freinée
Maintenir toutes les habitudes à leur rythme normal
Surtout ne pas fléchir
Aller au yoga
Aller à la danse
Aller travailler
L'épuisement est venu progressivement
de lire tant d'articles et de parler des heures
voix presque perdue
des heures ressasser ce ce que déjà je dis depuis toujours
république liberté droits de l'homme dans un monde sans dieu
sens critique volonté pensée élaborée
parfois absorbée j'oublie
j'oublie qu'ils sont morts abattus dans un bureau feutré d'une rue parisienne
j'oublie aussi
qu'on peut quitter les lieux et vivre ailleurs qu'imprégnés par le drame
et c'est lui qui me rend encore plus proches, insupportables
les meurtres
innombrables et cruels
l'injustice effroyable
sans limite
ce monde aux barbaries perpétuelles
et la seule lutte contre le chaos accablant
c'est la perte de conscience
l'insouciance
provisoires
non pas le déni non
mais vivre sinon quoi
l'épuisement nous gagne
il y a des accidents
je suis toujours la même
je suis secouée mais
je suis secouée mais la même
la même encore j'espère
qu'est-ce que ça change
"On s'habitue vite à la paix. Alors on croit que c'est normal. Non, ce qui est normal, c'est la guerre." Albert Camus, Le premier homme.
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