mardi 17 juillet 2012

Le ciel est nettoyé si bien qu'on se croirait presque en été.
Mais c'est trop tard, le corps bousculé
L'impression d'avoir traversé une tempête, juste une cuite, un week end, une averse incessante à brouiller le canal
les cheveux
le cerveau
tous les muscles
et les espoirs sans doute

ça ne fait rien
la nuit je ne dors pas joyeuse comme une gamine
pourtant il n'y a rien que des soirées parisiennes
comme dans un tube ringard de 98
soirées parisiennes sans lendemain sauf de cuite
perspectives débandantes de mecs casés instables mais dispos
compliqués
mégalos
intéressants
et courtisés bien sûr
j'ai trouvé la parade qui consiste à ne rien faire sauf tchatcher
moqueuse
joueuse
je mets les voiles
agencer l'échiquier

cap sur le Sud
la nuit je rêve de fenêtres ouvertes sur la mer
rêve réalité une poignée de jours
je me suis remise à la tâche
il y a ça aussi
évidemment ça chavire tout
j'ai beau faire semblant de rien
du pain sur la planche et le coeur sur la table
un tout petit mois et comme ici on ne s'ennuie pas assez
les jours sont courts

divertissement
je rêve de fenêtres ouvertes sur l'abîme
car je sais bien
réclusion nécessaire
qu'importent les chroniques les bluettes
il faut parler de ce qui se trame
des coulisses de la bagatelle
libertinage séduc jonglage narcisse plaisir
cette vaste mascarade


lundi 26 mars 2012

Il y a des jours comme ça

où malgré les combats
accablée

ma jupe se déchire
c'est comme une ancienne peau qu'on me retire

je pleure au cinéma
même pas au moment où

ma cousine a une fille
aujourd'hui

il y a deux jours j'ai éconduit
l'ultime soupirant
jamais de faux semblants

et celui que j'appelais l'immature
commodément pour m'en défaire

me réécrit après un grand silence
un long message où il parle d'un rêve
j'y apparais au loin

moi j'ai rêvé d'une fête, une bicoque au Chili
un séducteur un peu macho m'entraînait à part
me volait un baiser avant de décamper
à l'insu des amis
- lesquels, ceux du rêve, je ne sais plus
parmi ceux d'aujourd'hui il y a celle qui
dit des choses qui me touchent et me blessent et me révèlent peut-être
elle dit que c'est étrange, ma distance aux affects
or c'est faux
mais c'est vrai aussi
et comment je peux faire
avec tous ces sens interdits
tourner en rond des plombes

jusqu'au moment où

clouée d'inanité intime
je n'ai plus le choix
les sentiments tapis remontent
du fond intime sans âge

on s'agite, on remonte le courant
rien à faire, l'histoire intérieure prend un de ces temps
fait fi des impatiences

et m'éclate brièvement au visage
bulle d'huile brûlante

après je me remets à croire
optimisme foncier
cheminement solitaire, mais ça va pas durer
c'est pas l'inanité

J'interprète l'étape
(ce qui s'écrit existe)

et mon ancien amour
vivant m'habite encore
m'apprend qu'il a passé du temps auprès de moi
d'avoir lu toutes mes pages
ému d'y reconnaître
un trait
un paysage





Il y a des jours comme ça

où malgré les combats
accablée

ma jupe se déchire
c'est comme une ancienne peau qu'on me retire

je pleure au cinéma
même pas au moment où

ma cousine a une fille
aujourd'hui

il y a deux jours j'ai éconduit
l'ultime soupirant
jamais de jeux de faux semblants

or celui que j'appelais l'immature
commodément pour m'en défaire

me réécrit après un grand silence
un long message où il parle d'un rêve
j'y apparais au loin

moi j'ai rêvé d'une fête, une bicoque au Chili
un séducteur un peu macho m'entraînait à part
me volait un baiser avant de décamper
à l'insu des amis
- lesquels, ceux du rêve, je ne sais plus
parmi ceux d'aujourd'hui il y a celle qui
dit des choses qui me touchent et me blessent et me révèlent peut-être
elle dit que c'est étrange, ma distance aux affects
or c'est faux
mais c'est vrai aussi
et comment je peux faire
avec tous ces sens interdits
tourner en rond des plombes

jusqu'au moment où

clouée d'inanité intime
je n'ai plus le choix
les sentiments tapis remontent
du fonds intime sans âge

on s'agite, on remonte le courant
rien à faire, l'histoire intérieure prend un de ces temps
fait fi des impatiences

et m'éclate brièvement au visage
bulle d'huile brûlante

après je me remets à croire
optimisme foncier
cheminement solitaire, mais ça va pas durer
c'est pas l'inanité

J'interprète l'étape
ce qui s'écrit existe

et mon ancien amour
vivant m'habite encore
m'apprend qu'il a passé du temps auprès de moi
d'avoir lu toutes mes pages
ému d'y reconnaître
un trait
un paysage





mercredi 25 janvier 2012

Je me suis trompée.
Séduite par un mec bien. Un homme loyal et sincère.
Bonne nouvelle dîtes donc.
Certes, puisqu'il y a de l'écoute, du respect, de l'attention, de l'estime, de l'affection.
Mais rien de possible pour cette même raison.
j'ai besoin d'aller au bout de mon engagement, il dit ça comme ça
c'est une formule particulière
qui n'est ni un mensonge ni une promesse ni un programme
c'est une posture et des valeurs

pour la tierce c'est dur

y gagner un intime et y perdre un espoir

composer avec les inclinations

le chemin qu'on emprunte est exigent mais je le connais

je te préviens, maintenant tu comptes pour moi
j'ai balancé
moi aussi tu comptes pour moi
- l'émotion a flotté un instant
au rez de son regard baissé

vaincue
par la force des choses
à m'avouer vulnérable
je laisse la main à Dame Fortune
et une ode aux belles âmes

vendredi 20 janvier 2012

Humeur douce et presque égale
j'étais désaccordée, recaler l'harmonie
tout n'est pas résolu, mais je sais où j'en suis
il y a de la perspective
dans mon champ
fallait régler l'optique
retrouver la profondeur

savoir que je peux dire : je suis séduite
c'est-à-dire dépossédée

me ramène à moi-même
au jeu des paradoxes
et de l'épreuve du feu

et suis pas la seule embarquée
alors
faut voir ce que ça raconte

ce matin on me dit : "la vie ne prévient pas"
épuisées les conjectures
il ne reste que ça

jeudi 19 janvier 2012

Insomnie des grands chantiers
après son message, sonde à peine sibylline
ce matin salve d'ambivalence,
il est question, sous couvert d'imaginaire et d'épisode hors champ,
de code amoureux
de transports et d'élans

je soutire comme par jeu les intentions - mais rien n'est moins clair
et finis par solliciter une invite au resto, avec désinvolture
(mais faut qu'on parle)

je ne me réjouis pas
je suis inquiète

séduite (seducere)
suis divisée détournée

soir
la vieille complice me somme de me protéger
de veiller à ce prix
qui vaut qu'on ne cède pas
aux sirènes
du besoin d'affection et de reconnaissance
pour un mâle flottant
me rappelle à la cohérence

puis
inspire / expire / poids dans le sol
évacuer les préoccupations
qui remuent en sourdine

sonder en moi une réponse
une évidence
une familiarité
qui ne vient pas
pleine contradiction
j'ai craqué pour encore un homme ambigu, fuyant, brillant, gentil mais égoïste
passionné créateur alambiqué
féminin
et dans quelles conditions

et ce spécimen-là
vraisemblablement est en train de craquer aussi
pour la piquante, marrante, indépendante
qu'il s'imagine que je suis

moi qui ne rêve que de nid douillet, de famille blagueuse, de tablées amicales, de câlins protecteurs, de petits plats, d'attendrissement
(et de voyage aussi)

lundi 16 janvier 2012

Putain j'ai mal au coeur...
(Un truc des jours qui passent, souquer à contre-courant
s'éviter les projections
tenir à distance les tentations
refaire partir la machine aux mille projets
mais voilà, il reste ça
et bien que la tendresse et l'attention ne soient pas interdites à l'amiable
je me retiens - je me tiens - je me préserve - je me réserve
j'ai mal au coeur
encline secrètement à adresser tant de douceur à ce garçon exceptionnel
dont je ne suis pas dupe
et qui m'a séduite en me la jouant à l'envers
et à qui je fais cadeau du temps dont il a besoin
au risque, mais c'est la vie, que ce soit voué à d'autres horizons
- c'est dire combien
déjà
et comme toujours malgré moi
je tiens à lui)

vendredi 13 janvier 2012

Poésie pour la nuit comme une poire pour la soif
A la mairie ils n'ont toujours pas viré les sapins allumés
13 janvier 2012
sur les marches un jeune homme à bonnet caresse une lumineuse
tablette
des échalas métisses ronchonnent dans le réduit en grignotant leurs nems
CB à partir de 8 euros
trottoirs guirlandes chapeaux
attention peinture fraîche
aux boîtes aux lettres le nouveau s'appelle Swan
au pied de l'escalier mon panier revenu
dimanche, constatant son absence,
j'avais réagi désinvolte
- quelle importance, puisque j'y gagne
imminent
un homme
(je l'espérais)
ce soir, mon panier revenu
presque une larme dans l'escalier aux haleines de vernis
d'avoir brisé à minuit
la rêverie d'une idylle
qui s'immisçait ici
Heureusement qu'il y a un ciel limpide où perdre le regard à la vitre du train - la fée mélancolie s'invite en passagère - les mots s'appliquent à épancher son jeu trouble et douceâtre. Un contrôleur perd l'équilibre, moqué par les confrères bourrus, diversion d'un sourire.
Juste un peu plus vivante certains matins comme ça.
Pensées.

mercredi 11 janvier 2012

Pécho 2012 : checked
un beau travail d'équipe, je m'apprête à écrire à la plus éloquente des copines
avec qui je projetais ça l'autre soir au bar

Y avait du oui
y avait du non

Je ne m'y étais pas trompée
intuition sur toute la ligne
ses hommages subtils au texte
ses intenses encouragements

son indécision même
et cette sincérité
excessive, à s'exposer, exigeant la pareille

alors, improbable et belle
surgit la sempiternelle question : estime, reconnaissance oui mais

que faire du corps ?

d'accorder au désir l'hommage qu'il requiert
c'était donner du jeu aux valeurs
non sans intelligence

on se découvre à peine mais on s'est éprouvés
la plume parfois impérieusement suscite l'intimité
(le style c'est le corps littéraire de l'auteur)

ce n'est pas une histoire faite pour la vie concrète
mais pour les mondes secrets
contingences suspendues
au corps à corps hâtif
élégant et fougueux
aux caresses frisson parfum
aux paroles inextinguibles
aux regards couleur lointain
aux récifs du soi-même heurtés dans l'intermède
aux peines dégoupillées
patiemment sans concession
à rebours des minutes qui aspirent vers un envol
encore un
(d'un transport l'autre)

à la nuit blanche voler ses flashes
peau douce lèvres mouillées sourire vraiment réjoui
la ritournelle émue des beautés saluées
l'homme debout dévêtu puissant et vulnérable
svelte délié impétueux

tu m'as écoutée attentivement
mais entends-tu les femmes ?
car tu ne t'es pas abandonné
au jeu du on-se-dit-tout c'est la carte handicap

tu es venu
encore une histoire tendre
hors champ

les ondes de douceur dans la zone des pensées
exhumée depuis lors des profondes solitudes

samedi 7 janvier 2012

Le choix d'une distance, ou d'une pureté, que sais-je, d'une intégrité
en bordure du monde des contingences (contraintes, anxiétés, grands conforts)
et
de la vie d'observations
de jugements mutuels
qui alimente toute société

expose à plus de vie
à plus d'amour
à plus de solitude aussi

la grande aventure

no compromise

parfois on rencontre des alter ego
écorchés et compliqués
entre l'excès de méfiance et l'excès d'abandon

pourtant

de nouveau

j'y crois

bonne humeur revenue

truc de la vie en mouvement

merci

merci mes amis mélancoliques dont la générosité
dont le goût de la vie
combat
combat depuis des mois
et d'autres des années
chaque minute
la nuit