jeudi 29 octobre 2009

Tout a commencé, après une journée de vadrouille entre Europe et Asie, du matin pluvieux au crépuscule gris et rose sur le B.
dans un bar très classe d'une rue très fréquentée.
A force d'enfiler les bières leurs mots se sont déliés
ils ont fini par nous proposer de faire les photos dans un bar de trav à Tarlabasi
après un détour pour une canette et un joint sur le parking d'où on voit les lumières des quartiers popu en contrebas, traversé d'un sillon liquide
dont on oublie que c'est la Corne d'Or
A 22h, à deux pas du commissariat, des chauffeurs de taxis, des fonctionnaires, des mecs aux cheveux gris qui sont peut-être mariés
regardent avec avidité et assoient sur leurs genoux des mecs au physique de filles pas très belles
dans l'odeur écoeurante des chiottes, les rayons bleuâtres et la dance arabesk

au fur et à mesure je demandais à ceux qui nous avaient entraînées là comment leurs nanas voyaient leurs virées nocturnes
tranquillement, paraît-il
elles sont un peu barrées elles-mêmes
mais qui garde les gamins ?

après, sur le balcon du G. ils ont usé de tous leurs arguments
on serait devenues leurs coups de cette nuit-là
à force de surfer sur la vague trashouille, mojitos et pétards
genre : nous on connaît les nuits alternos, à côté c'est disneyland
les nénettes super chaudes qui n'ont pas l'habitude de la french gâterie
on les comble

j'ai bien rigolé
et hop, on a tiré notre révérence

maintenant
je suis curieuse de leur musique
sur le film underground censé sortir à Berlin
au printemps prochain
ou peut-être celui d'après

mardi 27 octobre 2009

Dans la grisaille d'I. retrouver
ce qui me manquait
exactement

le brouhaha rassurant
toute cette vie
de l'instant

le vol des mouettes au raz de l'eau
et jusqu'aux alarmes

les sourires
et la superstition

le micro et l'objectif aux aguets
les journées filent
l'amitié reprend son cours avec chacun

et au fond se mijote la transition, je sens bien
au cours de ce voyage qui marque, j'ai l'impression, les débuts d'une complicité avec celle qui observe

je retrouve brièvement l'équilibre goûté ici naguère
ça me donne un brin de détachement

bakalim
on verra...

je perçois combien il faut laisser écouler ce temps-là
J'espère (oh oui!) des rebondissements avec l'homme qui écrit (mais qui ne m'écrit pas)
mais tranquille tranquille
si c'est pas pour rire ça prendra du temps
et si c'est pour rire, il y a peut-être un suspens dans l'air
un goût de reviens-y...
Je ne m'inquiète pas
J'y pense un peu
Pas trop

jeudi 22 octobre 2009

Ca veut dire que je ne tergiverse pas trop trop
à envoyer des petits mots osés

passera, passera pas

l'essentiel est l'essai

balancer des sondes à tout va

et
à chaque fois
avoir usé d'audace
me rend libre à nouveau pour le reste

aussi paradoxal que ça puisse paraître

oui : je me soulage de mes fantasmes
c'est bon pour le jeu
(en plus)

mercredi 21 octobre 2009

Cette surprenante euphorie
à grandes goulées
sous la pluie battante

comme d'hab avec les collègues,
on a décliné un repas autour de nos thèmes sulfureux favoris

et celui dont je rêve parfois
était exceptionnellement des nôtres
avec une bonne humeur débridée

un seul fragment de soupçon de regard
m'a légèrement remuée

il était encore rouge d'alcool, de sexe et de sommeil

et je me demande
quand
ce sera mon tour
de monter là
juste au-dessus du resto

jamais peut-être puisque ce serait trop
le piège

à moins de légèreté
et ça, hmmm
je ne sais pas

on ne se chauffe pas vraiment directement
mais bon
ça pourrait bien arriver aussi,
ça

eh bien oui : ma saison portes ouvertes
c'est aussi simple

aussi gourmand que l'amour et presque plus joyeux
...quand ça commence...

mardi 20 octobre 2009

le bel amant d'I. resurgit
au détour des fenêtres numériques

3 years after

juste là maintenant

et m'assène

qu'il a toujours pensé à moi

qu'il m'a cherchée entre les pages virtuelles

Il est à Londres
come here
think to come here

oh putain

je suis émue

de ce passé-là balancé en plein présent

et que j'avais soigneusement clos comme une affaire classée, une jolie love affair

il n'a nul reproche
but i am sorry

c'est vrai que je ne t'ai jamais laissé exprimer ce sentiment-là, du bord des lèvres
du bout des nuits des ruelles d'I
dans l'alcôve de ta chambre spartiate

tu faisais chauffer de l'eau à la bouilloire
on s'arrosait comme au hammam
dans la petite pièce froide du dimanche matin

avant le turbin tu regardais des dessins animés à la con
et j'ai toujours su que ma vie ne pouvait pas être là

malgré toute cette sensualité douce et sauvage
ta peau blanche, tes yeux d'amande et ta chevelure de guerrier oriental

la vie tourne

les rondes de l'amour aussi

l'onde érotique

aussi

dans 3 jours je pars à I.

et je sais que tu n'y es plus
et qu'il y a aussi là-bas
un homme mûr qui pourrait aimer me cueillir

c'est sûr qu'avec tout ça
je risque pas d'être trop chiante avec l'énième artiste velléitaire auquel j'ai succombé
(il n'a qu'à bien se tenir)

lundi 19 octobre 2009

Dans la rue de la Lappe je me demandais vraiment ce que je foutais là, à traîner avec cette bande pour un dernier verre,
et
après, au bar, je n'avais pas vu que mon pote était là, avec toute la tablée des auteurs, derrière nous.

Pendant ce temps je donnais le change mais en fait j'étais à ma place finalement
(la tchatche)
- quand même dubitative,
j'ai failli rentrer à plusieurs reprises, je pensais à ces clés dans ma poche, mon pass pour Paris by night -

sauf que maintenant je vois bien
combien c'était virtuose
la boule dans le jeu de quilles
j'en rigole encore
toutes les petites groupies en pâmoison sur le carreau
parce qu'il m'avait à peine saisi la main pour danser que déjà
il m'embrassait
je me suis dit non mais là il est vraiment trop bourré

ce qui s'est confirmé quand il a failli s'endormir sur le canapé-lit des copains
le boulet, quoi
"si tu t'endors, je te mets dehors"
au moins j'étais fixée, c'était clair, le faux plan.

Mais évidemment le lendemain balle au centre
jolie journée au soleil frais de Belleville toute bruissante aux nuances automnales
la vraie rencontre
amicale

décidément les intellos c'est moins sensuel mais on s'amuse
des idées
des images et du verbe

- oh là là ce que j'étais nerveuse, incroyable

c'est parce que je vieillis ou parce que je n'y croyais pas ? -

et puis c'était simple, et drôle.

La question, c'est :
est-ce qu'on va se prendre au jeu de l'homme et de la femme
(après avoir bien circonscrit pourquoi c'est vraiment pas le truc à faire, avec des profils pareils, c'est trop mal barré comme histoire)
ou alors
devenir copains
ce qui compte c'est cette rencontre

et je m'aperçois
que j'en rencontre beaucoup, des gens
et j'en laisse filer pas mal

mais là

non

peut-être est-ce la vertu
des frissons
de la tendresse et des griffures
se voir jouir

ou l'aptitude à saisir les hasards bénéfiques

(encore!)

vendredi 16 octobre 2009

C'est vrai que c'est con

Je reviens à toute allure avec une pêche d'enfer
et il n'y a personne

ni ma colloc de cinquante berges
ni vieille copine de quotidien
ni amoureux

juste : un écran

voilà pourquoi je pars demain

pas envie que ça dure, ça

et on verra
peut-être que je prendrai le pli de sortir tous les vendredis

(impression de déjà-vu...)

mercredi 14 octobre 2009

Heureusement
ça retombe

soufflé dégonflé

(au moment où je repasse par ici il y en a une qui a déjà saisi l'essentiel, en une ligne, tiens)

2 heures de danse, les perspectives créatives
ont suffi

à me rendre étrange toute l'entreprise impatiente
échafaudée sur les cendres encore chaudes

l'espèce de course effrénée consistant à me fourrer dans de nouveaux beaux draps
des trucs compliqués de flash et de fuite

alors qu'il y a de la douceur ici
avec un peu de patience et d'attention pour les saveurs ténues

or le chagrin était si intense
ici
aussi
en plein cagnard
(La Méditerranée a son tragique solaire qui n'est pas celui des brumes, Camus)

qu'en filant folâtrer à Paris
je crois le tromper

et peut-être bien
que c'est ça qu'il faut

à présent

(mais : le jeu les enjeux la chandelle, ne pas confondre le désir et l'écran, les tâtonnements et les pas décisifs)

Je ne sais pas si je vais y aller
Elle est loin l'effeuillée
et son confortable suspens

(Je joue pour la vraie vie)

mardi 13 octobre 2009

Venir à bout des palabres internes
c'est drôle, si c'était consommé, ça ne me poserait aucun problème
les voyages impromptus
la surprise
l'exigence de l'immédiateté amoureuse

alors que là
c'est vrai : c'est comme si je ne m'en donnais pas le droit
pas le droit de débouler dans la vie d'un inconnu qui s'est contenté de me filer son numéro

comme si je trouvais trop compromettant de tout balancer d'emblée
(on m'a tellement reproché les marches forcées)

c'est vrai je flippe
mais c'est quand même une surprise que je concocte, l'air de pas y toucher
et surtout, surtout

jeu des hasards, des conjonctions du petit réseau littéraire
ce sera à Paris, trop facile,
camouflé sous des allures de hasard
entourée d'amis qui avaient déjà prévu d'aller précisément là

c'est donc une occasion

et je n'ai même pas le loisir d'osciller entre deux interprétations : l'analyse du recoupement sociologique
ou l'heureuse contingence (à I. c'aurait été écrit, naturellement)

juste se succèdent les :
est-ce que je tripe
est-ce que lui vraiment
est-ce que quelque chose va
est-ce que juste à ce moment-là, j'aurai mes
ah oui et où aller si euh
ouais et alors tout ça
ça sert à rien
c'est vain
c'est ridi

oui mais j'y vais

on verra

(juste : le trouble
et :
je me pousse en avant)

lundi 12 octobre 2009

(C'est le centième, je viens de voir ça. Histoire de passer des caps.)

Celui qui m'a enjoint à couper le dernier fil, celui qui me dit aussi que tout métal bout à température,

m'incite
à trouver un prétexte

pour me pointer dans la grande ville inconnue
comme une fleur

sous un prétexte quelconque

pas laisser passer l'occase parce qu'un mois c'est long, il y en a, des rencontres qui peuvent me voler la vedette (et j'aurais même des options de repli si je voulais)

mais alors là
alors là franchement

impossible vous êtes malade ou quoi
(et moi qui me croyais volontariste)

je préfère le match à domicile, même s'il faut attendre,
plutôt que de me compromettre ainsi
et de risquer de tout gâcher en arrivant sans y être invitée au mauvais moment
pour repartir penaude, ouh là
un texto déjà c'était le grand saut

je sais bien que ça peut séduire
une nana avec du cran comme ça

bon alors nous y voilà
fantasme et longueur de temps
faire durer le suspense
que je ne sois pas complètement accessible

indépendante et sans engagement (pour l'instant...)
(à moins que ce ne soit par définition, quoi que j'en dise)
mais surtout pas trop casse-cou

et j'ai pas de couilles à mettre sur la table

je suis quand même une princesse
après tout
A croire que je ne me dérobe plus, je m'enrobe.
A pieds joints dans les réseaux sociaux, connexions tous azimuts, pour le taf, oui, puisque d'évidence tout passe definitely par là.
Et donc le reste aussi. Le reste s'engouffre dans les statuts, les commentaires, les liens. Très ouvert et très normatif. Consensuel et foutraque.
J'aime bien partager, j'aime les bons mots, le rebondissement. Être au courant, pour sortir le nez dehors, et continuer à établir les liens, au hasard après tout : ce soir aux grandes tables, je suis partie seule et ça n'a pas duré, très informel en définitive, tout ça.

Mais la belle cubaine nous avait gâtés, faut dire, en guise de lecture-performance elle a fait à manger pour tout le monde, aux bougies, cuba libre à flot et salsa au ryhtme des maracas.

Festivités : youpi !

Dans dix jours envol pour I.

en attendant, je m'aperçois que j'entame la grande et nécessairement abrupte période de célibat. Bon, faut que je me souvienne. Anticiper les chutes. Se donner un an, pas d'impatience. Prendre ça comme des vacances de couple. Séduire dans un éclat de rire, et regarder tout ça du coin de l'œil. Légèreté, plaisir, générosité. Indépendance et fermeté.

Ma saison portes ouvertes.

vendredi 9 octobre 2009

Un soir, des heures

à l'écoute

de l'exact égarement sonore qui serait un cadeau

pour l'ouïe
pour lui


au passage
je me promène
et l'envie d'une écoute à donner me fait tendre l'oreille
aux montages inventifs

c'est très très chouette
et comme rien ne convient
je vais le faire moi-même...

jeudi 8 octobre 2009

De la nervosité dans l'air un peu moite, coup de barre à essuyer les mauvaises humeurs juvéniles
Je viens ici pour me ménager l'instant de la réponse

Je me demande aussi si mes sommeils légers
si la pression retombée

ce genre de trucs

atténuent la sensibilité
qui m'impressionnait encore hier

retour au quotidien, en somme
réjouie, oui, mais pas trop impatiente finalement

et bien sûr c'est toujours à ce moment-là
que resurgissent tous les ex sur la boîte
ceux qui ne m'écrivent pas depuis au moins un an

ça c'est une affaire de conjonction astrale

mercredi 7 octobre 2009

D'une pierre blanche, ce 7 octobre à 23h23
Bien longtemps que je n'avais passé de si agréable journée, vrai de vrai
une légère euphorie circule dans les circuits libérés par les pressions expertes d'une jeune dame hier
ce soir bel atelier de danse et de rencontres des corps, les pieds noirs de poussière dans un centre social glauquy au milieu des tours de la cité, des rires, des sauts, des portés, de la confiance tout en sueur
quelle classe
non mais quelle classe
le drame retourné comme une crêpe
la vie comme le filet d'une source se remet à perler
promesse fragile encore
de jaillissement

(hmmm, à ce mot évoquées les chaleurs, les odeurs, les goûts et les textures de jaillissements physiques rêvés)
Waououououh - éclate l'hystéro que je suis devenue en quelques jours
il dit oui
fort courtoisement et simplement

bientôt
à Marseille

Je savais bien qu'il allait se passer un truc précisément quand je m'envolerais pour I.
bientôt aussi

merde alors
se loupera-t-on ?
ou pas ?

conditions (presque) parfaites
whaouououou (encore sonnée)
en fait c'est simple c'est très simple
j'ai du mal à y croire où est le vice caché
je ne serai pas là
ou bien on va boire un verre et rien
(alors là ça m'étonnerait se dit l'érotomane en moi, déjà sur les starting blocks)

au secours

lundi 5 octobre 2009

Retour au soleil, réjouie même, oui.
A Paris les frimas te calfeutrent et l'emportent sur l'insouciance estivale, mais j'ai tombé les couches une à une en rentrant, il fait encore un temps à baignades, c'est bien vrai ce qu'on dit.

J'ai peur de mes fantasmes.

Peur et envie du dépaysement de ton corps inconnu

Pas de message aujourd'hui - pour l'instant

et c'est tellement ténu, ce fil virtuel, que s'il se rompt
plus rien
ne légitime
l'attente

et oserais-je envoyer de telles lignes ?
(Oui peut-être
pour les frissons de l'audace)

mais
je sais bien à quel point le fantasme fait rempart contre la solitude
contre la fragilité
contre la nostalgie

me détournent de la grosse affaire bouleversante

et que si le fil se rompait
ce serait une bien grosse connerie d'attendre quoi que ce soit
- mes trésors de patience sont un nid d'illusions

en attendant
j'ai déménagé la machine multipolaires où s'engouffrent tant de temps, de rêves et de savoir
dans la lumière du salon
pour laisser place à quelqu'un qui a presque l'âge de ma mère

c'est bien
j'avais un peu peur mais c'est parti pour être simple

allez
un peu de travail tout de même
pour la route
je m'y colle

dimanche 4 octobre 2009

Je suis contente qu'il me réponde, juste quelques mots, et puis en deux temps trois mouvements on passe à un autre registre, rayon curiosité(s)
Je ne réponds pas trop vite, pas aussitôt, à peine rentrée, comme ça, je n'ose pas
et puis quand je réponds après j'attends
plutôt demain
je me sens tellement tentée par ce qui pourrait se tramer
que je ne vais pas me jeter dedans - mesure garder, pas s'emballer, discernement, laisser mijoter, se réserver pour la vraie vie, pas de transfert, éviter de se regarder vivre avec les yeux supposés d'un inconnu (comme si ça pouvait donner un sens à une trajectoire...)

je suis venue à Paris me nourrir d'affection, rien à foutre de la nuit blanche, juste badiner avec les amies souriantes, ça fait un bien fou, sérieux

quand j'essaie de lâcher un peu la cogitation pour observer ce qui se passe autour
tant d'expressions sur les visages des gens
et un fond de chagrin et de fatigue à l'intérieur de moi

du sourire aux lèvres aussi
comme un appétit qui revient

vendredi 2 octobre 2009

A deux doigts de sortir dans la capitale déjà un peu froide,
dans son délassement de fin de semaine performante, toute cette besogne abattue,
je viens du Sud et pour la première fois j'éprouve vraiment la différence de rythme, je ne parle pas des courses de couloirs du métro versus la nonchalance provençale, non, c'est vraiment dans la conception du quotidien.

Jolie journée où je recouvre mes pénates parisiennes auprès des amis avec qui j'y ai vécu. Ma dimension parisienne. Où je joue au jeu du verbe en ligne, saisir des perches et déjouer des pièges, je commence à me bercer de fantasmes, surprenant. Je me retape.

Tout de suite : un bar pour la soif l'amitié le badinage. Vite, suis en retard.