vendredi 11 septembre 2009

Et puis vers minuit il y a l'ange qui apparaît dans la lucarne
avec son bon vieux style elle s'apprête à mettre la viande dans le torchon
mais bon finalement en quelques lignes de comment ça va cette installation et sur un "rappelle-toi tu m'avais tiré le yi king dans la cuisine il faudrait remettre ça" elle me dit bouge pas je vais pisser, prends trois pièces
à distance ?
c'est vrai que le téléphone aujourd'hui ça franchit la Méditerranée à la vitesse du son
Sa boîte risque de fermer mais il y a toujours une solution, c'est l'Orient ici elle me rappelle, c'est un processus, incongru le stress parmi tous ces gens calmes, se laisser porter, dans le flux de la majorité, voilà.

donc ce yi king qui raconte toute l'aridité du cheminement, avec ses putain de côtes et ses retours en arrière, mais c'est normal, et pas bouillir de passion, de colère ou de faux-semblants, connaître l'idée du danger et se présenter dans son dénuement, le mur de la cité est dans le fossé, pas le choix, il faut épouser le changement, pas lutter, c'est sympa la sagesse orientale la formule du bien-être pour les naïfs dont je suis

mais surtout la belle pleine de vitalité qui me consacre une heure en pleine nuit
comme à l'époque de la terrasse sur le B. en me traitant de petite joueuse elle se goinfrait à 2 du mat' des précieux fromages odorants qu'on prenait soin de rapporter de chaque séjour au pays

et la roue tourne, c'est éclatant d'évidence, les trajectoires s'inversent, trois mois plus tôt c'est moi qui la consolais, je lui disais vas là-bas si tu en as besoin

résultat elle se l'est prise sa claque sur une île grecque majestueuse
elle est repartie avec une énergie à défoncer les montagnes

et là dans la lumière de l'autre côté de la Méditerranée
elle m'envoie des "chérie" désinvoltes à requinquer les diables

4 commentaires:

jul a dit…

héééé... c'est beau.

derobee a dit…

je commence à te soupçonner d'aimer toute allusion à l'ailleurs, toi...
le coup de fil inter-méditerranée ?

(Merci...)
(Qu'au moins cela soit beau)
(Et après il y a eu des rêves)

mb a dit…

ha, oui, alors l'ailleurs, ça, l'ailleurs, et l'autre, et le tiers, et l'alternative façon grand large.
mais là aussi la générosité, la sienne à laquelle répond celle de tes mots, quelque chose de vivant, vivant, comme un grand souffle, que j'ai toujours ressenti dans ton écriture qui s'apitoie si peu, qui fait si peu de cinéma, même dans la douleur...

dérobée a dit…

et moi qui traîne l'impression d'un larmoiement continuel... qui épanche les coups de gueule dans le placard bien planqué du blog anonyme...
tant mieux alors.
Quant au cinéma, le meilleur n'est jamais celui du pathos à outrance, non.
Et puis pas envie d'en rester là. L'entrave.
Bon, c'est important, ta lecture, tu sais...