lundi 19 octobre 2009

Dans la rue de la Lappe je me demandais vraiment ce que je foutais là, à traîner avec cette bande pour un dernier verre,
et
après, au bar, je n'avais pas vu que mon pote était là, avec toute la tablée des auteurs, derrière nous.

Pendant ce temps je donnais le change mais en fait j'étais à ma place finalement
(la tchatche)
- quand même dubitative,
j'ai failli rentrer à plusieurs reprises, je pensais à ces clés dans ma poche, mon pass pour Paris by night -

sauf que maintenant je vois bien
combien c'était virtuose
la boule dans le jeu de quilles
j'en rigole encore
toutes les petites groupies en pâmoison sur le carreau
parce qu'il m'avait à peine saisi la main pour danser que déjà
il m'embrassait
je me suis dit non mais là il est vraiment trop bourré

ce qui s'est confirmé quand il a failli s'endormir sur le canapé-lit des copains
le boulet, quoi
"si tu t'endors, je te mets dehors"
au moins j'étais fixée, c'était clair, le faux plan.

Mais évidemment le lendemain balle au centre
jolie journée au soleil frais de Belleville toute bruissante aux nuances automnales
la vraie rencontre
amicale

décidément les intellos c'est moins sensuel mais on s'amuse
des idées
des images et du verbe

- oh là là ce que j'étais nerveuse, incroyable

c'est parce que je vieillis ou parce que je n'y croyais pas ? -

et puis c'était simple, et drôle.

La question, c'est :
est-ce qu'on va se prendre au jeu de l'homme et de la femme
(après avoir bien circonscrit pourquoi c'est vraiment pas le truc à faire, avec des profils pareils, c'est trop mal barré comme histoire)
ou alors
devenir copains
ce qui compte c'est cette rencontre

et je m'aperçois
que j'en rencontre beaucoup, des gens
et j'en laisse filer pas mal

mais là

non

peut-être est-ce la vertu
des frissons
de la tendresse et des griffures
se voir jouir

ou l'aptitude à saisir les hasards bénéfiques

(encore!)

2 commentaires:

julip a dit…

"ha, c'est pas son corps qui m'est tout
et suis pas qu'un grand coeur pour elle,
non, c'est d'aller faire les fous dans des histoires fraternelles
...
ha, c'est pas seulement la chair
et pas non plus suelement l'âme
c'est l'esprit hédonique et fier
d'être un peu l'homme avec la femme"... le grand jules (laforgue)
...
des histoires fraternelles
être "un peu" l'homme avec la femme
...
j'adore ce petit feuilleton...

derobee a dit…

Oh là là c'est tout à fait ça, quelle verve, quelle classe !
Je ne le trouve pas, ce poème, tu as les références ?