Gravité voix de l'âme j'ai le sang qui bouillonne
La présence sans lumière
inerte
dérobée
le corps en vie à terre
bourdonne
en silence
je te suis diffractée
main tendue vers mon ombre
mon prochain
tout ce qui nous entoure
la formation du corps
l'histoire du corps
non pas seul
en tension
goutte à goutte fragmentée
dans ton trouble reflet
une flaque un océan
ou des rues inondées
je traverse
suspendue
aux nuées
un autre territoire
ton sentier escarpé
l'atmosphère chargée d'eau
qui m'égare vers toi
où végéter encore
en cellules palpitantes
aspirées
ondoyantes
circulaires
je ne suis plus qu'un corps
à Hanoï ou ici
fondue dans le décor
un instant une naissance
on peut mourir ici
surplombé par une ombre
l'ennui noyé
l'espoir
une fuite ou un essor
une chute
si longue qu'on dirait
une tension, un effort
sans boussole
non sans désir
de vaciller encore
de s'y faire croire
de se bercer d'espoir
d'enfance
ou d'avenir
ou de présence intense
d'étrangeté
de substance
sans tête
hémisphère inversé
le temps coule à rebours
à l'opposé du globe
je pourrais être ailleurs
mais clouée, fascinée
je te regarde perdre tes traits
dissous dans l'eau stagnante
où vibre la peau moirée
qui sinue à peine
reptilienne
me renvoie à moi-même
à ma discontinuité
à mon incohérence
épuisée
de fantasmes
d'amours invisibles
échappés
étreints dans un écran
projetés au bout du monde
ou maintenus au sol
sans illusion
sans aucun poids
sans histoire
vais-je encore m'abandonner ?
et suis-je encore vivante ?
mercredi 15 janvier 2014
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