mercredi 18 février 2009

Coagulées sur les lèvres traces apprêtées du matin je ne viens pas au travail pour me faire voler mes affaires elle pleure enfin elle pleure et retourne à cette ingratitude chiffonnée des désirs maladroits des corps mal habités des idioties de l'âge ça pourrait dégénérer pour l'autre d'ailleurs c'est trop tard surtout d'être si belle l'impunité n'est pas loin et avec ça le gouffre à tout vent quel effroi mais non pas d'effroi c'est pas conscient elle pleure : enfin elles pleurent putain parce que c'est à pleurer merde c'est pas grave en même temps mais enfin pas le choix sans quoi tout se démantibule on ne sait même pas pourquoi on fait ça mais l'a-t-on vraiment fait négation des possibles dans l'infime instant où cela s'est produit on t'a vue mais de quel œil qui n'est pas le mien, œil supposé, œil dans la tombe qui regardait Caïn
faîtes pas n'importe quoi
qu'est-ce que je fous là n'ai-je pas mieux à faire quelle rigidité à vouloir mettre un semblant d'ordre dans un placard bordélique à quoi ça sert sinon à me faire croire

mercredi 4 février 2009

Les gestes gourds, trois verres de blanche, rentrer joyeuse au bercail
- Rue Thiers croiser : le soulier d'une Cendrillon cagole, le resto syrien, l'auberge libanaise, une travailleuse de la nuit au coin de la rue Du Guesclin, blondeur et courbes sombres, un camion de flic remonte paisiblement la rue, rien ne se passe, puis les clochers des Réformés -

Revenir de rencontres pas si anodines, enfin des voyageuses, pas toutes assagies, mais quand même vivre non loin du port ça tempère l'impérieuse envie de filer, enfin des voyageuses avec leurs yeux qui pétillent, sur fond de bière et de jazz paresseux, la trajectoire de celle qui m'a conviée là ressemble étrangement (non : naturellement) à la mienne, des zigzags dans tous les sens pour se faufiler ensuite bien sagement dans les interstices étriqués du pays vieillot, la rumeur des vagues intérieures en sourdine le temps de s'acclimater, on se rencontre on ne se connaît pas mais : on sait.

A croire que l'espace mental est composé des paysages traversés
c'est ici notre maison
mais est-ce qu'on s'en remet
(d'ailleurs)