jeudi 17 mars 2011

L'amertume

Il est coutume de penser qu'on perd des amis dans l'adversité
- On en perd aussi dans les réussites, là où, ironie du sort, on récupère quelques anciens : vases communicants. -

L'étendue de ma colère qu'il me semblait, presque, maîtriser
avec un détachement qui d'ailleurs me surprenait un peu
n'a d'égale que l'amertume ce soir éprouvée

des détails : un fichier retiré de la Toile, que je devais commenter
pour l'avoir mis en œuvre ;
un silence éloquent

au moment où je retire ma confiance
je m'aperçois qu'elle tenait sur du vide
à moins qu'en écho à mon dépit muet
l'agressive offensée
ne se drape
pour s'attribuer la primeur de la victimisation

mais aujourd'hui toutes les indulgences consenties chaque semaine
ressemblent à des aveuglements
je suis sans regret, mais amère

effarée de ces fourberies étriquées
et au passage :
quelle mansuétude sans objet accordé-je à F même
qui fait fi comme une fleur des étapes accomplies -
j'ai beau faire celle qui s'en fout
qui a d'autres chats à fouetter
qui est indépendante et qui s'arrange du fait accompli
genre j'évite le conflit
sans rancune, jamais
je déclare forfait d'avance
pour conquérir mon champ libre
- reproduire indéfiniment la scène de fuite hors du donjon du père
à qui je me suis enfin confrontée
à rappeler un matin deux-trois fois
après ses raccrochages précipités
(le discrédit jeté comme depuis toujours sur mes projets)
pour des histoires de thunes qui ne sont rien d'autre
que des enjeux d'amour et de pouvoir -
peut-être que ces étapes-là, une fois passées,
m'ayant consolidée
m'ayant remise sur mes rails
me révèlent par petites touches l'ampleur de la saloperie
même pas planquée derrière les misérables mimiques
de la séduction et du talent
de ceux que je prenais pour des proches

le talent, piètre pantomime
des pleutres qui jouent les écorchés vifs
en dénonçant leurs clones mêmes

écœurée, je suis encore entière
je reconnais les miens
et je reviens parmi mes pairs

2 commentaires:

D. a dit…

C'est bien l'équilibre des phrases...C'est important le souffle...Quand on reste...Passe impair et manque !

dérobée a dit…

Merci ! (A la relecture, je trouve pourtant cette note assez confuse...)