Mode buldozer
c'est la période impec
pour acheter des pizzas surgelées
pour boire alone en sueur
crasseuse
abattre
la besogne
ceux qui comptent explosent le canapé
la vieille complice me fait un plan petite fille abandonnée
au téléphone
et
à J-2
un homme, fût-il ex (de fraîche date)
(estimé)
qui ne rappelle pas
alors qu'il est sollicité
et qui
ce soir-même
limite son accès on line
eh ben je vais te dire
c'est un homme dérobé
planqué
c'est moyennement classe
putain la désillusion
complète
heureusement je suis un warrior
j'exulte déhanchée devant le miroir demain quitté
trois ans que j'en chie les copains
et dans deux jours
basta
c'est fini
on ne m'aura plus
à ces petits jeux de la pusillanimité
je suis toujours vivante
en pleine forme
ceux qui comptent sont révélés
et je mijote la lettre élégante
que tu recevras
avant ton départ (si j'ai le temps - ce qui sera superbe, parce que tu fais le mec débordé
mais là tu vois
déménagement
interview
chronique
relecture 270 pages
signature pour 25 ans
j'ai une bonne longueur d'avance)
ou
le temps de feindre l'oubli
à ton retour
ma colère sera digérée
je suis désolée baby
on ne m'oublie pas
c'est la conséquence de la conquête
des filles entières et passionnées
oh pas de plan hystérique
bien mieux
plus politique
la finesse de reconnaître
en toute sincérité
(paradoxale, of course)
(l'art de retourner les prises)
la beauté brève de l'amour fou
soixante jours ça suffit
je me souviendrai de toi toute ma vie
la débandade
décevante
l'instrument d'homme déconfit
oh bien sûr on pourrait dire
elle fait peur elle les fait fuir
connerie
ça au moins je sais
à force
beaucoup d'ambition
et pfuit disparition
il faut du coeur monsieur
et ce que je sais
c'est que ceux qui comptent
aussi difficiles aient été nos passions
exigeantes nos histoires
vous étiez là
toujours
sauf une fois le marin, mon amour absolu
sauf le marin piégé quand moi j'étais au sud du monde
aux abonnés absents
salaud
sauf une fois le marin
quand moi j'avais l'âge
du pusillanime
chevalier
à ton âge baby j'étais au sud du monde
toute seule
déjà
à lire Cendrars et Pratt
à tenir bon dans l'inertie
de l'hiver austral
Haut les coeurs
et vade retro les petits joueurs
mardi 28 juin 2011
samedi 25 juin 2011
Il y a une folie
que je jugule depuis deux-trois ans
depuis mon retour d'I.
depuis la nuit des temps
que mon amour n'a pas comprise
et pourtant
elle a sa place
c'est elle qui me fait écrire
pousser les portes
nier le joug
instrument de ma fragilité
qui m'a conduite dans les bras
presque trois ans durant
d'un passionné
et qui m'a laissée exsangue
au bord de l'identité
alors
de force
soigneusement
patiemment
l'ai canalisée
et soudain j'ai aimé aussi fort un très tranquille et rigoureux personnage
que j'avais aimé l'inverse
mais ils ont peur de la même chose :
leurs ombres
et moi
en eux
je ne puise que
la projection d'un vain espoir
à la surface meuble du chaos
pourtant
je ne désire rien que de très normal
c'est moi qui ne le suis pas
- oui,
comme tout le monde
et là,
juste accepter
le vent de fantaisie
le risque du sentiment
de l'obsession
d'une progressive lassitude
d'une suite
le risque de l'oubli
le risque du cap
le risque d'assumer ce que je désire
et que je construis
comme d'habitude
à distance
de manière contournée
A un moment ça arrive
voilà
qui suis-je
et je veux quoi
eh bien comme vous
comme vous tous
la même
que je jugule depuis deux-trois ans
depuis mon retour d'I.
depuis la nuit des temps
que mon amour n'a pas comprise
et pourtant
elle a sa place
c'est elle qui me fait écrire
pousser les portes
nier le joug
instrument de ma fragilité
qui m'a conduite dans les bras
presque trois ans durant
d'un passionné
et qui m'a laissée exsangue
au bord de l'identité
alors
de force
soigneusement
patiemment
l'ai canalisée
et soudain j'ai aimé aussi fort un très tranquille et rigoureux personnage
que j'avais aimé l'inverse
mais ils ont peur de la même chose :
leurs ombres
et moi
en eux
je ne puise que
la projection d'un vain espoir
à la surface meuble du chaos
pourtant
je ne désire rien que de très normal
c'est moi qui ne le suis pas
- oui,
comme tout le monde
et là,
juste accepter
le vent de fantaisie
le risque du sentiment
de l'obsession
d'une progressive lassitude
d'une suite
le risque de l'oubli
le risque du cap
le risque d'assumer ce que je désire
et que je construis
comme d'habitude
à distance
de manière contournée
A un moment ça arrive
voilà
qui suis-je
et je veux quoi
eh bien comme vous
comme vous tous
la même
lundi 20 juin 2011
Face à tout ça
je fais ce qu'il y a à faire
(aïe mes cheveux)
la pente savonneuse
tous les soirs en terrasse avec les mêmes on recommence
ceux qui vivent intensément
le changement
pourtant il ne se passe rien
on s'éternise juste des heures
on parle on rit on boit
et hier soir, pause :
c'est à F que j'ai proposé un ciné
en 10 minutes on a quitté la salle
(navet pseudo-expérimental)
et pareil, blanche au soleil
et alors
l'alcool et la parole
ont coulé
autour de plats trop épicés
ça a duré des heures
on n'a même pas parlé d'écriture
mais on n'a fait que ça
le pouvoir
les valeurs
l'amour
le désir
au détour de nos histoires livrées en vrac
j'ai levé enfin le voile
sur la coïncidence de la première soirée
ça l'a même pas surpris
mais déjà on avait trop bu
et ce matin il aura oublié
il ne restera que cette complicité avérée
qui s'installe
évidemment il y avait un risque en rentrant
mais je tanguais trop
en plus chez moi j'avais vidé tous les placards
et il avait à faire ce matin à neuf heures
alors parfait
on s'est claqué une bise affectueuse
F mon amant ami mon frère
qui a trinqué au deuil de Marseille qu'il m'aide à faire
ce matin rêves chaotiques de cycles qui se ferment
la tête en bois mais j'ai recouvré le goût d'être dans ce corps
quand même inquiète de l'entreprise monumentale
quitter cette demeure des espoirs déçus
pour investir le tout petit logis
que soudain je flippe d'acheter
(ça fait ça à tout le monde il paraît)
Bref
l'âge adulte, donc
(probablement)
je fais ce qu'il y a à faire
(aïe mes cheveux)
la pente savonneuse
tous les soirs en terrasse avec les mêmes on recommence
ceux qui vivent intensément
le changement
pourtant il ne se passe rien
on s'éternise juste des heures
on parle on rit on boit
et hier soir, pause :
c'est à F que j'ai proposé un ciné
en 10 minutes on a quitté la salle
(navet pseudo-expérimental)
et pareil, blanche au soleil
et alors
l'alcool et la parole
ont coulé
autour de plats trop épicés
ça a duré des heures
on n'a même pas parlé d'écriture
mais on n'a fait que ça
le pouvoir
les valeurs
l'amour
le désir
au détour de nos histoires livrées en vrac
j'ai levé enfin le voile
sur la coïncidence de la première soirée
ça l'a même pas surpris
mais déjà on avait trop bu
et ce matin il aura oublié
il ne restera que cette complicité avérée
qui s'installe
évidemment il y avait un risque en rentrant
mais je tanguais trop
en plus chez moi j'avais vidé tous les placards
et il avait à faire ce matin à neuf heures
alors parfait
on s'est claqué une bise affectueuse
F mon amant ami mon frère
qui a trinqué au deuil de Marseille qu'il m'aide à faire
ce matin rêves chaotiques de cycles qui se ferment
la tête en bois mais j'ai recouvré le goût d'être dans ce corps
quand même inquiète de l'entreprise monumentale
quitter cette demeure des espoirs déçus
pour investir le tout petit logis
que soudain je flippe d'acheter
(ça fait ça à tout le monde il paraît)
Bref
l'âge adulte, donc
(probablement)
jeudi 16 juin 2011
Prendre l'autre porte, prendre l'autre porte : composer
A J-14 le bilan c'est que je fais sacrément bien de me casser
toujours la même vacuité
politique de la terre brûlée
le tri, restent les coeurs vaillants
du blues dans les veines le matin
l'appréhension du nouveau saut
qui est un glissement
et que j'attends
tandis qu'à la colère succède, je m'en étonne
l'indifférence
pour celui qui combla ma faim
deux mois
ma famine du corps et du coeur
deux mois et : grand amour
j'étais prête
parce que je lui ai laissé la chance qu'il soit celui
et puis
il s'est auto-éjecté
après les sanglots longs
après la résignation
après la réflexion
lui offrir une ultime voie
- l'amour c'est un chantier, pas un feu de bengale, alors les risques j'étais prête à les prendre
il a prétendu
gêné surpris
en une semaine
avoir tourné la page
(auto-persuasion à la noix)
épuisement
colère
lassitude
puis j'ai compris
obtus orgueilleux
tant pis pour toi
ça m'a calmée
bah oui, t'es pas à la hauteur
je n'ai été qu'un trophée
de consolation
et celle que je suis dépasse la mignonne à répartie
distrayante et bandante dans ton champ quotidien
ma vigilance m'aura sauvée
mon enthousiasme transportée
épingle à cheveux
ô l'appel d'air
et, sensibilité aiguisée,
la moindre tendresse
le moindre regard
la moindre douceur en photo
brisent et ravivent l'onde amoureuse
ô les remous intimes
ça veut dire que presque je suis prête
- je suis toujours prête pour l'amour, en même temps -
oui mais prête à la bluette
à l'idylle douce
attention pas n'importe qui
pas n'importe comment
pas le premier soir
et que celui qui sera celui
prenne soin de moi
vienne voir qui vraiment je suis
s'occupe pas juste du présent quel que soit son appétit
ne pense pas qu'à la conquête à l'aventure à la cerise
qui combleraient un vide
qu'il apporte son eau au moulin
on a du boulot
ne rumine pas ses principes dans son coin
lâche son narcissisme
et ne se dérobe pas :
soit quelqu'un
- l'aplomb pas l'orgueil
A J-14 le bilan c'est que je fais sacrément bien de me casser
toujours la même vacuité
politique de la terre brûlée
le tri, restent les coeurs vaillants
du blues dans les veines le matin
l'appréhension du nouveau saut
qui est un glissement
et que j'attends
tandis qu'à la colère succède, je m'en étonne
l'indifférence
pour celui qui combla ma faim
deux mois
ma famine du corps et du coeur
deux mois et : grand amour
j'étais prête
parce que je lui ai laissé la chance qu'il soit celui
et puis
il s'est auto-éjecté
après les sanglots longs
après la résignation
après la réflexion
lui offrir une ultime voie
- l'amour c'est un chantier, pas un feu de bengale, alors les risques j'étais prête à les prendre
il a prétendu
gêné surpris
en une semaine
avoir tourné la page
(auto-persuasion à la noix)
épuisement
colère
lassitude
puis j'ai compris
obtus orgueilleux
tant pis pour toi
ça m'a calmée
bah oui, t'es pas à la hauteur
je n'ai été qu'un trophée
de consolation
et celle que je suis dépasse la mignonne à répartie
distrayante et bandante dans ton champ quotidien
ma vigilance m'aura sauvée
mon enthousiasme transportée
épingle à cheveux
ô l'appel d'air
et, sensibilité aiguisée,
la moindre tendresse
le moindre regard
la moindre douceur en photo
brisent et ravivent l'onde amoureuse
ô les remous intimes
ça veut dire que presque je suis prête
- je suis toujours prête pour l'amour, en même temps -
oui mais prête à la bluette
à l'idylle douce
attention pas n'importe qui
pas n'importe comment
pas le premier soir
et que celui qui sera celui
prenne soin de moi
vienne voir qui vraiment je suis
s'occupe pas juste du présent quel que soit son appétit
ne pense pas qu'à la conquête à l'aventure à la cerise
qui combleraient un vide
qu'il apporte son eau au moulin
on a du boulot
ne rumine pas ses principes dans son coin
lâche son narcissisme
et ne se dérobe pas :
soit quelqu'un
- l'aplomb pas l'orgueil
dimanche 5 juin 2011
Et puis ce soir
incroyable
après ces orages, cette grêle,
qui ont suivi le bain de mer fraîche sous les nuages maussades comme l'humeur
(enfin un mois de juin en demi-teinte dans la ville surexposée)
l'après-m en tong sur les trottoirs pluvieux
à suivre la vieille comparse dans un repaire d'artistes du dimanche
où se dénonce toujours la même main mise de l'économie sur la culture
avec des photos bon teint socio-nunuche
j'observe et je dézingue
les brèves postures surjouées
dans le bus je pourris les ados insolentes aux emballages jetés
au portable en mode je-fais-chier
au retour je singe l'autre amante de l'amant de ma copine
qui se la joue super cool genre je fais de la peinture
quant aux dragueurs des rues qui accostent comme des rabatteurs :
"non, pas de temps à perdre, bonne soirée"
politique de la terre brûlée
j'explique
puisque les grands chantiers sont tous tombés d'un coup
à quoi bon se priver
avant de partir
je tire
alors ce soir
bah ça va mieux
d'avoir pleuré réfléchi parlé dézingué
je mesure combien oui
le jeune homme s'est interdit de vivre (jusqu'à moi)
lui que j'ai fait jouir comme jamais
(c'est ça l'amour, il s'est demandé)
lui à qui j'ai redonné confiance (il me l'a dit)
(il me l'a prise)
mais pas au point de prendre des risques
il a eu peur
de la vitalité même que je lui inspirais
après toutes ses années de rigidité
de déni de plaisir
pas prêt encore pour donner
de soi
non, besoin de se laisser porter
(pleutre, ouais)
mais quand même en deux mois presque il y aurait cru
- que son heure était venue
ah mon amour tu manques d'aplomb
de ressources
tu prétends que l'inertie ça coûte moins d'énergie
il se trompe dit la vieille complice
retenir tout : quel poids !
Laisser circuler, s'adapter, c'est ça la stabilité
elle confirme mes assertions : faut accepter de se laisser déséquilibrer
pour vivre
affronter les émotions, ça t'évite qu'elles te rattrapent à ton insu
tant pis pour toi je ne t'aime plus
et justement, c'est fou
en deux jours j'y arrive
tempête bien négociée
or, comme je te revois nécessairement
laisse-moi te dire que je vais t'en mettre plein la vue
en point de fuite
tu n'auras plus que tes yeux pour pleurer
et ta moto pour t'esquiver
(chevalier de province, va !)
incroyable
après ces orages, cette grêle,
qui ont suivi le bain de mer fraîche sous les nuages maussades comme l'humeur
(enfin un mois de juin en demi-teinte dans la ville surexposée)
l'après-m en tong sur les trottoirs pluvieux
à suivre la vieille comparse dans un repaire d'artistes du dimanche
où se dénonce toujours la même main mise de l'économie sur la culture
avec des photos bon teint socio-nunuche
j'observe et je dézingue
les brèves postures surjouées
dans le bus je pourris les ados insolentes aux emballages jetés
au portable en mode je-fais-chier
au retour je singe l'autre amante de l'amant de ma copine
qui se la joue super cool genre je fais de la peinture
quant aux dragueurs des rues qui accostent comme des rabatteurs :
"non, pas de temps à perdre, bonne soirée"
politique de la terre brûlée
j'explique
puisque les grands chantiers sont tous tombés d'un coup
à quoi bon se priver
avant de partir
je tire
alors ce soir
bah ça va mieux
d'avoir pleuré réfléchi parlé dézingué
je mesure combien oui
le jeune homme s'est interdit de vivre (jusqu'à moi)
lui que j'ai fait jouir comme jamais
(c'est ça l'amour, il s'est demandé)
lui à qui j'ai redonné confiance (il me l'a dit)
(il me l'a prise)
mais pas au point de prendre des risques
il a eu peur
de la vitalité même que je lui inspirais
après toutes ses années de rigidité
de déni de plaisir
pas prêt encore pour donner
de soi
non, besoin de se laisser porter
(pleutre, ouais)
mais quand même en deux mois presque il y aurait cru
- que son heure était venue
ah mon amour tu manques d'aplomb
de ressources
tu prétends que l'inertie ça coûte moins d'énergie
il se trompe dit la vieille complice
retenir tout : quel poids !
Laisser circuler, s'adapter, c'est ça la stabilité
elle confirme mes assertions : faut accepter de se laisser déséquilibrer
pour vivre
affronter les émotions, ça t'évite qu'elles te rattrapent à ton insu
tant pis pour toi je ne t'aime plus
et justement, c'est fou
en deux jours j'y arrive
tempête bien négociée
or, comme je te revois nécessairement
laisse-moi te dire que je vais t'en mettre plein la vue
en point de fuite
tu n'auras plus que tes yeux pour pleurer
et ta moto pour t'esquiver
(chevalier de province, va !)
jeudi 2 juin 2011
Une fin de plus, incessantes impasses
Bonne nouvelle, dirait la brunette, qui ne répond pas
c'est clair que pour le coup j'ai misé sur les valeurs et la bonne mine
d'un jeune homme dont les hobbies ne me manqueront pas
mais comme d'hab
m'y suis livrée
corps et âme
comme d'hab j'ai de la peine
des larmes
solitude décourageante
quitte à bien torpiller le truc
je le rappelle
pour lui dire ça
pour entendre son refus bien clairement
entre deux silences
pour bien saisir que ce n'est pas que la peur ou le coup de sang
et que je n'ai rien à me reprocher
tu parles
si j'avais été maline
et comme d'hab je le suis pas
j'aurais su manœuvrer
et puis au moins je suis fixée
encore un qui n'est pas prêt
et c'est le plus légitime de tous
et cette fois j'avais raison
et mon espoir aveugle je l'ai gardé à l'oeil
je garde mon sang-froid
et si je suis émotive
c'est que je suis en vie
et que je risque l'amour
romantique pour l'élégance
de vivre ce qui se présente
ce qui me rend aimable
auprès de mes antithèses mêmes
lui, par exemple, séduit par mon ouverture et mon intelligence
qu'il dit
mais je suis trop entière
pour jouer d'un ascendant
pour m'en foutre, en princesse
je me livre et m'investis
et je me ramasse
combien de fois faut-il tomber
pour avoir la chance de vivre sereinement
une relation pleine
dont la substance se renouvelle
combien de fois putain
et malgré toute cette peine
l'une de moi est soulagée
bien sûr que je sais
combien ç'aurait été compliqué
alors tant mieux
je ne m'embarrasse pas d'un boulet
J-28
quitter cette ville de merde
en claquant bien la porte
restez chez vous les mauviettes
Bonne nouvelle, dirait la brunette, qui ne répond pas
c'est clair que pour le coup j'ai misé sur les valeurs et la bonne mine
d'un jeune homme dont les hobbies ne me manqueront pas
mais comme d'hab
m'y suis livrée
corps et âme
comme d'hab j'ai de la peine
des larmes
solitude décourageante
quitte à bien torpiller le truc
je le rappelle
pour lui dire ça
pour entendre son refus bien clairement
entre deux silences
pour bien saisir que ce n'est pas que la peur ou le coup de sang
et que je n'ai rien à me reprocher
tu parles
si j'avais été maline
et comme d'hab je le suis pas
j'aurais su manœuvrer
et puis au moins je suis fixée
encore un qui n'est pas prêt
et c'est le plus légitime de tous
et cette fois j'avais raison
et mon espoir aveugle je l'ai gardé à l'oeil
je garde mon sang-froid
et si je suis émotive
c'est que je suis en vie
et que je risque l'amour
romantique pour l'élégance
de vivre ce qui se présente
ce qui me rend aimable
auprès de mes antithèses mêmes
lui, par exemple, séduit par mon ouverture et mon intelligence
qu'il dit
mais je suis trop entière
pour jouer d'un ascendant
pour m'en foutre, en princesse
je me livre et m'investis
et je me ramasse
combien de fois faut-il tomber
pour avoir la chance de vivre sereinement
une relation pleine
dont la substance se renouvelle
combien de fois putain
et malgré toute cette peine
l'une de moi est soulagée
bien sûr que je sais
combien ç'aurait été compliqué
alors tant mieux
je ne m'embarrasse pas d'un boulet
J-28
quitter cette ville de merde
en claquant bien la porte
restez chez vous les mauviettes
et à nous deux,
Paris
Paris
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