mardi 3 septembre 2013

Je suis exsangue.

Comme une blancheur de l'âme. Me retrouve dans la zone, ce n'est plus la dead zone, c'est la zone sans espoir. Sans désespoir peut-être, pas non plus. Zone instable.

On tâche de s'accrocher au présent et presque c'est peine perdue.

Juillet territoire affectif écroulé, raccrochée aux branches, avec les amis ça ira, obligée. La mer le mémoire, actualisation permanente. Mais en même temps le petit film qui se jouait sans s'arrêter. "Peut-être". "Peut-être" c'est oui

Chaque matin je me réveillais, d'une tristesse. Rien n'y croyait en moi.

Ensuite ça s'est estompé, et là les jours sont raides mais les nuits, les réveils, reposée.

Hier le tremblement, fragilité, failli me briser.

Hier soir - découvert ce matin - enfin un mot dans la boîte. Deux jours dans le vide, mais la Suède tu vois. silence radio tout l'été. Et là en mode pas le temps mais je te fais signe quand je sais.

Un seul minuscule bout de verre mais je suis.

Obligée de tisser autour de ça. Un grain de sable une perle.

Aucune illusion, rationnellement. Et même sale con, ta lâcheté. Mais s'il n'y a pas ça, vide total.

Après les belles paroles, et les lettres "et si ?..."
"besoin de partager"
"trouble"
"te connaître"
"ta beauté"
" importance que nous accordons à"
"je ne m'inquiète pas pour"
"peut-être"

comment
comment
comment

je pourrais complètement m'en foutre

tout analysé,
sa fin du monde à lui
projection
instrumentalisation
transition

et moi le doigt dans l'engrenage
parce que
recommencer
d'essayer

pas passer à côté de
la vie

ok et là

j'ai sorti le grand jeu
c'était beau
du soleil sur la Butte

après un suicide
bouleversée je veux vivre

mais maintenant
tout - encore - à l'avenant

la vie devant nous tu sais

essayons

mais c'est terrible

on ne dit pas ça à quelqu'un qui fuit

quelqu'un qui fuit on n'en veut pas

mais alors pourquoi encore

suis-je prise aux filets
de ses mots trépassés

du souvenir ténu déjà à moitié disparu
des étreintes

une semaine, quelques mois
qu'il a zappés comme nuls et non

lui venu me chercher et moi retournée
comme sa diversion
le miroir encore vif de défuntes illusions
puis
c'était vraiment moi, pas l'autre
celle qui part
et moi je suis nouvelle
trop dispo pour Narcisse blessé


suis-je si maso

est-ce le fantasme impossible à lâcher
l'amour le prince le film la maison peuplée partagée

conflit
je me bats
plutôt ailleurs quelqu'un d'autre une autre fois

plutôt l'indépendance tant pis qui m'aime me suive des courageux y en a

mais il me faut
pour survivre
m'assurer que les liens perdurent
que les relations comptent
que l'intimité partagée n'est pas vouée
à la vacuité
au néant

sinon c'est comme mourir
mourir effarée

il faut que j'aie compté

quelle émotion j'y ai mise
que toi non

l'identité en jeu

pas faute d'avoir tenu des caps
avoir raison gardé

toujours entièrement jetée
la sauveuse exposée
sirène muette
et tuée