dimanche 7 novembre 2010

Ce novembre estival n'a aucun sens puisqu'à 17h00 il fait nuit

les R*** brothers viennent de partir
(le phénomène)

on se demande bien ce que foutaient ces jumeaux chez moi
envoyés par la comédienne

sinon pour confirmer les projets cinéma
(compléter mon équipe)
le hasard et la nécessité, comme dans la dramaturgie
parce que c'est quand même la blague
l'assistant réal, le prod et maintenant les réalisateurs

Parfaitement rôdés, ils complètent chacun les phrases de l'autre
tout en niant l'identification, évidemment

et puis
ils partent

alors c'est dimanche et je suis seule de nouveau
fait chier

en une semaine j'ai réussi à m'affranchir du bouillonnement douloureux des veines au réveil
ce matin ma première pensée n'était pas pour le grand jeune homme dégingandé aux yeux d'étincelle

mais ça commence à bien faire ce solo indéfini, merde

alors la lourdeur, les attentes qui effraient, tout ça : je sais -
mais quand même ras la casquette

les lignes intérieures bougent et le cadre est chahuté
comme une cabane en paille

une intuition commence à poindre : si je m'écoutais, je ne soupirerais pas après l'amour censé m'échapper
la comédienne dit que je me trompe sur le couple, un compagnon n'est pas une solution
et c'est l'écho de l'intuition

alors voilà
je suis face à ce que j'ai semé

il va falloir

repartir

putain

oui alors ok je vais l'écrire ici noir sur blanc

deux ans et demi que je suis à Marseille
dans le soleil et l'espace dedans-dehors à gagner des sous tranquillou dans un job qui me laisse un max de temps
pour lire écrire créer

et maintenant
que je reviens d'un Paris qui bat la chamade et brûle ses idoles d'un soir
j'affirme à la cantonade
que peut-être je dois y retourner
m'enfermer dans un mini apparte hivernal avec des plombes en métro
pour d'hypothétiques piges mal payées
trouver l'amour la gloire et l'émulation (le stress)
me ruiner en restos avec mes meilleurs amis
bref m'aliéner l'esprit

(voilà pour la mauvaise foi)

et le rêve ce serait
de briguer l'excellence
dans la ville concurrentielle qui ne m'attend pas
et qui sous couvert de drague tapageuse entretient les célibats

sauf que tout le monde le dit
la comédienne elle-même le savait avant moi
je ne vais pas m'enterrer ici

ce bord de territoire d'où l'immature s'arrache définitivement
ce qu'il m'a annoncé dans une lettre déchirée juste après
il largue son ultime chambre
et pousse la dilution jusqu'au bout
l'inconstance jusqu'à l'inanition
non mais je te jure
ce que je dégotte comme lascars c'est quand même dingue

chaque métal bout à température
et mon incandescence prend un temps infini

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