lundi 26 mars 2012

Il y a des jours comme ça

où malgré les combats
accablée

ma jupe se déchire
c'est comme une ancienne peau qu'on me retire

je pleure au cinéma
même pas au moment où

ma cousine a une fille
aujourd'hui

il y a deux jours j'ai éconduit
l'ultime soupirant
jamais de faux semblants

et celui que j'appelais l'immature
commodément pour m'en défaire

me réécrit après un grand silence
un long message où il parle d'un rêve
j'y apparais au loin

moi j'ai rêvé d'une fête, une bicoque au Chili
un séducteur un peu macho m'entraînait à part
me volait un baiser avant de décamper
à l'insu des amis
- lesquels, ceux du rêve, je ne sais plus
parmi ceux d'aujourd'hui il y a celle qui
dit des choses qui me touchent et me blessent et me révèlent peut-être
elle dit que c'est étrange, ma distance aux affects
or c'est faux
mais c'est vrai aussi
et comment je peux faire
avec tous ces sens interdits
tourner en rond des plombes

jusqu'au moment où

clouée d'inanité intime
je n'ai plus le choix
les sentiments tapis remontent
du fond intime sans âge

on s'agite, on remonte le courant
rien à faire, l'histoire intérieure prend un de ces temps
fait fi des impatiences

et m'éclate brièvement au visage
bulle d'huile brûlante

après je me remets à croire
optimisme foncier
cheminement solitaire, mais ça va pas durer
c'est pas l'inanité

J'interprète l'étape
(ce qui s'écrit existe)

et mon ancien amour
vivant m'habite encore
m'apprend qu'il a passé du temps auprès de moi
d'avoir lu toutes mes pages
ému d'y reconnaître
un trait
un paysage





4 commentaires:

julip a dit…

lu il y a quelques jours déjà mais jamais je ne peux commenter de mon bureau... comme c'est bon de te lire... c'est comme me retrouver et être fidèle à moi-même... étrangement... hâte de te rencontrer un jour...

dérobée a dit…

étrange de revenir par ici un mois plus tard : comme si celle de ces lignes-là était extérieure, une autre. Qui sont ces deux rêveuses qui se rencontreront ? (Et vous, peut-on vous lire, très chère ?)

Charlie a dit…

C'est un univers étrange
Bruissement d'ailes et de douceurs
Une caresse sur une plaie à vif
Enferme toujours une once de troubles.

J'aime, parce que cela résonne, cela sonne, cela se soupire doucement.

Au plaisir, j'attends la suite.

derobee a dit…

Merci Charlie. Bonjour et bienvenue. Votre message donne envie de se remettre à l'oeuvre...