lundi 30 mai 2011

Après tout je ne fais que revenir
dans un lieu très connu
chez moi, peu ou prou
je connais les lignes
je connais du monde
je connais cette vie-là

alors
pourquoi
cette appréhension

petite fille

je traîne
je travaille, mais au ralenti
j'oublie ma CB dans une machine à la gare
ce que je découvre par une annonce de gloire éphémère
j'oublie un pull au ciné
le plafond goutte

je remets une énième fois les grandes questions sur le tapis
je culpabilise
j'ai tort de le bousculer
et puis malgré tout
sinon il se dérobe

oui mais il faut encore du temps
seulement le temps se compte à rebours
J-30

c'est un cap

alors que c'est juste la suite
oui mais non

je suis seule à vivre ça
voilà pourquoi
c'est mon cap

essaye de comprendre
ça a l'air de rien, juste ça va rouler
je vais monter quelques cartons au 6e étage
signer pour 25 ans
et boire l'apéro
puis
j'irai travailler quinze jours à la radio
normal quoi
et après
on se retrouvera avec mon chevalier
qui a besoin de temps
et je dois lui accorder
ce n'est pas me compromettre
j'ai toujours les options pour
ne pas subir

mais si vous croyez que c'est facile

j'ai quand même du temps
alors c'est vrai
je ne peux pas me détourner de mes émotions
les épancher dans une course folle

je dors, je dors
je cogite
mes plantes crèvent
suis à la ramasse sur l'administration

j'ai beau savoir que quand même
j'assure

là j'ai du mal à endiguer


c'est comme un grand trac
intérieurement je me prépare
ça déborde
et celui à qui je me livre
corps et âme
serait tout de même bien mufle de me le reprocher
bon, il reconnaît ses faux pas aussi
quelle partie d'échecs
faut jouer collectif, j'ai dit
mais lui il se réserve
évidemment
(un mec)

et puis
ça va passer

qui m'aime me comprenne
qui m'aime me suive

mardi 24 mai 2011

violence slash

vigilance

putain pas de répit

cette ville de m
m'aura pressée jusqu'au bout


j'aurais pu croire ce matin que c'était le décalage

(retour du dernier week end parisien avant le coming back
définitif dans un mois)
(un peu d'agacement, de laisser aller, tout ce que je prends sur moi depuis le début, trois ans, là non, c'est fini, j'en ai marre)

mais ce qui était inattendu
le pur hasard

c'est d'apprendre

alors que moi j'en fais,
putain
des pas vers toi

depuis deux mois
malgré ma peur

tu as mes clés
ma confiance et mon rire
l'abandon

même
j'ai pris le risque ces jours-ci
de parler de toi
à ces vieux compères qui ont les armes pour
me juger
me plaindre
me lâcher

(du cercle douloureux de mes chères amies maman
un bon copain sagace et généreux me tire
tu n'as rien à faire là, toi, laisse-les faire leur biz
et t'en es où alors)

à mon retour hier soir je me disais
ok pas te bousculer
mais quand même à un moment
faut se décider
arrêter d'éluder
(j'ai pris un coup de fouet un coup de sang
à rouvrir un pti peu la porte de l'espoir)
bon

j'étais heureuse de te voir
j'ai décidé que ce n'était pas le moment, cette vingtaine de minutes
pour ma petite phrase ;
on verrait plus tard

et puis cette jeune femme passe
que tu ne me présentes pas
une fille du cours du soir, je saisis

et tu me balances
comme si c'était juste normal
qu'à ce cours il y a aussi

ton ex

une amie désormais paraît-il
ah oui comme ça en deux deux

bien sûr ce n'est pas une trahison
d'où ta candeur

mais tandis que
comme d'hab
je prends des risques
je sors du périmètre de sécurité

il y a un mec en face qui tranquille
barbote dans l'entre deux facile
des femmes complaisantes
du quotidien égoïste
sans bouger
son cul du canapé

sans savoir, toujours pas
ce qu'il veut avec moi
- j'ai mis la question de côté
avoue-t-il

putain va te faire foutre
à ce compte-là

d'emblée il y a deux mois j'avais mesuré le danger
j'avais mis les warning
frein à main
rangée sur le bas-côté

puis radoucie, ok va pour le test
pour manœuvrer à vue

ce n'est pas faute d'en discuter depuis
putain
de prendre les pincettes
de lâcher du lest
de laisser du temps (si compté soit-il)

à deux doigts du sanglot je me rattrape au vol
je dis l'essentiel
en montant cette ignoble
rue paradis :

... ça ne me fait pas plaisir...
... au fond, tu es prêt à vivre quelque chose avec moi ?...
... si t'as pas le courage, c'est pas grave...
*merde, j'aurais dû dire "tant pis"*
*esprit d'escalier*
et :
...à force d'éluder, tu deviens ambigu...

juste il parvient à énoncer : je vais y réfléchir
je te dirai

(quelle tristesse)
(quelle journée)

le soir l'autre conasse essaie de remettre la main sur le blog
pourtant mort et enterré
bientôt elle me sort de la zone
pourtant c'est mon domaine
déposé

au yoga
ultime havre
il est question d'inversion
toute négativité instantanément transformée
en l'exact inverse

bon
incandescence interne
je sauve l'une de moi des limbes
elle a la force des promesses d'I.
certains soirs de traversée

je la retrouve
celle qui sait se protéger
aimée d'une danseuse
dont j'aurais bien besoin soudain

mais il ne faut devoir son salut à personne
il y a beau avoir tant d'amitiés, tant et plus

je continue de me battre
d'être fragile

de me reconstruire

la tempête
à peine apaisée
repart de plus belle

le match n'est jamais gagné

dimanche 1 mai 2011

Non mais attends, c'est pas fini

... Tu crois que si je sous-loue G, tu pourras m'héberger ?
22:21

Oh oh, une proposition indécente ? Tu sais ce qu'il en coûte de trafiquer à G. Mais en tant que future proprio, je vais étudier les conditions locatives.
22:27

Hum, il va falloir revoir les modalités de tout ça :) en tout cas, elle ne semble pas te déranger plus que ça, tant mieux. Si j'ai besoin de protection, je sais à qui demander : je m'occupe des gros bras et toi de flingueurs, chacun sa spécialité...
22:37

Donc t'es sérieux ? C'est la nouvelle mode, les grandes décisions par texto ?
22:43

Le texto n'est qu'un moyen de communication, les décisions sont prises en amont. Eh bien je pense que ça me ferait bizarre de sous-louer cet appart dans lequel je ne me sens pas encore à 100% chez moi... Ça m'étonnerait que ça lui convienne, mais ça peut s'envisager, truc de ouf
22:47

:D j'ai envie de dire
22:53

de dire :D ? de rire ? Hum femme qui rit...
22:56

T'as tout compris
22:56
On m'a dit : 2011 ça a été une bonne année pour toi
- ah bon c'est déjà fini ?
pour rire j'avais annoncé la couleur
janvier boulot
février apparte
mars édition
avril mec

eh ben wouah
(performance)

et comme on n'arrête pas une équipe qui gagne :
mai, docu

c'est bien chouette
lumière du jour étirée jusqu'aux soirs
la peau étreinte d'un soleil ferme

le joyeux chahut des hormones
suis à plat
vieilles anxiétés surgies
exhibées béantes
gommées patiemment
disparues une à une d'une pirouette comme des absurdités
et ma nature confiante panse ses égratignures
aux paroles à peine énigmatiques
du jeune homme qui me parle comme en passant
de ses vieux potes engagés en deux deux avec des nanas
qu'ils rejoignent à Paris

alors comme en passant je lui montre les photos du nid perché
en haut d'un bâtiment sur cour
dans la rue bien nommée des winner

mais pas de vente aux peaux d'ours
malgré l'impatience
malgré la vigilance
les craintes assez fondées

il y a du jeu
(aléas/vertige/maîtrise/affrontement)
donc :
du désir

(fauteuil cassé, pouls emballés, souffle éperdu,
allongés en nage sur le parquet frais, plongée en sommeil engourdi
le matin la nuque endolorie
de ces bras musculeux en guise de traversin)