dimanche 26 décembre 2010

Au bout d'un moment c'est de nouveau le soir
et chez soi c'est chez soi
à se demander une fois de plus pourquoi bouger encore
vers la ville froide et chère aux espaces minuscules
au temps dilapidé en souterrains hostiles

je sais très bien pourquoi
(les neurones crient famine)
mais
si je l'avais, ce poste
(ah si je l'avais, honneur, curiosité, enthousiasme)
la nouvelle nouvelle vie commencerait

2011 c'est mon année j'ai décrété
alors
toute en paradoxe
je regrette d'avance et déjà
cette vie insipide solitaire
aux après-midi de lecture ensoleillée
aux plages d'ennui sans fin comme la liberté
ces rares amis du sud, dernière tranche d'exotisme

Là-haut sont mes amis
les vrais
ceux qui me nourrissent et qui me blessent
et là-haut à coup sûr la vie à construire m'attend
tout s'agence d'évidence
y retourner c'est renoncer
à une vie de vacances

celle qui me désole désormais acquise
et si j'ai connu le bonheur à I. j'ai lâché prise
pour ne pas le gâcher

Et donc, la sentimentale
naïve
aurait fait son temps
- un certain pragmatisme
le goût d'approfondir
de se frotter l'esprit aux rejetons de la capitale
lui fait consentir
aux compromis difficiles

et pourtant
elle n'a pas encore décroché la lune

oui mais c'est si plaisant
les lectures d'entraînement
et j'en suis déjà à vouloir éluder des pans de mon parcours
pour ne pas saturer la commission d'infos
j'en suis, étonnée, à me dire : ah bon, j'ai fait tout ça ?
limite incrédule, il y a anguille sous roche
(bien sûr, à passer son temps à se prouver qu'on existe)

Bref
le cap de la décennie
fin de partie
on attaque les choses sérieuses
et tout semble avoir été manigancé par moi-même à mon insu
dans ce sens

alors voilà
c'est maintenant

adieu transat
bonsoir Paris

(et que je serais déçue si les événements ne se plient pas dans le sens que je leur imprime, volontariste en diable)

4 commentaires:

D. a dit…

C'est chez soi, c'est chez soir...

secondflore a dit…

Au nom de la Ville, je vous salue.
Et que, poste ou pas poste, 2011 ressemble à ce post.
Imprimons.

julip a dit…

"ceux qui me nourrissent et me blessent..."...
soupir
je te le souhaite le poste (tiens moi aussi peut-être bientôt, mais l'enjeu n'est pas là pour moi, c'est juste un changement de décor), la vie qui nourrit et qui blesse et plein de bonnes choses... je t'embrasse

dérobée a dit…

Merci, merci, merci.