samedi 14 novembre 2009

Qu'en avais-je à battre, finalement, de paraître ceci ou cela
quand l'inertie d'un désespoir insidieux me rattrape au petit matin
et je ne lâche pas mon combat loyal

le plus bizarre, c'est que ça n'empêche pas d'évoluer quand même

alors je l'ai appelé
il est dans le train pour la toute petite ville
qui est celle de l'immature
et même celle où nous avons conclu il y a deux ans un pacte
ah, ces coïncidences

donc on s'entendait mal
et c'était agréable
courtois
anodin
(à relire ces lignes je suis stupéfiée du double-sens
j'espère que ce n'est pas un programme)

aimablement propice à la rencontre
ce qui est évidemment bon signe donc je n'ai guère de quoi me plaindre
je suis juste
au fond
et comme malgré moi
extrêmement impatiente
d'ailleurs je n'ai aucune date à me mettre sous la dent

la ligne a coupé
son message ensuite disait :
bientôt

j'en ai ras-le-bol d'attendre
mais alors
ras-le-bol

je m'étonne d'être aussi détachée au téléphone
ce qui m'indique que je ne vais peut-être pas lui sauter dessus
malgré ma diligence extrême puisque c'est toujours moi qui relance
je le ménage

je me demande si je n'ai pas passé ma vie à faire ça
ménager des garçons

évidemment, ici je peux le dire
en confidence
parce que je n'assume pas du tout, en vrai
j'aimerais vraiment adhérer au détachement que j'affecte
(et qui ne trompe certainement personne, pas même lui)
(ce qui me rappelle l'exemple existentialiste de la main féminine abandonnée comme par hasard pour que l'homme s'en saisisse)
(la mauvaise foi)
mais je ne vais tout de même pas lui dire :
descends viiiiiiiiiiiiiiiite
je crève d'envie d'être avec toi
ça pourrait s'avérer contre-productif, n'est-ce pas
me mettre dans une position intenable

alors que là
je suis juste
encore
en attente

et je ne peux pas faire autrement

2 commentaires:

julip a dit…

lu, lu et lu... c'est lui f?

derobee a dit…

je crois.