mardi 30 novembre 2010

J'en ai marre de la demi-mesure, tu vois

je suis d'humeur à envoyer

l'Eloge de l'amour pour Noël

- et la vie continue

oh oui soyons émus
soyons touchés

aussi cyniques faut-il paraître
aussi désabusés

genre Houellebecq a tout compris

comme si ce n'était pas cette attitude-même
qui rendait le monde un peu plus gris

de quérir l'absolu
je me sens limite punk

alors cesser de craindre de vous bousculer
d'un sourire croqueur et amusé
et de déclarations enflammées

qu'aurais-je de plus à perdre ?

vendredi 19 novembre 2010

Ode à l'écran où
depuis toutes ces années
se concrétisent
tous mes projets professionnels

et de voyages
en créations :
les affinités électives

j'y dédie même une chambre réelle
à d'éphémères vies en commun

j'y ai consacré tout l'été et des milliers de caractères, à l'espace-temps poreux, aux intimités en mue

le temps est ainsi venu
de mettre aussi le corps en jeu

or je sais combien ces rencontres qui doivent moins à l'atavisme qu'à la sérendipité
et aux bonnes ondes qui circulent dans l'air
peuvent être surprenantes et belles

en attendant,
me remettre de cette intense tristesse
de cette inertie accablante
dont est tisée mon quotidien
et qui me jette vers la suite nécessaire

à mon âge j'ai trouvé la planque idéale
et ça me désespère
alors : remettre toutes les billes en jeu
pour la nouvelle paire de manches
avec persévérance

lundi 15 novembre 2010

Je traîne je traîne

tout à la difficulté
de discerner parmi les lectures successives et contradictoires
ce qu'il me faut vraiment modifier

peut-être rien

je pourrais justifier tous les choix

ou est-ce par flemme ?

l'étape moins enthousiaste des finitions
alors que l'esprit se disperse
tout employé à ma reconstruction

qui est cette nouvelle moi-même
et qu'est-ce qu'elle veut

remplissez votre fiche de description

dimanche 14 novembre 2010

De reprendre le tout petit ordi, ça me remet dans le bain
mon univers intime est contenu ici
à la mesure de ma main
de mes voyages en train

c'est ici que j'achève les histoires
les vraies, les fausses, qu'importe,

toutes mes émotions tiennent à l'écran

Il faut attendre 19h pour enfin en avoir le courage
de reprendre le boulot
prévu depuis des semaines
le seul qui vaille, le mien

pour m'abstraire du monde douloureux de l'absence
or plus j'avance ici
plus le quotidien est décevant
plus me jette en avant
vers l'univers coincé de la vie parisienne
dont je me sens exclue, ayant essuyé quelques revers

je dois persévérer, mais pas m'entêter
je ne suis pas un héros

ce matin j'ai enfin pleuré de brefs instants
qu'on ait refusé mon amour
j'étais prête à vous aimer les garçons, oui, père et fils
parce qu'il est si petit cet enfant inconnu que,
pour avoir vécu avec l'Ange et la Sauvage, je sais que vous êtes indissociables
c'est la première chose que l'Ange me renvoie cet après-m
et assurément la montagne serait insurmontable
qu'ai-je à te prouver ? A l'encontre de ta volonté ?
Trop d'énergie, vaincue d'avance
Bien sûr, je pourrais passer vous voir à mon prochain séjour
peut-être le ferai-je
mais en suis-je à sacrifier mes propres désirs pour un mâle en patience ?
Triste comme depuis plus d'un an
triste sans interruption, sauf à jouer la comédie
en définitive je n'aurais connu dans toute cette putain de période de merde que deux après-midi d'équilibre
effondré le lendemain

si je n'avais eu de longues histoires radieuses (et quelles que soient les fins)
j'en tirerais des conclusions très sombres
sur la possibilité du bonheur
très romantisme décadent

mais
je persiste à espérer
que le feu intérieur sera nourri

putain je ne comprends pas qu'une telle soif d'amour ne trouve à s'épancher
(certes, je refuse les boissons frelatées)
je suis un animal solidaire
je n'aime que le couple et les bandes
j'aime le monde autour de moi

je souffre de cette solitude comme figure imposée
écrire c'est recréer la galaxie
pour étouffer les lamentations égarées

et quand je suis sortie de ce monde-là
j'ai dû croire qu'enfin je pouvais y aller
j'ai bien manœuvré
et je m'en mords les doigts

je suis de nouveau amoureuse et en vain
tout ce qu'il me reste à faire c'est de draguer ailleurs
et ça me lasse
pourtant c'est pas si difficile

bon
je suis encore en plein paradoxe

il faut donc en finir
avec ces lourdes pages
qui me sont revenues annotées

il faut les mettre à la boîte avant la dernière levée
du mois

m'en débarrasser pour me laisser revivre
solder les factures et barboter dans le jour vide
avec le sentiment du devoir accompli

repartir à la chasse
dans un éclat de rire

laisser les coincés derrière la grille

jeudi 11 novembre 2010

Cette double-vie là revêtue comme un gant - elle n'est toujours connue de personne, mais j'y ai mes quartiers, mes semblables ;

dans d'autres sphères virtuelles la partie semble biaisée d'emblée

mais toutes témoignent de l'impossible solitude
du désir à combler
des ailleurs espérés
des mondes à inventer

et des paris à prendre

alors

en être

c'est accueillir la part de fragilité
reconnaître au quotidien sa part de beauté

aujourd'hui
où j'ai annulé, à peine formulées, les perspectives de diversion
une à une
pour passer des heures muettes, livre retourné genoux coincés contre la rambarde
sans rien voir de la rue familière
inondée d'une grasse et paresseuse lumière

j'en ai même parlé à ma mère
j'ai déposé les armes
un jour d'armistice
j'en peux plus j'ai dit
c'est un aveu

c'est organique :
je récupère

repos du guerrier

passer des heures immobile
dans les pensées qui s'autorisent à rouler
à m'emmener face aux portes des possibles
entrouvertes
j'ai peur et c'est étrange
je n'en serais pourtant pas à mon coup d'essai
j'en suis épuisée d'avance
de quitter le sud léthargique où l'ennui me cloue
l'inanité me vide
pourtant
l'énergie même qui me manque
c'est elle que je brigue en m'arrachant d'ici
j'ai peur et c'est stupide
je risque moins que jamais de me planter
je saute avec filet
alors quoi, méfiance ?
je suis vraiment trop jeune pour virer vieille aigrie
et les ressources affûtées
le temps le réseau les envies
une certaine assurance et peu à peu la conscience que
je sais ce que je veux

aucun risque
qu'au bout du chemin
il n'y ait pas d'écho

je vais enfin m'autoriser peut-être
à rappeler le jeune homme indécis
avec tellement d'arrières-pensées qu'elles se neutralisent toutes
pour céder à la simplicité


aucun risque
qu'au bout du chemin
il n'y ait pas d'écho ?

dimanche 7 novembre 2010

Ce novembre estival n'a aucun sens puisqu'à 17h00 il fait nuit

les R*** brothers viennent de partir
(le phénomène)

on se demande bien ce que foutaient ces jumeaux chez moi
envoyés par la comédienne

sinon pour confirmer les projets cinéma
(compléter mon équipe)
le hasard et la nécessité, comme dans la dramaturgie
parce que c'est quand même la blague
l'assistant réal, le prod et maintenant les réalisateurs

Parfaitement rôdés, ils complètent chacun les phrases de l'autre
tout en niant l'identification, évidemment

et puis
ils partent

alors c'est dimanche et je suis seule de nouveau
fait chier

en une semaine j'ai réussi à m'affranchir du bouillonnement douloureux des veines au réveil
ce matin ma première pensée n'était pas pour le grand jeune homme dégingandé aux yeux d'étincelle

mais ça commence à bien faire ce solo indéfini, merde

alors la lourdeur, les attentes qui effraient, tout ça : je sais -
mais quand même ras la casquette

les lignes intérieures bougent et le cadre est chahuté
comme une cabane en paille

une intuition commence à poindre : si je m'écoutais, je ne soupirerais pas après l'amour censé m'échapper
la comédienne dit que je me trompe sur le couple, un compagnon n'est pas une solution
et c'est l'écho de l'intuition

alors voilà
je suis face à ce que j'ai semé

il va falloir

repartir

putain

oui alors ok je vais l'écrire ici noir sur blanc

deux ans et demi que je suis à Marseille
dans le soleil et l'espace dedans-dehors à gagner des sous tranquillou dans un job qui me laisse un max de temps
pour lire écrire créer

et maintenant
que je reviens d'un Paris qui bat la chamade et brûle ses idoles d'un soir
j'affirme à la cantonade
que peut-être je dois y retourner
m'enfermer dans un mini apparte hivernal avec des plombes en métro
pour d'hypothétiques piges mal payées
trouver l'amour la gloire et l'émulation (le stress)
me ruiner en restos avec mes meilleurs amis
bref m'aliéner l'esprit

(voilà pour la mauvaise foi)

et le rêve ce serait
de briguer l'excellence
dans la ville concurrentielle qui ne m'attend pas
et qui sous couvert de drague tapageuse entretient les célibats

sauf que tout le monde le dit
la comédienne elle-même le savait avant moi
je ne vais pas m'enterrer ici

ce bord de territoire d'où l'immature s'arrache définitivement
ce qu'il m'a annoncé dans une lettre déchirée juste après
il largue son ultime chambre
et pousse la dilution jusqu'au bout
l'inconstance jusqu'à l'inanition
non mais je te jure
ce que je dégotte comme lascars c'est quand même dingue

chaque métal bout à température
et mon incandescence prend un temps infini