Coup de théâtre.
Mon petit film parisien gentillet se complexifie
entrée en lice
du jeune homme de bonne famille
Le vieux pote
qui
arrive à la bourre
séduisant
on est content de se voir
m'emmène à une projection
sur le boulevard vers Gare de Lyon,
on se dit, alors, et toi ?
Comme un aveu de résignation
et de maturité
il dit qu'il rêve de s'installer
las des coups des soirs et des plans sans lendemain
et après
au pot des prods
à la faveur d'une blague
genre t'as vu on se retrouve tous les tremblements de terre
on est familier
on débriefe
on fera pareil à 60 ans
Oui, il me dit
dans notre apparte du 5e
je relève la blague
tu veux dire qu'on sera mariés ?
Et là : déclaration
12 ans qu'il me kiffe
et tout ce qu'il me dit de moi
me montre qu'il m'a bien cernée
la question des origines
des fuites et du gros potentiel de casse-couillerie
demain à 14h visite d'apparte il balance comme une perche
tes parents ils m'adorent déjà
tout ça au verre de rouge
et sur la route de mon renc vers Bastille
portant mon sac il m'annonce le programme, les enfants
et : tu seras très amoureuse de ton mari
et : pas profiter du besoin d'affection ni de la solitude
de ton année pourrie
c'est maintenant que tu peux choisir
et : prends ton temps
ça me touche
je chahute ses arguments
j'en redemande
quelle classe, sa sérénade
il me laisse
rejoindre les bras de l'inconnu
soudain mis en balance
l'inconnu évidemment mécontent
de m'appeler en vain depuis 10 minutes
oh, pardon, je dis
désinvolte
consciente de jouer mon rôle
de princesse
souriante
expectative
je l'observe
ses bâillements
sa réserve
ses changements de programme
les accessoires de sa méfiance
on va chez lui on fait l'amour
on fait l'amour vibrant
avec du rire et des jouissances et des caresses
des cris et du jeu
la nuit il est malade
une intox alimentaire tu parles
ça remue, là-dedans
au matin de fil en aiguille de bavardage
on aborde (déjà) les vraies questions
il révèle son ambivalence
il dit qu'il est instable
le passé les trahisons tout ça
oh là là je te jure pourquoi toujours comme ça
le monde moderne, il dit, l'individualisme
je pense à l'autre
je n'en parle pas
mais ça me donne l'aplomb pour tout balancer
ça tombe bien cette discussion, j'allais te glisser une réplique sur les priorités
Lui : oui, tu sais, moi, je sais pas
si vraiment je veux
ou pas
ma vie...
pis si tu me demandais mon sentiment physique, là
ben ça va pas
ah voilà, maintenant tu vas l'associer à moi ce mal de ventre
ok je t'appelle il conclut
alors non, on va pas faire comme ça.
Je pourrais être à ta disposition
mais je ne veux pas
être tout en bas de ta liste des tâches
au passage, je suis sdf dimanche soir, tu m'accueilles ?
t'as un dîner ? D'accord, invite-moi
Une meuf, c'est comme un enfant, pas le choix
(quitte à faire la chieuse, je regarde jusqu'où t'encaisses)
bon allez à demain
prends bien soin de toi
je ne sais plus ce que je lui balance sur le mariage
puis, tandis qu'il se tord sur le canap
et avant même qu'il ne s'insurge,
"nan jdéconne"
et je me tire
heureusement qu'au bout de la 2
y a la brunette
aurait-elle pu sincèrement me conseiller la voie de la sécurité ?
Oui mais non
elle approuve sur toute la ligne
m'adoube dialoguiste
jugeant positivement les atouts du garçon inconnu
instable, indisponible ? Les excuses qu'il se donne
introspection, écoute, joie de vivre, très bien tout ça
et tu ne vas pas te caser
avec un mec, au demeurant très chouette
pour un programme confort
(Au moment du point final, le troisième protagoniste
apparaît :
texto : "dispo ce soir ?"
surfing on the wave : "why not"...)
Princesse attitude, ouais, enfin
le grand jeu des minauderies
mais fair play
je prends des risques, il me faut des soupapes
salut, c'est moi
je reviens dans la course
mercredi 27 octobre 2010
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3 commentaires:
Passionnante, la course, depuis les tribunes^
(même sans prendre de paris)
(il faut que je l'écrive, ce livre sur les princesses)
Ah oui, il faut que tu l'écrives... C'est vrai que c'est une course... Chute probable à tout instant !
En général je ne suis pas très fan des feuilletons "à chute". Mais j'aime décidément le souffle de ce blog quand l'auteur se relève et quand l'histoire s'emballe.
(le livre est en chantier. attention, tu pourrais bien finir dedans^)
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