samedi 7 juin 2008

J'ai décousu

ce qui se tramait entre un autre homme et moi
en allant le voir
( lui )

pleine d'aplomb, de pudeur
et de grâce peut-être

dans la grisaille froide s'attardant sur les vallons verdoyants
traînant entre les vieilles pierres des églises villageoises
entre 12h et 15h seule l'église est ouverte
et la pluie intermittente


rouler

la vie a filé

parler parler
soulagés de l'immensité du chagrin
sans savoir si

après

le désir
vacillera

le désir vacille nécessairement

à quel espoir se fier

je suis venue pour t'empêcher de tout gâcher
je voudrais qu'on s'accompagne

(pour autant je ne sais plus si c'est lui
celui qui
y en a-t-il un qui
qui soit celui -
au diable projections
rêves inavoués de satisfactions intimes
- car tel est l'enjeu)

et le retournement
évidemment

se produit

il s'avance
il se manifeste

pendant ce temps-là
statu quo

mais rien ne se suspend vraiment
l'autre homme
ne peut vraiment avoir si légèrement tiré le trait dont je lui incombe la responsabilité

une très ancienne amie
larmes aux yeux
revient toquer à la porte de mes dérobades
j'ai les cartes en main elle dit

pendant ce temps-là
je reprends tout le reste à mon compte
ayant absorbé l'énergie amicale de ceux qui m'ont soutenue
je fonce
vers la vie d'après
sans jamais me poser dans celle-ci
toujours se dégager un jet de pierres plus loin

alors quoi

alors quoi ?

je dilapide
tout ce qu'on m'offre en le vouant à un homme qui me jette
y compris dans un pauvre moment de rush
parce que ce n'est pas le moment de parler au téléphone
qu'il dit
puis il s'excuse platement

je ne sais pas si j'ai peur ou si juste je suis profondément fragile
à me faire croire le contraire parce que tout le reste va
j'ai déjà joué à ce jeu-là
rouvrir la cicatrice
et remuer le couteau dans la plaie

comment pourrais-je prétendre me comprendre
ni comprendre celles qui jurent leurs grands dieux merde
que l'amour juste c'est simple
y a pas à théoriser des plombes
y a pas à revenir sur un truc mort ou moribond
sauf à agoniser en eau de boudin

comment pourrais-je prétendre me respecter
en n'essayant pas de sauver du feu
l'amour porté aux nues si profond entre nous

si j'accepte de croire que vivre un grand amour ne dispose pas à le consolider
que vivre un grand amour c'est pas un truc qui dure
et qu'on n'est pas tenu de le faire durer

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