mercredi 2 décembre 2009

Comme il m'a très vite cernée
il sait que les livres sont plus réels que la vie pour moi
plus de dix ans que je lutte contre ça en vivant
mais je m'y adonne quand même en lisant

Mes élans passionnés ma tristesse et parfois ma joie-même
sont mâtinés de majesté littéraire, de poésie
tout juste modérée par l'ironie
la distance salvatrice

mon refuge ou ma vraie vie parallèle
puisque le réel est maussade comme une prison
qu'il faut fuir en voyageant en lisant en créant

et comme le vide ne se comble pas
ainsi
je continue de nourrir les émotions de grandes illusions
- tout en me prétendant pragmatique
stable
limite plan plan

et là en ce moment
s'agence en moi quelque chose
sous le coup d'un mécanisme que j'ai voulu déclencher
ce matin le rêve se poursuivait dans le beau levant d'hiver provençal
dans le calme bourdonnement de la grande salle
presque aussi tranquille qu'un lointain matin à Auch juchée sur le vélo dans l'aube grise et rose
dans le rêve je traçais le mot CONFORT dans la poussière sur le plastique noir de la chaîne
je crois que ça me déplaisait
je ne sais pas

mais en tout cas
la liberté
divertissante
créative
éprise
est bien là en moi
et non accrochée aux basques des hommes séduisants qu'il faudrait poursuivre

oui il y a une vacance du corps
mais l'érotomanie passagère semble s'apaiser
mon cœur méfiant oscille entre deux hommes à l'esprit vif, légèrement rustres, indisponibles et peu démonstratifs
alors je sais que je dois attendre, pas eux justement,
pas me ronger, ni lisser les excès d'impatience
attendre non pas que mon prince vienne
mais tranquillement observer ce qui change
et ce que révèlera ce regard nettoyé

un peu fatiguée
un peu le blues
un peu esseulée
mais si je tente de me complaire à la nostalgie
ça ne marche plus
je m'en étonne

je me réconcilie peu à peu avec les vieux tourments
qui prennent leur place en souvenirs attendrissants
vivre maintenant ;

suis-je libérée du donjon de mon père ?

3 commentaires:

mb a dit…

impossible d'écouter en podcast ces belles réflexion lundi midi dernier autour des Aimants, sur le rapport entre la vie et la littérature, le désir et l'être-au-monde... je sais pas ce qui se passe, le téléchargement se passe bien et au moment d'écouter, ça s'arrête au bout de deux minutes...
...
etty hilesum, je suis en train de lire etty hilesum, autour d'un homme ou pas pour la vie, l'amour, l'écriture, passionnant...

dérobée a dit…

quand ? quoi ? Quels Aimants ?
je t'ai dit que j'étais désormais en coulisses, précisément (préparation de la deuxième partie), et plus à l'antenne, au cas où tu ne l'aurais pas déjà constaté ?
Écoute lundi prochain, je t'en reparle après, un truc se trame, j'en rigole d'avance...

mb a dit…

mais oui, je sais! monsieur L n'en pas moins parlé des Aimants avec Parisis leur auteur et ce qui en était dit était très beau (peut-être plus que ne le sera le livre) et me revenait en écho à te lire...