jeudi 11 novembre 2010

Cette double-vie là revêtue comme un gant - elle n'est toujours connue de personne, mais j'y ai mes quartiers, mes semblables ;

dans d'autres sphères virtuelles la partie semble biaisée d'emblée

mais toutes témoignent de l'impossible solitude
du désir à combler
des ailleurs espérés
des mondes à inventer

et des paris à prendre

alors

en être

c'est accueillir la part de fragilité
reconnaître au quotidien sa part de beauté

aujourd'hui
où j'ai annulé, à peine formulées, les perspectives de diversion
une à une
pour passer des heures muettes, livre retourné genoux coincés contre la rambarde
sans rien voir de la rue familière
inondée d'une grasse et paresseuse lumière

j'en ai même parlé à ma mère
j'ai déposé les armes
un jour d'armistice
j'en peux plus j'ai dit
c'est un aveu

c'est organique :
je récupère

repos du guerrier

passer des heures immobile
dans les pensées qui s'autorisent à rouler
à m'emmener face aux portes des possibles
entrouvertes
j'ai peur et c'est étrange
je n'en serais pourtant pas à mon coup d'essai
j'en suis épuisée d'avance
de quitter le sud léthargique où l'ennui me cloue
l'inanité me vide
pourtant
l'énergie même qui me manque
c'est elle que je brigue en m'arrachant d'ici
j'ai peur et c'est stupide
je risque moins que jamais de me planter
je saute avec filet
alors quoi, méfiance ?
je suis vraiment trop jeune pour virer vieille aigrie
et les ressources affûtées
le temps le réseau les envies
une certaine assurance et peu à peu la conscience que
je sais ce que je veux

aucun risque
qu'au bout du chemin
il n'y ait pas d'écho

je vais enfin m'autoriser peut-être
à rappeler le jeune homme indécis
avec tellement d'arrières-pensées qu'elles se neutralisent toutes
pour céder à la simplicité


aucun risque
qu'au bout du chemin
il n'y ait pas d'écho ?

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