jeudi 22 juillet 2010

Alors

il y a bien un tournant.

Dans la chaleur où chaque seconde pétrifiée
te fait oublier la précédente

à la suite de la semaine épique
de lecture
de sueur
et de piqûres
d'appréhension
d'apnée telle
que le corps asphyxié
est perclus de tensions

la volonté conduit à la victoire :
les puces KO
le corps rebooté

j'accueille

le feu follet de mes cristallisations de l'année
mais d'emblée prise aux étincelles
de la petite sylphide qui a ses yeux d'amande amère
l'élégance de son profil
très vite en une manche de cartes
le trouble est déjoué
le grand F à l'aise
et la fille familière

un soir un jour
sagement chacun sa chambrée
et dans mon lit d'insomnie je me dis que c'est lui
c'est avec lui que

mais je repousse l'herbe folle au fond du terrain de l'esprit
moyennant un peu de nervosité mais beaucoup de nonchalance quand même
je file en Avignon
jusqu'au cœur de la nuit

entre ces intermèdes
le coup de cœur de femme à fillette
se révèle
une fois la timidité d'enfant levée
en dix minutes
les affinités avérées
en une soirée
l'affection manifestée
en un matin
à peine avant son départ et dans nos jeux complices
elle m'appelle deux trois fois
maman chérie

vlà aut' chose je lui dis

et bizarrement tout semble apaisé vis à vis de son père
c'est simple comme bonjour et comme de l'amitié
on a des projets ensemble
de l'écriture de la radio

on s'entend
naturellement
mais le désir semble s'évaporer

je m'en étonne

ça me déboussole même
je ne désire donc plus personne ?
notre égalité signe notre amitié ?
j'admets
même
que je ne lui apporterai pas la passion à laquelle il aspire
je comprends que
oui ça me plairait une vie avec eux
mais on ne cherche pas la même chose
en amour
et notre terrain littéraire c'est une chance
c'est précieux

et je le trouve
et râleur
et sympa
plus si sexy
devient-il
vraiment mon ami

j'y pense beaucoup et très vite aussi absorbée dans les instants
hier Avignon
aujourd'hui des verres et
encore des plans boulot

juste
mon cap de l'été
écrire
absolument

grandir et se connaître
je n'ai même pas dragué
je me suis retrouvée
maternelle et rieuse
exigeante indulgente
presque entière et pourtant

2 commentaires:

julip a dit…

et donc là, j'avais dit qu'elle était bien jolie l'évocation de cette sylphide...

dérobée a dit…

comme elle l'est elle-même, et brillante en plus - une bonne râleuse, petite bonne femme dont le fonctionnement déjà échappe à son bourru de figure paternelle.