mercredi 15 septembre 2010

Dérobade

Alors j'avais bien lu...

(tout ceci déboucha sur
champ contre-champ
chassés-croisés loupés
truc classique de ciné)

Avant toute chose :
par la présente, je mets fin au suspens
des 20% restants
je ne lis plus depuis longtemps

courrier international

Puis :
c'est tout de même dingue
j'ai écrit voilà longtemps
un truc qui maintenant est coincé dans une demi-ramette destiné à la poste
qui ne racontait pas autre chose
(une annonce, un numéro, corrélation-projection)
c'est troublant
depuis que j'ai tourné la dernière page
c'est comme si j'étais enfermée dans ma putain de fiction
qui ne cesse de se prolonger
en terrain virtuel
des im-probabilités

Venons-en aux mots :

évidemment ça m'avait effleurée
mais je l'ai pris à la légère
à la boutade

trop crypté de but en blanc
et puis quand même depuis quatre ans

que viendrait faire
soudain
ce cheveu sur la soupe

- Et à relire la précédente note, ah là là, que n'aurais-je à redire sur moi
me voilà en contre-balance /
mes œillères de femme d'aujourd'hui, hein
les mots, du flan tout ça
mais ici l'exutoire : je ne la supprime pas, la note
ne cache rien
(et dérobe le reste, corps visage présence) -

imaginez-moi
sur un horaire indécis
prendre le train

pour un rendez-vous sibyllin

vous me rétorquerez : n'est-ce pas ce que vous vous apprêtez à faire ?
et ce serait (presque) vrai

si ce n'était de ma propre initiative

(et à quoi voyez-vous
que je suis joueuse ?!)

alors peut-être j'ai du grain à moudre

il faudrait que j'apprenne à lire n'est-ce pas
que j'apprenne à lâcher prise
que je souscrive aux aventures tendues comme des perches
au lieu de faire la chasseuse
bredouille

non bon d'accord il y a un boulot d'analyse

mais quand même

franchement

vous qui en connaissez beaucoup trop long sur moi

croyez-vous que je sois prête, là, en deux jours
à me la ramener à visage découvert ?

Ceci étant posé

MERCI

pour la rêverie que vous me prêtez

pour la bouteille à la mer

tandis que rétrospectivement me revient en images
le soir de danse sous la tonnelle
un 11 septembre, c'était pas mal

quant aux terrasses tribales...

2 commentaires:

secondflore a dit…

Ha !
Je suis certain que votre sens de la lecture est aussi fin que vos dérobades.
Disons que cette invitation cryptée était partie comme une pulsion (cérébrale), un sourire à la lecture de l’avant-dernier paragraphe. Comme le début de ce qui aurait pu être un jeu (pas nécessairement d’aventure).

Evidemment, la prendre à la légère était la meilleure option. Mais j’aime bien la légèreté – quel dommage parfois de la cantonner aux univers virtuels.

Evidemment, cela aurait été étrange. Mais parfois les cheveux donnent du goût à la soupe.
(Ah, la vie tout ça)

Et puis cet étrange rapport que nous entretenons avec nos fictions. Je vous rassure, en arrivant au T. j’évaluais la probabilité à 1%. J’étais venu quand même. Pour le jeu. Et oui, pour le visage la présence – la voix, aussi (rien de sibyllin, en somme).
Puis cette coïncidence de 17h54, et tout qui concordait.
Puis le jeu de la fiction qui se met en marche et fausse tous nos modèles statistiques.
Bref.

Je salue vos fictions et votre réalité, les tonnelles du 11 septembre et celles qui semblent avoir suivi, en mode crypté, lâcher-prise etc.

A bientôt

(PS – de rien, vraiment ; c’était un plaisir)

dérobée a dit…

J'y reviens, n'avais pas vu la réponse - l'envoi ; chouette alors, et que vive la fiction, de celles qui interfèrent... A la légère, au sérieux, je ne sais pas vraiment, moi qui me fais avoir, depuis toujours, par les mots, enfin vous voyez le genre.