jeudi 26 juin 2008

C'est compliqué l'amour
a dit son père
quand il a su que je ne venais pas

Cependant

je suis venue

après quelques messages
sur répondeur

-...-
appels
en
absence
-...-

jeudi jour d'orages à Paris
du matin au soir tout s'est retourné
il a dit non
j'ai dit merde
puis j'ai dit : soit.
...
alors il a dit : allez, on essaie.
j'ai - oh !
mais ?!

j'ai tout lâché dans un triangle blanc
et pleuré quand enfin les mots d'amour ont été prononcés.

puis
anxiété
entre-deux

week end vert

lundi j'ai dit que je ne viendrais pas
trop court trop cher et pourquoi toujours moi

puis

je suis venue

on a bu du champagne au bord du R.
Il n'a pas plu

des coureurs passaient dans un sens
puis dans l'autre
des femmes voilées

un homme
un chien
le même homme deux minutes plus tard
mais non c'était son frère

on buvait
on s'embrassait on parlait, enfin surtout moi

régal gourmand des soirs d'été
trop de fumée sensible
le soir les caresses
pour l'une des rares fois
nous ont endormis

cette peur d'enfant derrière le plexus
soupirs soupirs

plus jamais jamais, dis !
mais on sait bien que c'est comme ça la vie

alors en adultes le lendemain
jouer

à l'érotisme
complice

il faudra un peu de temps
et des voyages...

Demain
encore une fois - je pars à I.

mercredi 18 juin 2008

idzap

en juin le défaut c'est que le jour prend un temps infini à finir
et après dans le tgv la lumière blanche

rendait impossible

l'intimité feutrée

avec l'inconnu
que la chance et la sncf avaient placé à mes côtés
trop court trajet

profil sitôt aperçu
que convoité follement

savoir si

c'est l'effet du transport
transitoire
entre M. et Paris

si c'est l'effet
de la vie qui revient à
son expression la plus croqueuse

si c'est l'effet
du cap enfin joyeux fêté au champagne dans la grisaille d'un square d'été avec ces
tendres tendres amis

si c'est l'effet
de la gourmandise nocturne
de la veille du départ
goûtée en catimini avec celui qui ne se décidait pas à partir

venu me demander s'il pouvait
rester

oui mais alors on dort

en même temps c'est ton anniversaire tu ne vas pas refuser les cadeaux non plus
boire la coupe jusqu'à la lie

à même les sexes en fête
il rit quand il jouit
tous mes liquides pétillent

le lendemain à M.
je suis cuite

et ce soir
le sourire d'un inconnu me chavire

on va jusqu'à Bastille boire un verre
je n'ose l'embrasser
c'est presque muet
j'ai la gorge nouée
d'avoir les sens en feu

la vie bascule
les profonds désespoirs se renversent

Appétit
ouvert

samedi 7 juin 2008

J'ai décousu

ce qui se tramait entre un autre homme et moi
en allant le voir
( lui )

pleine d'aplomb, de pudeur
et de grâce peut-être

dans la grisaille froide s'attardant sur les vallons verdoyants
traînant entre les vieilles pierres des églises villageoises
entre 12h et 15h seule l'église est ouverte
et la pluie intermittente


rouler

la vie a filé

parler parler
soulagés de l'immensité du chagrin
sans savoir si

après

le désir
vacillera

le désir vacille nécessairement

à quel espoir se fier

je suis venue pour t'empêcher de tout gâcher
je voudrais qu'on s'accompagne

(pour autant je ne sais plus si c'est lui
celui qui
y en a-t-il un qui
qui soit celui -
au diable projections
rêves inavoués de satisfactions intimes
- car tel est l'enjeu)

et le retournement
évidemment

se produit

il s'avance
il se manifeste

pendant ce temps-là
statu quo

mais rien ne se suspend vraiment
l'autre homme
ne peut vraiment avoir si légèrement tiré le trait dont je lui incombe la responsabilité

une très ancienne amie
larmes aux yeux
revient toquer à la porte de mes dérobades
j'ai les cartes en main elle dit

pendant ce temps-là
je reprends tout le reste à mon compte
ayant absorbé l'énergie amicale de ceux qui m'ont soutenue
je fonce
vers la vie d'après
sans jamais me poser dans celle-ci
toujours se dégager un jet de pierres plus loin

alors quoi

alors quoi ?

je dilapide
tout ce qu'on m'offre en le vouant à un homme qui me jette
y compris dans un pauvre moment de rush
parce que ce n'est pas le moment de parler au téléphone
qu'il dit
puis il s'excuse platement

je ne sais pas si j'ai peur ou si juste je suis profondément fragile
à me faire croire le contraire parce que tout le reste va
j'ai déjà joué à ce jeu-là
rouvrir la cicatrice
et remuer le couteau dans la plaie

comment pourrais-je prétendre me comprendre
ni comprendre celles qui jurent leurs grands dieux merde
que l'amour juste c'est simple
y a pas à théoriser des plombes
y a pas à revenir sur un truc mort ou moribond
sauf à agoniser en eau de boudin

comment pourrais-je prétendre me respecter
en n'essayant pas de sauver du feu
l'amour porté aux nues si profond entre nous

si j'accepte de croire que vivre un grand amour ne dispose pas à le consolider
que vivre un grand amour c'est pas un truc qui dure
et qu'on n'est pas tenu de le faire durer