jeudi 27 mars 2008

J'adore parler de moi. J'adore argumenter sur mes prises de positions, j'adore présenter des projets, montrer comment je les mettrai en oeuvre dans un cadre contraint.

Mais alors pourquoi, putain de diou, je me sens complètement à la ramasse pour l'épreuve de demain ? Parce que c'est dix minutes ? Et dix minutes, pour résumer un parcours de six ans, c'est trop court ? Impossible synthèse...

Parce que ces nuages colériques qui le disputent aux rayons chagrins me réduisent à rien ?

Parce que j'ai régressé comme une plante délaissée depuis septembre, depuis que toutes ces années semblent dissipées dans le huis-clos parisien ?

Parce que je suis juste rouillée des entretiens ... trop peu entraînée ?

Ou parce que ça m'engage trop ?



Oufan! C'est l'horizon de la canebière qui te fait cet effet la minotte ?

samedi 15 mars 2008

L'homme de celle avec qui je vis est revenu hier de tour du monde
lundi je saurai si je pars en Provence
dans quelques mois

la nuit je rêve le regret de m'être engagée à vivre à Tours avec l'Ange et sa fille devenue une adolescente charnue

Bouleversement
Arrachée une année de plus à ceux que j'aime

De mon propre chef
Poursuivre une chimère

lundi 10 mars 2008

Donc il y a ce nouveau cap à franchir. En passer par les opérations de défrichement des anciennes caves, des anciens combles où croupissent des attentes frustrées.

S'armer d'énergie et d'optimisme, donner du sourire et de la patience, ne pas s'épargner et renoncer à agripper les papillons en plein vol - même en pleine fuite. Ouvrir les mains, lâcher du lest. Foncer ou plutôt : accepter de s'assoupir. Accepter de s'assoupir au risque de.

Parce que foncer c'est toujours une stratégie de contournement, c'est toujours donner le change.

Je ne sais pas être humble, de peur terrible de l'effacement.
Toujours en scène.

mercredi 5 mars 2008

Histoire de la vie amoureuse

Il y a toujours ces étapes-là. Intense reconnaissance des sens, jeux, familiarité. Où disparaît la fraîcheur du dépaysement. Moins enivrée de faire l'amour, belle évadée, avec cet homme encore presque inconnu qu'intimement soulagée, comblée de renouer avec le follement, maladroitement, honteusement aimé pour l'histoire déjà partagée, tissée, abîmée, négligée et reprise.

mardi 4 mars 2008

Est-ce le terrible signe de la défaite ?! Quelle poisse. "Je cherche le contre poison" me suis-je écrit ce matin à l'intérieur d'une enveloppe déchirée. L'angoisse. Cœur battant, larmes irrépressibles, incompréhensible tuerie de l'amour qui engendre cette faim même, ce gouffre d'une seconde insurmontable au goût d'abandon - parfaitement injustifié, allure de caprice. Est-ce le déni même de ce qu'il est, celui que je prétends aimer ? Est-ce la légitime exigence de la moitié de couple que je représente ? Oui mais ne puis-je pas formuler ça dans la légèreté, la distance... Non, puisque je me fais surprendre moi-même par l'impatience, la fatigue, l'impétueuse dévoratrice qui gronde à l'intérieur - la gosse qui a besoin d'être protégée, oh non non non c'est pas comme ça que je !

Est-ce le terrible signe de la défaite, ou le passage obligé au goût de gueule de bois. Oui il est question de disponibilité intime, telle qu'on se rencontre encore. Qu'on (Que tu) cesse(s) de regretter ces temps bénis de fougue qui ne sauraient revenir qu'à la faveur de ma légèreté et de ta présence aimante. (en un clin d'oeil du reste.) (peut-être)

effroi de ces affreux règlements de compte en larmes. J'aurais voulu ne plus jamais connaître ça, et je fonce avec fracas dans le mur.

Mais quand je t'attends, je me réveille en sursaut, je cauchemarde. Et pourtant c'est seulement quand tu es là, jamais quand tu es absent. Je cauchemarde quand j'attends un homme présent. Tu ne m'échappes jamais autant. De quoi ai-je peur au fond.

J'ai à l'intérieur une arme. Une sensibilité aiguisée à fleur. Sais pas comment l'amadouer sans l'étouffer, l'amour avec. Sais pas comment éviter qu'elle ne saigne à blanc qui l'éveille et la nourrit.