mardi 23 février 2010

Alors au fait merci

ta réaction confirme, si besoin était
ta capricieuse nature d'enfant insatisfait

Depuis des mois au fond je me sentais bloquée
Pas à la hauteur de l'amour que je briguais
et les hommes dont je m'entichais
et mes amis contrariés
me hantaient
comme si j'avais loupé des coches insaisissables
pour leur circonvenir
de même que j'avais probablement échoué à t'offrir
ce qui aurait pu amoureusement nous rendre disponibles l'un à l'autre

mais non : confirmation.

Merci, donc, à vous fragiles proches in-généreux
de me faire savoir combien vous êtes moins à l'écoute
que je ne le suis
et que je ne l'ai été pour vous

ces relations-là valent-elles donc la peine
qu'on se morfonde pour elles
qu'on se fragilise soi-même

merci donc de m'avoir presque enfin libérée
de la crainte mortifère de ne pas en faire assez
pour plaire
pour aimer
de ne pas en faire assez pour vous mériter
vous qui n'aspirez qu'à vous-mêmes

Avalanche

juste ça ne cesse pas

réactions en chaîne

pourtant je te jure j'y mets un tact, une sincérité, un respect...

c'est sans doute qu'à exprimer enfin, correctement, ce qui me convient
ce qui me paraît évident
ce qui coule de source, même

(oui je peux bien m'enquérir de droits concernant quelque chose que j'écris,
oui je peux m'avouer affectée par dix ans d'insultes fraternelles et avoir le droit de refuser ça sans être punie par le père vexé au point de ne pas franchir le seuil de son territoire,
oui si j'héberge trois semaines une vieille copine il n'est pas anormal que je lui expose a posteriori mon regret qu'elle n'ait jamais pris l'initiative ni des courses ni de la bouffe,
enfin oui si mon ex me donne des nouvelles superficielles je peux lui dire que je n'en vois pas l'intérêt)

je reçois toute leur rancœur en boomerang dans les dents
tenir bon,
je me répète

tenir bon

mais ça va, là, de jouer l'héroïne
il reste encore des gens pas trop loin de moi
mais quand même

nuls bras où s'épancher
nuls bras où un peu flancher

tout ce bordel

il faut juste croire que c'est la seule voie
juste battre les flancs de la confiance

c'est quand même la méthode par le vide

et ça fait mal

j'oppose le bon sens à leurs réactions
mais une fois revenue à moi

à plat
à plat

putain ça finira quand

dimanche 21 février 2010

Tirer sur la corde sensible jusqu'à l'usure
une semaine recluse et même pas complètement

avec deux trois règlements de compte bien épuisants
tenace, je persiste à me persuader que ça y est
enfin
la dernière ligne droite

et hier soir sans conviction j'allais boire un verre avec une nana
dont je connais les dérives mais avec qui, depuis le temps,
la distance est juste

quand je me suis retrouvée au beau milieu d'un bal
oh là là le cadeau
et hop je me suis lancée dans les premiers bras d'homme à ma portée
c'est très simple pour ça, la danse
très simple
je me sentais pourtant gauchie intérieurement
mais à un moment j'ai reçu une tendre bise de remerciement
dommage qu'une sylphide se soit empressée de prendre ma place
de toute façon après j'ai observé ce cavalier aux yeux clairs
pour décider qu'il n'était pas nécessaire de l'entreprendre plus que de raison

voilà j'ai persisté dans mon entreprise grincheuse et flemmarde d'exigence
mais c'est aussi que je laisse encore du temps couler
pour me déprendre de celles qui me sont devenues trop proches
pour me nettoyer l'esprit à la tisane detox
pour être de nouveau seule chez moi
pour m'appartenir à nouveau

vendredi 5 février 2010

Toutes relations mouvantes
c'est moi ou je ne fréquente que des gens fragiles ?
des gens insatisfaits ?

il y a du jeu, effort quotidien, ça ne s'emboîte jamais bien
peut-être le temps de s'acclimater

ça me rappelle la vingtaine
fallait s'adapter à la vie indépendante
rencontrer l'amour et inventer le couple
hier avec les filles je me disais on se pose toutes les mêmes questions
je les connais même pas que déjà j'anticipe le topo
faut s'adapter à la vie exigeante
rencontrer l'amour et inventer la famille

bref c'est juste un cap, quoi
la colère et les rêves grincheux
pour se redonner un coup de fouet
pour se remettre à exister

pour dire merde

pour reprendre sa place, là
dans le putain de jeu

lundi 1 février 2010

Ce matin j'avais envie envie envie
de câlins
je crois que ç'aurait pu être (presque) n'importe qui

il ne faut pas trop y penser parce que l'espace-temps solitaire calcule le manque d'amour avec des unités de mesure différentes
mais quand t'y penses c'est sidérant
et encore ça ne fait qu'un mois sans

baiser

gourmandises dont je suis privée
goûter longuement le doux péché d'un sexe
habitant toute la bouche
les parois du palais

pétiller rien qu'à l'idée
de
gémir
de sentir l'âcre arôme des liquides
d'éprouver à l'intérieur le corps qui fraye avec le désir
de palpiter joyeusement
à satiété
puis de couver le souvenir du plaisir
un peu égarée les jours qui suivent

branchée sur radar automatique, je mate, je mate
rien ne se passe

et je n'abdique pas les résolutions
je suis exigeante comme un jury de concours
où les candidats seraient trop rares

parce que je suis capable de craquer pour le moindre badaud
pourvu qu'il m'accorde un brin de tendresse avec un brin d'intelligence
or j'ai besoin de toute ma tête
pour ne pas me tromper d'intention
(merde, que je n'aie pas galéré des mois en vain)

mais c'est vrai que je suis peut-être bientôt de nouveau curieuse
bientôt de nouveau disposée à essayer d'intimes rencontres
juste pour l'aventure

mais ils sont où
ceux avec qui partager ça
dîtes donc, vous ne savez pas ce que vous loupez, là

bref, je commence à être suffisamment en manque
pour ne pas être trop regardante
pour me risquer à nouveau
pour me jeter à l'eau
sans l'assurance zéro risque et sans la garantie à vie

come on, guys !