dimanche 3 janvier 2010

Décidément la tournée de fin d'année
c'était le tour de force

Putain j'en ai chié
jusqu'à mon père qui refuse de me voir
dans la ville glacée
où d'instinct je me suis engouffrée dans la librairie
que j'aime
pour évacuer ça
à l'issue de l'après-m' éclair au café du commerce

heureusement la fatigue
et les sept heures de train
roulent sur les sensations survolées
de la ville de l'enfance
c'est presque l'indifférence
celle-là
ou Paris
ou Lyon
ou Valence

j'ai même renoncé au plan échafaudé pour me faire encore croire aux grands élans
renoncé à restituer le parfum oublié dans une consigne de la ville de correspondance
même si l'idée est belle
comme un roman de gare

j'ai préservé l'indépendance

je me jette dans mon havre avec un plaisir inédit

ma nouvelle vie est ici
dans cette ville bordélique
où il y a du jeu
entre les rues
entre les modes
: du jeu, des coups d'éclat

à une heure du mat' ça doit être la seule ville de France
où voir une jeune grosse maghrébine teinte en blonde
gloser tranquille sur le trottoir en bas de pyjama rose et babouches

tout de suite
ça met à l'aise

2 commentaires:

julip a dit…

mince! on a dû se louper... je crois que j'y étais dans ta ville glacée, le 30, le 31, le 1er... j'aurais adoré les lumière de la place dorée sur une banquette du commerce avec toi...

dérobée a dit…

oh oui, moi aussi... je n'y étais qu'hier. le moment viendra - heureuse que de tels moments loupés contiennent déjà la promesse d'heures plus belles... (le jeu du hasard)