samedi 30 octobre 2010

Au point où j'en étais
à battre le fer

j'ai appelé l'homme classe
qui répond présent
alors que,
je l'apprends plus tard
il avait rencart avec mon meilleur ami silencieux depuis un an
(oui, à partir de là, c'est la séquence on ressort les vieux dossiers)
et qui lui a présenté sa nouvelle conquête
ah bon tu me fais des déclarations alors que tu n'es pas seul
soit

on parle de nous
tiens on ne savait pas grand chose finalement
je suis séduite par son estime et par les effets d'une nouvelle maturité
que je lui plaise à ce point
on boit des verres, on dîne
il me prend la main
je l'embrasse
je me laisse embarquer chez lui

et là
retour de la tristesse
un familier de la jeunesse
la dissonance
des câlins qui ne sont pas ceux qu'on voudrait
j'annonce vite la couleur
c'est pas simple, entre dialogue, indépendance
et son désir à lui
son argumentaire
et la somnolence est teintée de soupirs
ici c'est très soigné c'est vraiment pas pour moi
avec ces perspectives désolées vers Marx Dormoy

tout ça reste très respectueux
je me dis que je ne me suis vraiment pas épargnée
deux cartouches grillées dans la même journée
bon voilà ça c'est fait
pas très fière de lui imposer ça
mais il le prend en souriant en râlant

au matin la nébuleuse grise orange chahutée par le vent
enfonce la tristesse dans l'orage
puis
tout ça bien déversé
le ciel se dégage d'un seul coup et je pars

je ne veux pas me laisser choir
oh putain
je sais que je peux endiguer l'émotion
je sais que je peux être seule
retour à la case dép

et l'autre qui me dit que je me saborde
sauf que le désir, tout le monde le sait
ça ne s'improvise pas
et j'y suis suffisamment rôdée quand même
pour ne pas me leurrer là-dessus

d'ailleurs moi j'ai pas prétendu ça auprès du grand jeune homme en noir
j'ai arrêté cette carte-là
j'ai même pas dit c'est dommage
j'ai dit : c'est mieux
pourtant dès que je baisse la garde,
je pense quand même un peu
putain on aurait été heureux

mais
de m'être décentrée
je n'en suis pas si sûre
c'est la bouteille qui parle

pourtant, si j'étais prête à essayer
c'était bien parce qu'il est plus réglo
plus mûr
plus équilibré
que mes anciens
la bonne voie dit la brunette
ouais ouais

le lent cheminement continue
vers quelqu'un
qui sera celui
y en a-t-il un qui

6 commentaires:

D. a dit…

Ca te réussi vachement l'air de paris niveau écriture...

dérobée a dit…

Ouais merci, mais alors niveau cœur, c'est vraiment n'imp. En tout cas, voilà un argument de plus pour m'y faire revenir...

secondflore a dit…

(je crois que je sais un peu, maintenant)
rendre justice
chercher la justesse
la simplicité
et... (chut, il n'y a pas vraiment de mots)

(Paris, bien sûr)

dérobée a dit…

Tu sais un peu ? Mais quoi donc ?
Merci, quoi qu'il en soit... C'est fou quand même, la vie verbale parallèle, la certitude d'être accompagnée au creux des solitudes ; alors : la pêche revient, tout reprend les proportions de la vie qui rebondit, pas d'écueil.

secondflore a dit…

(une histoire de tristesse, en commentaire de la note précédente, et qui jusqu'ici ne se sentait pas...)
J'aime bien la toile quand elle charrie des énergies positives. les notes où transparaît la vie. qui donnent envie d'aller dehors.
Allez, je trinque au rebond!
(tiens, 17h54, ou presque^)

julip a dit…

"au matin la nébuleuse grise orange chahutée par le vent
enfonce la tristesse dans l'orage
puis
tout ça bien déversé
le ciel se dégage d'un seul coup et je pars"
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