vendredi 16 novembre 2007

Je vais lire jusqu'à minuit. Retrouver la lecture, interroger cette écriture qui ne vient guère, surtout pas si je la convoque.

Les redécouvertes du corps : le froid vif - l'azur piquant.

Il y a un de ces plaisirs en ce moment, délice enfantin. Pourvu que ça dure, non ?

Indéfinissable. RAS, circulez.

Non mais ce n'est pas que le bonheur soit fadasse à raconter, ce qu'on essaie de faire croire au lecteur depuis des plombes pour lui refiler de la littérature dépressive.

C'est qu'on prend moins le temps de l'apprivoiser, de l'interroger que son homologue. On éprouve moins de nécessité à le faire : c'est moins dur à vivre. Il se passe de mots, ce qui ne veut pas dire qu'il n'en mérite pas.

Et puis on le sent bien, à le vivre, que c'est un truc toujours sur la sellette. D'ailleurs en le vivant, on y croit à peine. Limite à se dire : ah c'est ça en fait ? Une sorte d'aptitude à la bonne humeur. Je suis presque étonnée de le vivre aussi bien.

mardi 30 octobre 2007

Retour à Istanbul

Envie de révéler I. pour une fois, tiens ! Comme si c'était le moment, brièvement, de faire se joindre la vie rêvée et la vie réelle.

Remonter la rue jusqu'à la terrasse qui surplombe Haydarpasa, presque le même angle que De l'aurte côté, troublant de voir cette humble rue dans un film primé à Cannes.

Retour à Istanbul donc. Autant dire : chez moi. Et d'ailleurs je suis chez moi, à la même place, en train de scotscher sur l'écran, de traîner au lieu de me précipiter dehors pour contempler le Bosphore.

A 17h il y aura une traversée vers l'autre rive, un thé, les retrouvailles de la danseuse.

Je suis arrivée sans autre émotion que celle de rentrer chez soi après quatre mois d'absence.

Et puis une fois ici, s'impose à moi l'évidence du choix de partir. Je suis rentrée en France, mais ici j'étais en sursis.

Je suis rentrée en France où je manque d'étrangeté, de langue gutturale, de mouettes, de muezzin, de cris de voix. De museau au vent dans les reliefs lumineux du jour à grignoter une broutille dans les rues mal équarries.

Je suis rentrée en France où ne manquent pas les cons et les traquenards sophistiques en matière de politique. Mais ici c'est pas mieux - comme on pouvait s'en douter. A deux doigts d'une éventuelle guerre, déjà commencée au demeurant, contre les Kurdes d'Irak. Il ne fait de nouveau pas bon vivre pour la minorité sur ce territoire si accueillant à ses heures.

Oh Turquie, belle salope bornée.
Tes éclairs de génie et toutes les grâces usurpées de tes mers, de tes coteaux -
Les insolences majestueuses et ruinées de tes villes.
Tes chemins de traverse d'où émane la quiétude et d'où surgit l'ignominie.

Je suis de retour comme on vient saluer la famille. Pour mieux la quitter.

mercredi 10 octobre 2007

Journée de

de broutilles de femmes

journée survol de la féminité

il y a encore des gynécos pour inciter à la fécondation

oh bien sûr indirectement, sous prétexte de prévention

"il y a des risques de stérilité secondaire"
"vous savez, après 35 ans, la fécondité baisse"

cinq minutes après tu sors et tu te demandes toujours quelle contraception évite à ton corps d'en payer les conséquences

eh bien une femme est faite pour féconder, suis-je bête.

Ce midi l'épreuve du désir, des mois et des mois après l'apéro de Ménilmontant
presque deux ans après m'être enflammée pour l'éphèbe

d'abord résister au pouls qui s'accélère sur les coups de midi
puis
à l'effluve musqué

mais soudain c'était simple
conversation légère et fournie
et lacunaire

en partant, salut ma belle
à jeter un oeil fureteur furtif

à cette aune-là j'ai mesuré combien la féminité avait fait son chemin
c'est là

sous ou sans les regards

jeudi 4 octobre 2007

Au royaume des fantasmes inversés, l'ancien amant, sa puissance dorée, fait jouir mon amoureux, gémissant d'abandon. Je quitte la pièce en quête d'épilation. Un rêve d'hormones en suspension. Insoutenable.

Plus tard, l'ancien amant me triture les seins, on écrit un texte ensemble dont je ne me rappelle plus la teneur, on diffère le moment de faire l'amour, il y a ma soeur quelque part.

Quel secret désir enfoui m'anime de cet homme, absent de ma vie jusqu'au bref échange d'hier, qui projette un déjeuner parisien

tout ce qu'il y a de plus tranquille

mercredi 26 septembre 2007

Post première fois

S'évader.

Ca revient comme un leit motiv, ça ne lâche plus, parce que t'as beau faire
t'as beau faire t'es coincée

Il y a un an mon mal en patience

espoir de revenir,

d'investir Paris - la belle affaire

et voilà

coincée dans les rames souterraines, adieu goëlands criards aux heures crépusculaires

ça revient comme un leit motiv absurde

les plus vives images

infiltrées

celles des premiers jours dans la première I.
j'en aurai pleuré dans le 67

- croisé un regard au moment de descendre
des boucles brunes rêveuses
où amarrer les peines perdues
c'est furtivement une peau dévoilée
il y a cet hôtel Place d'Italie
ce serait ici que -

et pourtant on reconstruit, on se figure une vie à rebours
figée

il y a deux ans là-bas toute ma vie a basculé, cinq ans d'amour sont morts et j'ai tenu le coup

j'avais pleuré l'été sur les bords de la Seine

Oui mais je suis rentrée
je suis rentrée dans une ville inconnue

que j'ai aimé soudain pour un parfum enivrant sur la peau d'un homme
que non loin d'ici je tarde à revoir
- et ce n'est déjà plus lui que j'aime -

Faux départ

Nouveau voyage

J'ai plus grand chose entre les mains
tout à construire oui

Et mille montagnes à explorer
parmi elles il y a une colline verdoyante
où croît un amour incroyable
à un jet de train


j'ai quitté I. mais c'est comme un amour qui part en fumée
même si je savais que ça n'allait pas durer

jeu d'illusions
on quitte une ville par amour et on perd tout le reste
c'est idiot comme une tragédie

j'ai revêtu les habits neufs de la nouvelle vie
elle me sied
apparemment

alors pourquoi ?
pourquoi

j'ai les boules comme ça