dimanche 22 août 2010

Je ne sais pas
la solitude est déserte il y fait soif
mais au moins
on ne s'y lasse pas de la médiocrité
des rencontres
de la tristesse où échouent certains proches

quelle sensibilité je te jure

il y eut tant de plaisir heureusement
à revoir les rieurs
à boire un verre à blaguer à dîner
à piétiner des heures parmi les photos d'Arles aux heures chaudes

il y eut tant de plaisir que je regarde les soucis
comme des fleurs qui vont faner
et ma chance comme un challenge à relever
c'est tout

ici il fait chaud c'est un espace mitigé
comme dans la vie
où j'admire ceux qui s'en extraient

consciente de plus en plus de cette fascination stérile
en rire et ne pas désespérer
d'approcher
simplement
moins au détour d'une soirée
que d'une rue
d'un hasard
même d'un supermarché
un joyeux participant du quotidien
un intelligent du réel

où les rêves sont autorisés
entretenus
pratiqués
à l'état de chimères
de désirs
de poésie

pas à celui d'inaccessible horizon
mais combien de temps aura-t-il fallu

pour tuer le romantisme ?

Une seule fois je me suis sentie prisonnière du réel
alors que la vie me comblait
que j'aimais et que j'étais aimée
et qu'il y avait des perspectives à ouvrir

c'était au retour d'I.

I., mon mythe personnel
se moque le grand souriant mi-prétentieux mi-sincère
un type qui met en scène sa vraie identité
et m'analyse trop gentille
pas assez blindée quoi
pas assez cynique
tu parles

alors maintenant
que j'ai bien détricoté
démythifié
désabusé

l'humeur rigolarde a envie de ressortir
j'ai beaucoup réfléchi et suis à nouveau prête pour me dépenser
en rires en optimisme en saveurs inédites
ce qui suppose
de négliger ces humeurs insatisfaites d'autrui
auxquelles je suis sensible
et que j'avale
trop
c'est que je suis trop gentille

ce n'est pas ça qui me portera
je prête mon oreille attentive
ah là là infirmière intellectuelle

après les amis se vexent que je blague sur leurs virages
mais comment faire autrement ?
Pour ne pas flancher sous le poids de leurs difficultés mêmes

encore trop empathique, pas très adulte en somme

allez mes cocos on se remue on affronte l'adversité
c'est l'expérience de l'année qui devrait pouvoir bientôt
m'affranchir de leur pesanteur
qu'on peut de l'extérieur à peine soulager
moi aussi j'ai du boulot
la chance n'existe pas
faut juste prendre soin de soi

ne pas se laisser entraîner dans les chutes
dire

non

2 commentaires:

julip a dit…

oui

dérobée a dit…

hé hé