samedi 29 août 2009

La sensation des cernes
comme si mûrir par là
vieillir par là

les yeux creusés

et une espèce d'énergie
le mouvement nécessaire où me jette l'émotion
à pic
à cran

un truc de la passion qui ne s'éteint pas malgré l'instabilité de ses objets

qui me colle en tête les caresses fugitives d'un soir avec un inconnu
rencontré au beau milieu de mes amis dans la maison réconfortante et étouffante des vacances

rencontré comme un cadeau après avoir parcouru les kilomètres qui séparent la Provence de la région où je suis née
et d'où il vient

comme spécialement pour mêler sa propre tristesse à la mienne

de quelques regards et de quelques caresses

nous avons les mêmes amis et je ne l'avais jamais vu (mais lui oui)
alors qu'il est si beau
l'histoire peut donc se réécrire

alors
est-ce que je l'appelle ?
...

4 commentaires:

julip a dit…

j'ai lu cette "note"... et j'ai oublié la dernière question... moi, je dis, oui, tu l'appelles.. évidemment... ou tu attends son appel...? et puis finalement, tu es déjà ailleurs... et rien ne dit qu'ailleurs tu ne le recroiseras pas...
(je crois que les fées existent, j'y crois, j'y crois)

dérobée a dit…

Je n'avais pas lu ton commentaire, mais j'avais déjà résolu de ne pas vouer ça au silence. Merci, quoi qu'il en soit, être épaulée par toi, quelle classe !

Et donc, tu connais plus ou moins la suite...

Envie de jouer contre sa nécessaire tendance au silence... Lui dire de temps en temps, de loin, comme ça, à la fois : je pense à toi et : réveille-toi !
Pourquoi lui ? Alors que sans doute nous n'avons rien à faire ensemble... Comme chuchoter à son oreille ce que je n'aurais pas osé dire à d'autres, dépit, espoirs. Pour bousculer l'homme qu'il est. Pour patienter jusqu'à ce qu'on m'aime pour de vrai.
Parce que je ne peux pas m'empêcher d'y croire un peu, il veut six enfants et il fait en sorte de surmonter les difficultés.
Pour jouer la briseuse de couple ? Pour voler ce qui ne m'appartient pas ?
Oui mais attends, son histoire bat de l'aile depuis des mois, comme par hasard c'est le réveil de la flamme depuis son retour, est-ce crédible ? Oh là là encore un immature tu veux dire. Taciturne en plus, et pas trop créatif... Ce qui me fait vibrer comme d'hab, c'est son air ténébreux, sa timidité aux allures de mystère, une fragilité ombrageuse, une virilité sensuelle, hmmm...
Donc : on laisse couler, mais quand même pour l'instant j'aime bien savoir qu'un désir secrètement s'est consumé et pourquoi je ne soufflerais pas un peu sur les braises après tout ?
On voit où ça m'a menée d'être trop respectueuse, disponible, pfff...
Sois un peu retorse m'a dit la danseuse, elle a raison, et l'une de mes armes de séduction est verbale...

julip a dit…

hahaha, j'adore...
...
taciturne et pas trop créatif, j'adore...
mais c'est quoi le problème avec les trop créatifs?
définition de l'amour selon badiou: un geste violent, créatif, et irresponsable
ça m'inspire beaucoup
...
mais... est-ce le même jeune homme dont tu parles dans cette toute dernière note qui vient de me toucher tellement, je me demande...
...

dérobée a dit…

Ah ma chère, le dialogue prend des allures de connivence... On boirait des verres en grignotant, ça prendrait toute la soirée...
Alors non, pas du tout, ce n'est pas le même, ce qui prouve, non pas mon inconstance, mais les projections dont ces garçons de mon âge sont l'objet... Tout ça pour me détourner de mon grand amour déçu !
Celui dont je parle dans ma dernière note, j'ai juste bu un verre avec lui dans Paris, quelques jours après la fissure...