mardi 26 janvier 2010

Il y a de la bonne humeur
j'incline à la dérision

un peu fraca
ça turbine en sourdine insomniaque

mon épreuve semble passée
(la vieille copine à héberger, ses problèmes, et l'espèce de dette traînée depuis que je lui ai refusé il y a quelques années la cohabitation)
ENFIN SEULE !

Je la craignais, je la savoure :
la solitude
mes pénates quelques temps pour moi seule
danser dans mon salon

paraît que je dégage détermination
sérénité
(sensualité, les collègues pour rire machos tendance carnassiers à la vue d'un bout de collant entre botte et jupe)
oui bon j'assume pas complètement mais l'audace, hein

toujours dans l'entre-deux flou où l'une de moi aspire encore aux amours passées
sous le joug des coïncidences intellectuelles
qui m'ont sauvée
mais ne sont pas tout de moi

et que je vais sagement ranger dans le tiroir de l'enfance de l'âme

les écorchés vifs
les cris jetés au vent, à la page, à la scène
m'émeuvent, oui

mais cesser de céder aux sirènes
je répare mon bateau

vendredi 15 janvier 2010

Aujourd'hui et contre toute attente
je me suis remise à flipper pour la thune

j'avais lâché prise, on m'en avait remontré sur le volontarisme
et l'essentiel était ailleurs, c'est-à-dire ici
c'est-à-dire à l'intérieur

est-ce à cause de la déprime de cette formation mal engagée ?

une superstition peut-être, cette peur de manquer
son verdict était de mauvais augure, l'un de mes projets dans l'impasse

malgré tout
le projet essentiel semble tenir bon
je me pare doucement
aux éventualités de ce qu'il implique

l'avantage de ce flip
c'est de secouer un peu plus les résidus d'illusion dont je me berçais
avec ce mec

celui dont j'entends dire, il est barré, sa faille se lit sur ses traits, imbu de lui-même, hermétique, il t'a donné les moyens de renoncer à lui

dans l'intermède
j'ai renvoyé à l'immature manifesté - comme par hasard - presqu'à la date anniversaire
ses propres techniques d'improvisation - on verra si on se voit au moment où

et quand même aujourd'hui
j'ai reçu la première lettre d'amour de ma carrière
d'un soupirant quinzenaire

alors ...!

mardi 5 janvier 2010

Voilà

l'affaire est close
je m'en tire pas mal

un ou deux petits coups de vague à l'âme
se bercer des menus détails qui les font toutes craquer
et que j'aurai goûtés
effleurés
privilège sur canapé
(je l'ai eu au trait d'esprit)

cette légère maladresse et cette voix de basse
cet humour orgueilleux et cette discrétion de poseur
cette témérité sincère non dénuée de timidité

ta brutalité adolescente l'amour les yeux fermés

je m'en sors avec superbe

tout ce que j'ai osé
et qui me ressemble

enfin fausse négligence
ah oui ton truc oublié, hum, chai pas, jvais voir

à moi de prendre mes distances
bel ami
adios

je me reconstitue
altière
et grâce à toi
j'écris

muettement :
merci

tout ce que je ne te dirai pas à cause du jeu d'homme et de femme
parce que je me drape

en attendant meilleure came
pour la vie à construire

mais :
je t'aime

ça reste secret

et si un jour on est amis
...

alors on verra si je passe
(dans dix ans)
aux aveux

dimanche 3 janvier 2010

Dans le métro
s'est imposé un drôle de sens à la relation suspendue

à la lecture de quelques lignes d'Errance
les photos qui laissent la place à l'observateur
qui laissent la place au regard égaré
qui "donnent à écouter. Comme elles sont en retrait, les mots qui viennent à côté dégagent l'écoute. Elles nous font écouter les mots."

peut-être faut-il précisément, là
une histoire presque possible et presque impossible
qui ne peut pas se concrétiser

au risque de basculer
dans le réel
dans le réel émotionnel

au risque de colmater la brèche frayée dans l'espace-temps
où peut surgir la création
Décidément la tournée de fin d'année
c'était le tour de force

Putain j'en ai chié
jusqu'à mon père qui refuse de me voir
dans la ville glacée
où d'instinct je me suis engouffrée dans la librairie
que j'aime
pour évacuer ça
à l'issue de l'après-m' éclair au café du commerce

heureusement la fatigue
et les sept heures de train
roulent sur les sensations survolées
de la ville de l'enfance
c'est presque l'indifférence
celle-là
ou Paris
ou Lyon
ou Valence

j'ai même renoncé au plan échafaudé pour me faire encore croire aux grands élans
renoncé à restituer le parfum oublié dans une consigne de la ville de correspondance
même si l'idée est belle
comme un roman de gare

j'ai préservé l'indépendance

je me jette dans mon havre avec un plaisir inédit

ma nouvelle vie est ici
dans cette ville bordélique
où il y a du jeu
entre les rues
entre les modes
: du jeu, des coups d'éclat

à une heure du mat' ça doit être la seule ville de France
où voir une jeune grosse maghrébine teinte en blonde
gloser tranquille sur le trottoir en bas de pyjama rose et babouches

tout de suite
ça met à l'aise