, de faire lâcher la bride un peu
sécher la danse

de rendre la paresse utile
et le reste superflu

juste lire
et remettre le reste à demain
à Paris

il me reste un brin d'étonnement dans l'entreprise de nettoyage
pour m'apercevoir que la séduction est plus courante, plus normale, plus prisée
et le temps qu'elle prend aussi
que l'attitude où je m'étais réfugiée,
de beaucoup travailler entre les parenthèses de l'amour régulier

donc pas de panique
se remettre en mode femme
mais, lasse de toute cette comédie,
pour ce soir au moins, en mode je m'en fous je suis bien chez moi en chaussettes

à me confier à la petite lucarne où je me regarde le nombril, petit exutoire de la météo personnelle, au climat tempéré dans son pays tranquille
aux petits maux loin des grosses saloperies de santé dont souffrent les adorables qui m'entourent

alors bien sûr on ne va pas les bassiner pendant des plombes
même pour un chagrin d'amour
d'une nana qui a tout pour s'en remettre

mardi 29 septembre 2009

Un message de lui sur la boîte
du genre qui n'engage à rien

pour l'instant, laisser couler

je ne sais plus trop comment jouer à ces jeux-là
avec légèreté, retourner la situation,
draguer, quoi
faire durer le plaisir

pendant que la tempête finit son œuvre intérieure

ô tendresse, caresses, douceur et sauvagerie : pourquoi devrais-je y renoncer ?
au moins se consoler un peu de la chute
se remettre en lice

jouer

...

dimanche 27 septembre 2009

Relire quelques anciens billets
pour me souvenir de la solitude tempérée
agréable

pour mesurer les émotions
pour se fabriquer un nouveau quotidien
sur mesure

où éviter les gouffres de certaines minutes
provoquées par une toute petite négligence amicale
tellement déformée
que la tristesse exige aussitôt consolation
dans les bras de tout ce qui a disparu

dans ce cas
il faut sortir
il faut aller au cinéma
par exemple

il faut écrire à quelqu'un d'autre
il faut se souvenir d'une amie qui revient de voyage
il ne faut pas se dire : c'est nul, je suis seule, pas d'épaule pour m'épancher
adulte seule
c'est un beau modèle d'indépendance
et de loose
Elle me dit tu as réussi à avoir son numéro, bien joué.
Comment me dis-je mais c'est vrai il m'a filé son numéro alors que je suggérais juste une mise en relation avec d'autres tenants appliqués du second degré

très agréable au demeurant
d'écouter et de voir ce talentueux jeune auteur
sur une scène en contrebas de la place
après l'après-m'
dans les ruelles du festival de mamies lectrices

pourtant elle m'a fait part de la face off de ses histoires amoureuses

bah une touche c'est une touche
fût-elle louche

ça entretient les sourires
ça panse les maux de l'âme

et un jeune écrivain rock et curieux
ça donne du cœur à l'ouvrage

vendredi 25 septembre 2009

Done.

Less than 2 hours ago from mobilephone.

J'arrête le projet I.
...
- Tu es sûre ? Tu ne veux pas réfléchir encore avant de prendre une décision définitive. Tu peux me refiler le bébé, mais te joindre à nous plus tard.
(c'est à cette expression pourrie que j'ai commencé à pleurer)
- Je savais que tu allais essayer de me convaincre. Tu sais dans quelles circonstances on l'a commencé, inutile de rester un an de plus dans l'ambiguïté.
- Ah oui il faut que j'arrête avec l'ambiguïté. Pas seulement... Je veux dire, en général.
- J'imagine. Il faut se donner les moyens de tourner la page. Je ne sais pas comment t'expliquer, mais tu sais bien.
...
Bien sûr que j'y tiens à ce projet, j'aurais aimé le faire.
(Ce lien d'un port à l'autre, ce lien entre mes vies, mes aspirations créatives.)
On a beau être de bonne volonté, inutile de se rendre malheureux.
- D'accord, je vais y réfléchir, je ne sais pas si je continue, je te dirai...
- Non, je ne veux pas attendre quelque chose. La vérité, c'est que je risque secrètement d'attendre un revirement de ta part. Je fais ça parce que je pense que c'est mieux, j'aurais vraiment voulu réussir à tout dissocier. Je n'y arriverai pas. Le temps n'y changera rien. Dans un an, l'eau aura coulé sous les ponts,
...
...
alors voilà, bon courage
oui à toi aussi, bon courage.

c'est tout.

jeudi 24 septembre 2009

Hier je me suis emballée
ça ne fait même pas trois mois
dont un d'adieux
donc deux

mais c'est bien : j'ai eu peur
de faire n'importe quoi
en conciliant tous mes désirs à la fois

donc prudence
distance
du jeu dans les désirs
qui me lassent

pour laisser filtrer
les nouvelles combinaisons

ne pas s'en laisser conter
filer à Manosque pour le retour des beaux jours et les correspondances

me laisser tranquille
me laisser du temps
me lâcher du lest

mercredi 23 septembre 2009

Bientôt quatre mois
et ça ne passe pas

ça pourrait être de la complaisance
un défaut de volonté
mais ce n'est pas vrai

je sais que j'en ai de la volonté, toujours
je ne vois pas pourquoi je serais prise à défaut sur ce coup-là

Pas un jour sans vigilance
un vrai combat

mais ça ne passe pas
au mieux, de la diversion

et le pire, je le savais
mais j'en ai la confirmation
pour lui non plus

c'est dur sans
et c'est dur avec
on ne se voit pas, on ne se parle pas : on souffre
et quand on se voit
après, on pense à l'autre

alors...!
alors quoi

il emménage ailleurs
il ne veut plus vivre avec moi
il ne veut pas d'enfant
il ne veut pas donner

je sais tout ça

je n'arrive pas à zapper
discipline de fer
je diffère
je me dis : plus tard
ça va passer, juré

mais ça ne passe pas
c'est noué je ne digère pas

ce week end sa chute sur le coccyx
et moi je me déplace le sacrum

je ne sais pas si ça veut dire qu'on a mal au cul
ou qu'on l'a entre deux chaises

allez, plus tard
ça va passer, juré

sans conviction on s'est dit
on se voit dans un mois
pas de nouvelles

cette fois c'est lui qui dans un souffle
a dit
sauf en cas d'urgence
quoi quelle urgence
oui un gros truc une grosse galère
bien sûr
comme si on ne le savait pas
et dans un mois on sera bien avancés

alors ouais à quoi bon
peut-être juste qu'on s'est sortis ensemble de l'infantilité
et la transition est rude
je le vois bien
il a besoin de se prouver des trucs
genre : habiter tout seul
je n'ai pas le choix
mais c'est insurmontable
je n'aurais absolument pas pu accepter

et pourtant je ne peux pas digérer
d'être sans lui

remettre à plus tard
ça va passer, juré
Je rappelle
prête à lui dire non
ne viens pas
je t'aime encore

je recule un peu
"je ne sais pas si c'est une bonne idée, tu en penses quoi"
et lui aussi
pareil

l'évidence
de nos présences
l'a remué

donc

contre nous-mêmes

on décide de ne pas se voir

trop tôt

pour savoir

si c'est un résidu

ou si ça s'accrochera

cet amour-là
qu'il a déjà quitté deux fois

alors, les larmes aux yeux
je sais

pas le choix

ça n'en finit pas

mardi 22 septembre 2009

Aujourd'hui
L. m'a dit
qu'elle allait le garder

Ouah, frissons et tout
alors tu le gardes

c'est étrange, en ce moment il y a des trucs que je sens venir

pourtant c'est pas rien, ce choix, là

de garder l'enfant d'un amant

et que l'amant devienne le père
et quitte sa ville pour ça
pour toi

la nature te rattrape
s'impose
comme un bon gros cadeau dans la gueule

je compte les points
une de plus
qui prétendait vivre sereinement sans enfant
et que le corps contredit
avec un de ces culots...

lundi 21 septembre 2009

Pendant l'émission rêvée qui arrive toute faite dans le poste
je fais consciencieusement le ménage

temps diffracté

mise en abîme

à la radio ils posent les questions dont j'attends les réponses
je suis l'anonyme auditrice qui rêvait ces dialogues-là depuis chez elle
à des milliers de kilomètres de Paris
sur un ordinateur avec Internet à 56k
à I. en 2003

qui aujourd'hui écoute les réponses à ses questions muettes :
vous êtes dans mon salon, je fais le ménage, bonjour, pourquoi vous... ?
la voix des ondes, prolongement de ma pensée,
parle d'un livre
qui parle de radio
"une aube avec personne"
qui parle d'identité
personnelle et nationale

la voix n'en finit pas de résonner
dans le vide
écho perpétuel
"qui suis-je ?"
"qui suis-je ?"
"qui suis-je?"

et bien sûr, hasard romanesque idéal, l'auteure est en résidence dans ma ville

Je prends donc tout ça comme un signe pour faire le livre qui infuse au fond de mes dossiers
détruit avec un disque dur en 2006
mais sauvegardé en ligne même si je ne retrouve pas le passage sur la nana qui attend d'être reçue dans un couloir de la radio

Wendy, bonjour, est-ce que tu crois aux échos ?
Encore de drôles de rêves cette nuit, que j'ai déjà presque oubliés
ah oui
un peu comme un film, la série de l'été
une mère qui vient chercher sa fille dans un beau coin de campagne, Provence ou Drôme, possible, et puis finalement la fille reste parce que le garçon s'est décidé à la garder auprès de lui
tout le monde applaudit, même la mère est contente, elle dit que comme ça elle n'aura pas à faire la route pour aller très loin, en Bretagne peut-être, là où elles avaient prévu de partir.
Moi je me retrouve accroupie au bord de l'eau à discuter avec ma mère, je me souviens des poignets d'une chemise un peu classe, et il y a une certaine complicité, une certaine entente entre ma mère et moi.
Je lui demande comment faire pour ne pas me tromper encore de voie, pour construire quelque chose avec la bonne personne. Je ne me souviens pas de ce qu'elle me dit, il y a un peu d'amertume, je pose ma tête sur son épaule. Quelque chose qui ne pourrait pas vraiment arriver, en vrai je n'ai rien dit à ma mère, rien de rien, même si elle sait puisqu'elle ne me demande plus de nouvelles du tout de cet homme qui partageait ma vie. Parce que j'ai quand même laissé entendre au début de l'été qu'il ne savait pas ce qu'il voulait.
Et puis je suis dans la campagne, je rencontre les gens de la radio, on va faire une émission à Avignon, il y a des copains curieux de les rencontrer en vrai.

Hier j'ai décidé de mettre à profit la belle énergie du week end, de tous ces spectacles et de tous les gens croisés, de l'automne engouffré dans le quotidien. Éviter l'ultime concert auquel assistait l'immature, même si ça me faisait envie. Samedi soir, on était allés à la chapelle, danse contemporaine et musique baroque. Puissance, émotion, une énergie virile, et M. nous a dit, venez mercredi soir à l'atelier, on parlera après, des projets pour I. et sans se concerter, avec l'immature, on a dit : oui, moi j'ai pensé "tout commence et tout finit par la danse avec lui" et maintenant je me demande si c'est une bonne idée, comme il y a bientôt trois ans je n'étais pas très à l'aise avec cet homme qui me draguait en jouant, il y avait l'ancien amour qui jouait aussi, et comment danser sans arrière-pensée dans tout ça. C'est juste après qu'il m'avait eue. Il s'était interposé, en somme, entre l'ancien amour et moi, alors c'était clair, il savait ce qu'il voulait, j'avais trouvé ça classe, et j'avais pris le risque d'ouvrir de nouveau la boîte de Pandore. Émotions, peurs, vertiges. Mercredi c'est pas pareil mais quand même des fois je vous jure. Tu essaies d'être rationnelle et la vie prend les formes inconséquentes de la création.

Donc hier je suis allée glaner les sons de la ville et du centre expérimental de musique. J'y ai rencontré R., qui m'a invitée à partager l'énorme pot-au-feu qui mijotait depuis la veille dans une drôle de thermos, expérimentale aussi, et j'ai passé une soirée avec des gens sympathiques que je ne connaissais pas, et c'était parfait.

samedi 19 septembre 2009

Ce qui commence à devenir difficile, aujourd'hui, entre les effets du vin, la grisaille et le boulot du jour, des pages entières à condenser, un monde virtuel

c'est que j'attends qu'il m'appelle
j'attends de le voir

pas comme avant, pas comme si on ne s'était jamais quittés
mais comme quelqu'un qui malgré tout malgré lui et moi
est un alter ego
un aimé

c'est trop tard pour reculer
je crois

on a convenu de voir ensemble le dernier spectacle
je me suis interdite de lui demander combien de temps il reste
d'évoquer des choses trop personnelles

le pire, c'est que je n'ai pas l'impression de me tromper
je n'y pense même pas
juste
je me réjouis malgré moi
de voir cet homme
que je n'aim(ais) plus

Mais
pour ma propre survie
continuer de me mentir à moi-même

Me remémorer : nous ne pouvons pas vivre ensemble
nous ne voulons pas la même vie
et ça nous rend malheureux

Frayer, et c'est risqué, un passage pour ce qu'il reste
sans complaisance et sans compromis
mais il faut que ce soit la dernière fois avant longtemps
sinon les prétextes abonderont

putain de merde
je sais que ce salaud pourrait encore craquer

pourquoi se mettre d'aussi ridicules barrières que la peur de perdre sa liberté
(ouf, ma colère revient.)
Pluie à seaux

il s'en passe des trucs en ce moment en amour
en enjeux de vie

ce soir, derrière les moments d'impro bien impuissants pour cette fois à raconter ce que nos trajectoires ont de violent et d'improbable

j'ai traversé plusieurs retournements
qui concernent les amis de l'homme que j'aim(ais)
leurs doutes
ou leur rebond

rencontré sous la pluie T. qui était là
comme associé, sans surprise, à la musique de l'immature
mais en fait non
il était avec une femme
qui n'est pas celle que je lui connaissais
celle qu'il a quittée
ainsi que je l'apprends

ensuite
A., pas prévue non plus au programme
en plein doute existentiel
amoureux
où est la voie

peur de perpétuer archétypes
quotidien malheureux

peur de l'ombre

comme tout le monde

et dans tout ce bordel

je me surprends à donner des conseils
comme si je savais où j'allais
comme si j'y comprenais quelque chose

et dans tout ça
j'ai même passé quelques vraies minutes
à causer dans la rue, en tête à tête
avec l'immature

en évitant trop de proximité
en évitant de longs regards

en cherchant pourtant sa présence pendant les concerts

mais

quand je rentre
je me dis
oui
peut-être que ce sera lui quand même
ou pas
ou quelqu'un d'autre
mais

je vais réaliser mes rêves
bien comme il faut
dans la joie
et non la tristesse
pas facilement peut-être
mais dans la joie

jeudi 17 septembre 2009

l'homme que j'aim(ais) n'existe plus
Tout ce qui, pendant l'été, a infusé
(retour dans mon antre)

s'est joué là
à la faveur de deux petits verres de blanc
au centre de Marseille

j'ai gardé la distance de circonstance

ce qui m'a surprise
ce n'est pas l'intensité d'un désir resurgi
ni de ce qu'on a partagé

mais son enlaidissement
délibéré, plus ou moins

son regard et ses quelques mots
sa tentative, non verbale essentiellement
pour retrouver le chemin de ce qui nous lie

pour autant je n'ai pas fui son regard
c'est vrai, il y a une connivence (et tant mieux)
depuis hier je l'éprouve comme des pas dans la neige
- la lutte, on s'enfonce dans la surface blanche qu'on croyait solide

puis il y a eu les autres
leur sourire et ce qu'ils savent, de fait et par intuition aussi
et c'était bien
c'était simple
joyeux, à cause du projet collectif
veiller à contenir l'émotion, en observant les autres et un peu de silence

je rentre
20h15
même pas deux heures
voilà

c'était une bonne journée de toute façon
depuis que le sommeil a endigué les salves de gros temps

l'année se nettoie
et dans la transparence
s'esquisse une profondeur
possible

mercredi 16 septembre 2009

25.08 est-ce que ça déjoue le sort ? Le cadeau, toute fin des vacs, d’un regard sombre et précis dans le corps d’un éphèbe doux et sensuel, d’un garçon peu disert et bon compagnon, belle gueule et bien né (et bien gaulé). Nuit volée, baume réparateur, rien d’autre, conjurer la solitude et la détresse de la perspective du retour, aux espaces privés du dernier mobilier d’un amour en processus d’extinction. Cette nuit, partager l’intimité prometteuse, délicieuse, d’un jeune homme de mon âge, tempes déjà grisonnantes, marcher la nuit sous la voûte céleste, son corps de luxe, désir ravivé, explorer, montée en puissance, curiosité et étrange facilité des corps à se goûter…
"A trois heures du matin, il parle de Kant comme de lui-même. Moi, je parle de cyclones, pendant que nous regardons tomber la neige. Nous lévitons tous les deux. Oui, c'est ça, la Méditerranée contre les Caraïbes au milieu d'un cyclone qui défend cette île seule. Île perdue qui veut avaler la féroce et manipulatrice Mare Nostrum masculine, cultivée, extravagante. Mer savante, mer qui frappe mes cuisses en me jetant vers le fond avec des paroles savantes. De quel genre de sexe s'agit-il ? Sexe dépressif, sexe succulent, sexe passé par Barthes, Beckett, Derrida, Musil. Que de gens dans ce lit, mon Dieu ! Je ne comprends pas, je ne fais que toucher, je marche sur son dos avec mes doigts et sur la pointe de mes pieds j'emporte l'envie. Je sens de l'eau sur mes cuisses. Chaleurs, douleurs, restes de sperme, qui se trahit quand on y goûte. De la neige avec une mangue."

Wendy Guerra, Mère Cuba, Stock.
Des jours comme aujourd'hui, ça recommence à être absurde.
Je suis chez moi, presque j'oublie son existence, en ce moment vivre en compagnonnage avec les débris de vécu, d'espoir et d'amertume.
Quelques mots sur ma table avec des objets disparus.
La voix téléphonique, pas plus d'une minute ou deux.

Mais chez moi, là aujourd'hui
au beau milieu sonore des moteurs des travaux des klaxons des cris des tintements du tramway
quelques notes détournées d'une fanfare
agréables
comme pendant l'été à la terrasse du café
et puis je réalise

ce truc décousu

il répète en bas

à quelques mètres

pour vendredi.



je change de pièce
F. passe

je reviens
et j'entends.

Et alors j'ai beau savoir
qu'on s'en fout bordel
que de toute façon bien sûr il vit merde

juste entendre

malgré les vapes où me plonge le coup de froid qui n'a avec la grippe qu'une lointaine parenté

juste entendre
ça me fait chier
ça me donne chaud

partir loin ou descendre
ou appeler les flics
ou attendre que ça cesse

ou se répéter
de toute façon
de toute façon
c'est un leurre

dimanche 13 septembre 2009

Depuis hier une petite joie
une sorte de vitalité

que je surveille du coin de l'œil
pour pas la laisser déborder

parce qu'il se passe des trucs agréables, des soirées dans de jolies maisons avec des jardins, des gens nouveaux et du vin

parce qu'on m'appelle pour me proposer
vélo vers plage
salon de thé
et
des rendez-vous projets
alors curieuse de ces perspectives qui s'ouvrent j'ai moins peur d'être isolée

parce que j'ai planché sur des bouquins
et c'est du bon boulot

alors l'autre immature, là
tant pis pour lui

il y a probablement un homme charmant et solide
qui sera ravi de me rencontrer
bientôt

vendredi 11 septembre 2009

A la montre arrêtée il est 18h15 mais je savais que c'était la vraie heure
Dans la semaine d'affres je viens d'en finir une de lecture
Presque mille pages

- un bon petit séjour dans le désarroi humanoïde

j'achève le deuxième, un bon gros roman américain (mais irlandais, donc mélancolique) qui n'oublie pas le happy end

Ce qu'à petits pas nous faisons, nous imposons de la lumière et nous l'entretenons (...)

Tourne le monde. Sous nos pas hésitants. Cela suffit. (...) La trace imperceptible d'une haleine de vieille femme. Le tic-tac. Le ventilateur. Le vent.
Le vaste monde.


Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum Mc Cann, Belfond
Et puis vers minuit il y a l'ange qui apparaît dans la lucarne
avec son bon vieux style elle s'apprête à mettre la viande dans le torchon
mais bon finalement en quelques lignes de comment ça va cette installation et sur un "rappelle-toi tu m'avais tiré le yi king dans la cuisine il faudrait remettre ça" elle me dit bouge pas je vais pisser, prends trois pièces
à distance ?
c'est vrai que le téléphone aujourd'hui ça franchit la Méditerranée à la vitesse du son
Sa boîte risque de fermer mais il y a toujours une solution, c'est l'Orient ici elle me rappelle, c'est un processus, incongru le stress parmi tous ces gens calmes, se laisser porter, dans le flux de la majorité, voilà.

donc ce yi king qui raconte toute l'aridité du cheminement, avec ses putain de côtes et ses retours en arrière, mais c'est normal, et pas bouillir de passion, de colère ou de faux-semblants, connaître l'idée du danger et se présenter dans son dénuement, le mur de la cité est dans le fossé, pas le choix, il faut épouser le changement, pas lutter, c'est sympa la sagesse orientale la formule du bien-être pour les naïfs dont je suis

mais surtout la belle pleine de vitalité qui me consacre une heure en pleine nuit
comme à l'époque de la terrasse sur le B. en me traitant de petite joueuse elle se goinfrait à 2 du mat' des précieux fromages odorants qu'on prenait soin de rapporter de chaque séjour au pays

et la roue tourne, c'est éclatant d'évidence, les trajectoires s'inversent, trois mois plus tôt c'est moi qui la consolais, je lui disais vas là-bas si tu en as besoin

résultat elle se l'est prise sa claque sur une île grecque majestueuse
elle est repartie avec une énergie à défoncer les montagnes

et là dans la lumière de l'autre côté de la Méditerranée
elle m'envoie des "chérie" désinvoltes à requinquer les diables

jeudi 10 septembre 2009

La seule façon de dénouer, de toute façon
c'était de l'appeler

alors j'ai appelé
dans la rue qui monte en allant au boulot
répondeur

et après dans le vrombissement des scooters en redescendant
trouvé la cour d'une maison aux allures un peu classe, un peu école de Nancy avec des silhouettes de lampes à la fenêtre, l'impression qu'on allait me dire de partir et ce n'était pas du tout isolé du bruit

son entrain dans la voix
à l'idée qu'on se voie

mais bien sûr seulement un créneau possible, hein,
dès le lendemain il n'aurait plus le temps

: à la fois éprouver
l'impossible distance entre nous, je le savais, il suffit de se parler
il suffira qu'on se voie
pour que tout resurgisse
les tendresses frémissantes à la surface de la peau à la surface du regard
- onde à grand peine étouffée, et forcément vivante

et

la négligence
- ah oui après pas le temps
et avant non plus
d'ailleurs déjà un truc prévu au même moment mais c'est pas grave, ça se reporte
(putain la concession)

mais bon voilà
c'est fait
c'est un peu dénoué
même si c'est provisoire

peut-être que demain matin
un peu moins de plomb sur le sternum
moins de larmes au bord des lèvres

et peut-être que je me souviendrai
que c'est pas crédible
de jouer ainsi l'enjoué
et d'être aussi avare
de son temps

ou aussi prodigue

ce qui revient au même

mercredi 9 septembre 2009

Il règne un soleil de plage
je suis fourbue
c'est agréable ce soleil
je n'irai pas au beach volley
je lis des livres
en ce moment la chaleur s'entête mais la lumière déjà
se retire un peu plus loin le matin
et décline un peu plus vite à l'expir
sur la façade blanche aux volets dépliés, l'ombre a remonté d'un étage
sous le bleu exubérant

sortir la tête de la chaleur tragique
ménager un espace pour sentir quelques secondes

le corps qui récupère
l'image d'une tarte dans la lumière de la cuisine

rien n'est guéri au fond, j'ai bien compris ce midi quand la conversation a roulé sur les chemins qui divergent

et puis aussi, que ça pouvait se digérer

j'ai même dit : je sais bien que c'est mieux, quand j'aurai du recul j'en serai persuadée

j'ai même eu l'intuition, à propos d'un autre mais au fond c'est pareil, qu'il ne faut surtout pas forcer les désirs, c'est du simple bon sens

je rentre je suis fourbue
voilà, c'est le retour au monde
des émotions gérables

je m'y retranche
m'y rassemble

lundi 7 septembre 2009

Je suis fâchée, non : peinée, que celle avec qui j'ai partagé à deux reprises le quotidien, que j'ai accompagnée dans des moments, pas n'importe lesquels, et qui m'a accompagnée aussi

ne trouve rien d'autre à me dire, au téléphone

que : machine m'a rapporté que, et j'en ai marre.

outre le petit mail pour rétablir les faits

je me dis que quand même, vu la période que je traverse
elle aurait pu me dire autre chose

elle aurait aussi pu prendre l'initiative de m'appeler

elle aurait pu se préoccuper de moi, en somme

- rien de plus, car je respecte ce qu'elle vit en ce moment, sur la sphère diamétralement opposée.

Et même : je suis triste de ne pouvoir m'en réjouir davantage, partager ce bonheur-là
(je ne peux pas, alors qu'avec la danseuse je peux
mais l'une est ma sœur, et l'autre mon éclaireuse.)

en tout cas, c'est dommage.
ça ne gâchera probablement pas l'essentiel, mais quand même.
il faudra que je trouve la façon de lui dire
sans que nous n'entrions en palabres infinis

malheureusement, j'ai bien peur qu'il n'y ait pas d'alternatives
vu l'excès de paroles dans lequel nous versons de plus en plus.

pas garder ça sur le cœur pourtant.
y réfléchir.

dimanche 6 septembre 2009

tu as eu tellement peur d'aimer, de te perdre dans l'amour, d'être trahi si tu lâchais prise, que le contraire s'est produit,à force de te vouloir libre, vigilant, tout à fait indépendant, observateur de toi-même : l'angoisse t'a étreint d'être engagé dans une histoire forte de connivence, de confiance et de fidélité.
La peur de l'aliénation, mais alors une peur irrationnelle, infondée, la friture sur la ligne. Le bug.
La danseuse m'écrit instantanément :
c'est poser les choses autrement, situation douloureuse mais juste, saine. Se revoir sans le trouble émotionnel qui fausse les actes. Ça prend du temps mais ne laissera rien en suspens.

La danseuse toute en rondeur. Avec émotion je m'aperçois, et le lui dis, que depuis toutes ces années elle est allée vers l'expression de sa féminité, une grâce. Elle qui sur les photos voit le petit mec teigneux qu'elle était à son arrivée en Tr.

Et j'éprouve une tendresse heureuse à son égard, une toute petite étincelle qui adoucit les aspérités abruptes de la pierre coincée dans la cage.

Ma mie, ma danseuse, mon éclaireuse.

vendredi 4 septembre 2009

Que c'est long, long long
d'en finir

comme si au fond
je ne pouvais m'y résoudre

habitée
par l'amour

et comme dans Clair de femme
il me faudra pour en découdre
aimer un autre homme pour garder le feu vivant
- qui me brûle à l'intérieur
faute d'être voué à quiconque

au moindre coup de vent
embrasée
en vain

jeudi 3 septembre 2009

Bain de sueur, au moins voilà
défaillir faute de manger
slalom en vélo entre les badauds de la rentrée et du ramadan
ça n'a aucun sens de faire les boutiques, putain, tuer le temps trop lourd
trop lourd trop lourd
je me sens vite en chute libre
dès qu'on ne me répond pas, quand je ne vois personne, quand je comprends aussi
qu'une rêvasserie sans objet n'a décidément pas de fondement
un jeune homme croisé au début de l'été, sur twitter en quelques mots comprendre que la rentrée des minots doit concerner le sien
et que derrière un tel message il y a une harmonieuse vie de couple
ce n'est pas du dépit
non :
je l'envie
d'accord moi j'ai tout le temps de faire exactement ce que je veux
mais ce que je veux
c'est ça, merde
amener un tout jeune enfant à l'école
oui, exactement
et partager bien plus qu'un lit ou des vacances ou même de la vaisselle
bordel
avec l'homme qui aurait eu le courage et l'amour et l'optimisme
de fabriquer cette vie et cet enfant-là
avec moi

mercredi 2 septembre 2009

Là il est plus de trois heures du mat' mais c'est important (l'heure du blog dit n'importe quoi)
1er septembre enfin une journée debout pour de vrai, juchée sur les talons
ce matin réveil empêtré pourtant dans la toile accablante
en plus dans la matinale ils servaient la soupe au ministre, désolant
mais
fourmillement familier du boulot retrouvé, ses lassitudes prévisibles et les perspectives joyeuses de menus projets
ça m'occupe
l'acuité de ma fine mouche de collègue qui m'a fait tant de bien hier, encore un clou pour assurer ma confiance vacillante
et la présence des hommes
souriants


ce soir avant de partir boire des verres
un message de l'inconnu : une révérence loyale ; je respire : j'existe
un appel aussi de l'homme que j'aimais, je maintiens la distance de bon aloi avec écoute et sincérité

Le film renversant d'Audiard

retour, je réponds à l'inconnu, sincère et réglo avec des mots coquins quand même pour le trouble
- pour exister
Ne m'oublie pas

retour au monde des tractations affectives
sensuelles

oh là là peut-être vais-je sortir la tête de l'eau

peut-être que de nouveau
je vais m'y croire un peu

saisir par grandes goulées le soleil nonchalant de Marseille
goûter les minutes une à une