dimanche 14 novembre 2010

De reprendre le tout petit ordi, ça me remet dans le bain
mon univers intime est contenu ici
à la mesure de ma main
de mes voyages en train

c'est ici que j'achève les histoires
les vraies, les fausses, qu'importe,

toutes mes émotions tiennent à l'écran

Il faut attendre 19h pour enfin en avoir le courage
de reprendre le boulot
prévu depuis des semaines
le seul qui vaille, le mien

pour m'abstraire du monde douloureux de l'absence
or plus j'avance ici
plus le quotidien est décevant
plus me jette en avant
vers l'univers coincé de la vie parisienne
dont je me sens exclue, ayant essuyé quelques revers

je dois persévérer, mais pas m'entêter
je ne suis pas un héros

ce matin j'ai enfin pleuré de brefs instants
qu'on ait refusé mon amour
j'étais prête à vous aimer les garçons, oui, père et fils
parce qu'il est si petit cet enfant inconnu que,
pour avoir vécu avec l'Ange et la Sauvage, je sais que vous êtes indissociables
c'est la première chose que l'Ange me renvoie cet après-m
et assurément la montagne serait insurmontable
qu'ai-je à te prouver ? A l'encontre de ta volonté ?
Trop d'énergie, vaincue d'avance
Bien sûr, je pourrais passer vous voir à mon prochain séjour
peut-être le ferai-je
mais en suis-je à sacrifier mes propres désirs pour un mâle en patience ?
Triste comme depuis plus d'un an
triste sans interruption, sauf à jouer la comédie
en définitive je n'aurais connu dans toute cette putain de période de merde que deux après-midi d'équilibre
effondré le lendemain

si je n'avais eu de longues histoires radieuses (et quelles que soient les fins)
j'en tirerais des conclusions très sombres
sur la possibilité du bonheur
très romantisme décadent

mais
je persiste à espérer
que le feu intérieur sera nourri

putain je ne comprends pas qu'une telle soif d'amour ne trouve à s'épancher
(certes, je refuse les boissons frelatées)
je suis un animal solidaire
je n'aime que le couple et les bandes
j'aime le monde autour de moi

je souffre de cette solitude comme figure imposée
écrire c'est recréer la galaxie
pour étouffer les lamentations égarées

et quand je suis sortie de ce monde-là
j'ai dû croire qu'enfin je pouvais y aller
j'ai bien manœuvré
et je m'en mords les doigts

je suis de nouveau amoureuse et en vain
tout ce qu'il me reste à faire c'est de draguer ailleurs
et ça me lasse
pourtant c'est pas si difficile

bon
je suis encore en plein paradoxe

il faut donc en finir
avec ces lourdes pages
qui me sont revenues annotées

il faut les mettre à la boîte avant la dernière levée
du mois

m'en débarrasser pour me laisser revivre
solder les factures et barboter dans le jour vide
avec le sentiment du devoir accompli

repartir à la chasse
dans un éclat de rire

laisser les coincés derrière la grille

4 commentaires:

secondflore a dit…

Salutations aux pages que la levée emportera...
Fou comme on se sent plus léger une fois le texte envoyé. Il faut croire que les mots passés pèsent plus lourds que l'attente qui commence.

(et une pensée pour le manuscrit anonyme de la jeune femme de 17h54^)

mb a dit…

je n'ai guère de mots en ce moments (guère de maux...?)...
toujours touchée, je suis, cependant...
et t'embrasse

derobee a dit…

Bonjour vous deux, et merci d'être si attentionnés, délicats, et légers. Pensées !

derobee a dit…

> Et merci pour le lien vers les 721 grammes, 2ndflore... J'ai beau avoir tiré un paquet d'exemplaires, celui qui va partir n'est même pas né. Je compte procéder à la mise au monde comme si de rien à la photocopieuse du boulot. Reliure et services publics, convois par la poste et par rail, l'histoire racontée qui ne ferait que se prolonger.