La seule façon de dénouer, de toute façon
c'était de l'appeler
alors j'ai appelé
dans la rue qui monte en allant au boulot
répondeur
et après dans le vrombissement des scooters en redescendant
trouvé la cour d'une maison aux allures un peu classe, un peu école de Nancy avec des silhouettes de lampes à la fenêtre, l'impression qu'on allait me dire de partir et ce n'était pas du tout isolé du bruit
son entrain dans la voix
à l'idée qu'on se voie
mais bien sûr seulement un créneau possible, hein,
dès le lendemain il n'aurait plus le temps
: à la fois éprouver
l'impossible distance entre nous, je le savais, il suffit de se parler
il suffira qu'on se voie
pour que tout resurgisse
les tendresses frémissantes à la surface de la peau à la surface du regard
- onde à grand peine étouffée, et forcément vivante
et
la négligence
- ah oui après pas le temps
et avant non plus
d'ailleurs déjà un truc prévu au même moment mais c'est pas grave, ça se reporte
(putain la concession)
mais bon voilà
c'est fait
c'est un peu dénoué
même si c'est provisoire
peut-être que demain matin
un peu moins de plomb sur le sternum
moins de larmes au bord des lèvres
et peut-être que je me souviendrai
que c'est pas crédible
de jouer ainsi l'enjoué
et d'être aussi avare
de son temps
ou aussi prodigue
ce qui revient au même
jeudi 10 septembre 2009
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1 commentaire:
et là, l'analyse est fine, la lucidité comme une lumière un peu crue... qui fait cligner les yeux...
petit sourire et petit soupir à la chute...
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