dimanche 24 octobre 2010

Dans la vie,

il y a aussi

des périodes

comme ça :

exaltantes, trépidantes, à 200 à l'heure que du bonheur

réactiver toutes les fonctions assoupies

voyage, radio, sexe et grandes amitiés
tournée des bars
et l'écriture, mais oui,
aussi

ah ben voilà !

A un moment en trois jours j'ai relié les trois cités de mes dernières années
mes quatre dernières maisons
à I. à Marseille à Paris

- Chronique de la mélancolie dans la boîte
et bientôt sur les ondes, messieurs dames
mélancolie orientale, cela va de soi
oh la sentimentale ;
le beau gosse de l'émission prêt à renouveler l'expérience
quand je veux : voie royale -

puis

dans le froid saisissant de la capitale
que je jauge (saurai-je m'y réhabituer ? Et ce stress, ces nuages bas, ces tous petits appartes)
(J'ai envie de revenir)
(Eh oui...)
Je lui donne rendez-vous au bar des bonnes humeurs
hommage aux souvenirs
des beaux moments de Ménilmontant
puis,
doublé gagnant
je l'entraîne
au resto des belles occasions
alors, finalement, parigot d'adoption, je te fais découvrir ton quartier ?!
De grands rires en doux baisers, monsieur roule sur les trottoirs et m'attend aux sorties des stations, un seul casque il est bien embêté
mais du décalage, on fait un jeu
qui ressemble à du petit film parisien
jusqu'aux toits du XXe à travers la croisée
et les ébats qui devaient bien arriver
explosifs
dans l'ivresse s'y adonner sans trop savoir si c'est vraiment le genre prisé
bousculade festive

quelque chose en moi croit à cette connivence
toute cette simplicité

mais bien sûr il faut du temps
de la marge

depuis lors le silence
je laisse se déposer les éclats
de première nuit
où comme à chaque nouveau début la somnolence épuise
les sursauts du corps
les images incohérentes
le réveil du désir
les suées et les baisers
se pelotonner familièrement entre des bras inconnus
d'évidence

il n'est pas contre
il y a une retenue
une pudeur ?
une peur ?
je modère mes ardeurs

chez lui c'est rouge et blanc
il y a des livres de photo
les surprises y sont beaucoup moins dépaysantes
que dans la chambre exiguë du chevalier des steppes
dans la ruelle secrète du quartier noctambule à I.

Ici, ça pourrait être ma nouvelle nouvelle vie
de petite nénette cultureuse
- comme tout le monde, quoi -
écrit-elle depuis le nid de Belleville
dealé avec la comédienne
contre mon grand traversant plein de soleil et de bruit

Je repasse devant la terrasse où l'an dernier même époque à la faveur du déjeuner avec F.
je l'avais rencontrée
la comédienne
installée depuis lors à Marseille

pendant tout ce temps tu crois que tu galères
un an après tu repasses, état des lieux, et quand même c'est la classe
réjouie du chemin parcouru

en revenant ici,
saurais-je préserver l'espace intime
pour comprendre les enjeux
des relations des désirs des affections
des amours des amitiés
mieux que je n'ai su le faire
il y a quelques années ?


Marseille me semble s'éloigner à vitesse grand V
complètement incongrue
le lieu de la distance à soi
salutaire, voire féconde

faut pas que j'oublie
je vais y rentrer

et surtout, surtout, pas de précipitation
depuis les starting blocks
(oh les plans sur la comète)
(et les risques de faux pas)
(mais tu sais quoi ? je suis confiante... réflexion à l'appui)

donc :
si tournant il y a à négocier
il faut ménager le truc

(m'enfin à me relire
les choses ont l'air bien claires)

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